Réclamé ardemment par tous les fans de Yakuza – pardon, Like a Dragon – depuis près d’une décennie, Like a Dragon: Ishin ! a enfin daigné sortir de ses terres nippones natales pour honorer de sa présence nos consoles occidentales. Mais avec toutes ces années qui ont passé, ce spin-off est-il toujours au niveau ?
Ce test de Like a Dragon: Ishin ! a été réalisé sur une version PS4 fournie par l’éditeur. Le test a également été réalisé en partie sur la version PS5 du jeu, une fois le patch de mise à jour disponible.
Quel que soit l’angle par lequel on l’aborde, ce Like a Dragon: Ishin! est un OVNI. Sorti en février 2014 simultanément sur PS3 et PS4, le jeu reprenait la formule initiée par Yakuza Kenzan! en 2008 en abandonnant comme cadre le Japon contemporain pour plonger le joueur en plein milieu du 19ème siècle. Si on ne retrouvait certes pas factuellement parlant les personnages des jeux d’origine, ceux-ci n’étaient pour autant pas totalement absent du casting, les différents protagonistes de Yakuza Ishin ! (son nom de l’époque) en reprenant les apparences physiques ainsi que leur personnalité. Un parti pris original et efficace, faisait du titre un véritable Yakuza en ère Meiji et non pas un simple produit dérivé se contentant de reprendre un gameplay déjà bien rôdé.
Un remaster imparfait d’une pépite longtemps inaccessible
Longtemps cantonné au Japon, ce spin-off arrive enfin chez nous en 2023 sous le nom de Like a Dragon: Ishin!, suivant la nouvelle appellation de la série depuis que Yakuza a décidé de jeter l’historique nom de Yakuza à la poubelle. Sortant à la fois sur PS5 et PS4 (ainsi que sur consoles Xbox), le jeu se démarque encore en réussissant la prouesse de voir une console accueillir un jeu et également sa version remake/remaster (en l’occurrence la PS4). Une première, la norme étant normalement de réserver ce genre de traitement à des consoles de la génération ultérieur afin de bénéficier d’un véritable gap de puissance. Ce fût, par exemple, le cas de Yakuza Kiwami et de Yakuza Kiwami 2, remakes des deux premiers opus de la série qui se sont retrouvés magnifiés sur PS4 grâce à au Dragon Engine.
Certes appelé Ryu ga Gotoku Ishin ! Kiwami au Japon, le jeu a abandonné ce suffixe au moment de s’exporter à l’international. Une décision que l’on imagine motivée par le fait que le jeu d’origine n’est jamais sorti chez nous, mais qui finalement s’avère de bon aloi à la vue du rendu global. Recréé complètement sous Unreal Engine 4, le jeu a certes bénéficié d’un coup de polish plus qu’appréciable visuellement, notamment lors des cinématiques. Cependant, on est bien loin du travail réalisé par les épisodes Kiwami, sans même parler des opus plus récents comme Lost Judgment, et on ressent clairement encore le poids des années sur certains éléments comme les visages des PNJ.
Initialement pensé pour tourner sur une console sortie en 2006, Like a Dragon: Ishin! voit également sa structure souffrir des même limitations techniques qu’à l’époque. Alors qu’elle n’est pas d’une immensité sans nom, la ville est ainsi découpée en plusieurs zones, l’accès à chacune d’elle étant sujette à des temps de chargements. Le résultat est ainsi mi-figue mi-raisin. Plus agréable à l’œil qu’en 2014, mais portant toujours les stigmates des limitations de l’époque, cette version apporte de réelles améliorations tout en étant en deçà de ce que propose la série depuis désormais plusieurs années.
Yakuza/Like a Dragon, mais à l’époque Meiji
La question de la mise à jour technique mise de côté, qu’en est-il donc de Like a Dragon: Ishin! ? Hé bien ni plus ni moins qu’un véritable « Yakuza » à l’ancienne, avec sa baston en temps réel (et non pas le système de tour par tour de Yakuza: Like a Dragon) que l’on peut désormais plus trouver que dans la série Judgment. Les habitués de la licence retrouveront ainsi immédiatement leurs marques, que ce soit dans les affrontements (avec 4 styles de combat au choix et que l’on peut changer à la volée) ou dans l’exploration, strictement identique à ce qu’il se fait d’habitude. On retrouve ainsi moultes échoppes et lieu de restauration comme à l’accoutumée, et même la célèbre chaine de magasins Don Quijote fait son apparition dans cet opus alors qu’elle n’existait pas à l’époque. Like a Dragon: Ishin! ne révolutionne certes pas la formule des Ryû ga gotoku, mais il l’adapte à merveille au Japon de l’ère Meiji, ce qui suffit en soi à apporter un vent de fraîcheur.
Fidèle à son habitude, le jeu regorge de quêtes annexes et de mini-jeux dans lesquels il est possible de perdre un nombre astronomique d’heures de jeu. Malgré le changement d’époque on retrouve même certains classiques comme le karaoke, et d’autres comme la danse ou la course de coq font leur apparition. De manière générale, on se trouve de nouveau face à une ville vivante, remplie de choses à faire et où les malfrats nous attendent à chaque carrefours, et qui n’a rien à envier à Kamurocho hormis ses temps de chargements.
On n’aurait cependant pas été contre quelques menus ajustements pour moderniser et rendre un peu plus fluide le gameplay. Comme retirer cette jauge (invisible) d’endurance qui fait que notre héros s’essouffle après avoir couru qu’une poignée de secondes. Ou encore ajouté la possibilité de cibler un personnage au lieu de devoir régulièrement batailler avec la caméra pendant les affrontements. Si dans l’ensemble la prise en main reste agréable, le jeu porte encore nombre de stigmates trahissant son âge désormais respectable.
Pour aller plus loin : Test de Like a Dragon: Ishin! sur Actua