Présenté comme étant un des nouveaux titres phares du célèbre magazine Shonen Jump, Jujutsu Kaisen fait apparition ce mois-ci dans nos librairies grâce aux éditions Ki-oon. Une sortie majeure pour son éditeur, et plus généralement pour le microcosme du manga en France, mais le titre de Gege Akutami est-il vraiment à la hauteur des louanges qui le précèdent ?


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Chaque année au Japon, on recense plus de 10 000 morts inexpliquées et portés disparus. Dans la majorité des cas, ce sont les sentiments négatifs des êtres humains qui sont en cause. Souffrance, regrets, humiliation : leur accumulation dans un même endroit provoque des malédictions souvent fatales… C’est ce que va découvrir à ses dépens Yuji Itadori, lycéen et membre du club de spiritisme. Il ne croit pas aux fantômes, mais contribue tout de même aux différentes missions du groupe…jusqu’à ce que l’une d’elles tourne mal. La relique qu’ils dénichent, le doigt sectionné d’une créature millénaire, attire les monstres ! Le jeune homme n’hésite pas une seconde : il avale la relique pour conjurer le mauvais sort ! Le voilà possédé par Ryomen Sukuna, le célèbre démon à deux visages. Contre toute attente, Yuji réussit à reprendre le contrôle de son corps. C’est du jamais vu ! Malgré tout, il est condamné à mort par l’organisation des exorcistes… Une sentence qui ne pourra être repoussée qu’à une seule condition : trouver et ingérer tous les doigts de Sukuna afin d’éliminer la menace une fois pour toutes. Et pour ça, l’adolescent va devoir s’initier à l’art occulte et mystérieux de l’exorcisme !

Jujutsu Kaisen est édité chez Ki-oon et est vendu au prix de 6,90€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


En 2018 sortait chez les éditions Ki-oon un certain Black Torch, un shônen pur jus revisitant plutôt agréablement le récit de ninja et qui connu un succès fou en France malgré qu’il soit totalement ignoré par le public nippon. Deux ans plus tard, et après la mort prématurée du manga de Tsuyoshi Takaki, c’est désormais avec une étoile montante du magazine Shônen Jump que l’éditeur mise tous ses espoirs : Jujutsu Kaisen. Prépublié depuis 2018 dans la célèbre revue de Shueisha, ce manga signé Gege Akutami reprend grosso modo les même fondamentaux que Black Torch et une adaptation en série anime a récemment été annoncée. De quoi justifier les efforts faits par Ki-oon pour promouvoir cette nouvelle entrée dans leur catalogue, la plus importante pour l’éditeur en ce début d’année.

Une organisation qui cherche à combattre « monstres », un héros qui ne fait qu’un avec l’un deux et qui se retrouve malgré lui partie prenante à cet affrontement, un mélange d’action et d’humour… Sur le papier, Black Torch et Jujutsu Kaisen proposent le même genre de récit. Pourtant, le premier a été totalement boudé dans son pays, jusqu’à être relayé dans les publications mineures de Shueisha, alors que le second connait un succès assez conséquent pour bénéficier d’une adaptation en sortie anime. D’un point de vue français, difficile de comprendre à première vue cette différence d’appréciation surtout quand on sait l’accueil plus que chaleureux qu’a réservé notre pays à Black Torch. Des fois, le succès ne tient pas à grand chose. Un coup de chance, être là au bon moment… En tout cas, rien de ce que propose Jujutsu Kaisen ne semble surpasser le manga de Tsuyoshi Takaki. Ce serait même plutôt l’inverse sur certains points.

Dans l’absolue, le mélange entre action et humour s’avère réussi et même plutôt savoureux. Pas vraiment original, certes, mais parcourir les deux premiers tomes de Jujutsu Kaisen fût un moment agréable qui donne envie d’en découvrir la suite, ce qui est au final le plus important. Le mérite revient notamment aux personnages, tous facilement identifiables et assez bien développés pour permettre au lecteur de s’y attacher très rapidement. Pour autant, il nous a sembler manquer cette petite étincelle qui aurait fait que le manga aurait quelque chose de spéciale le démarquant des autres.

Cette étincelle aurait pu venir des combats et du style graphique, deux éléments qui avaient fait de Black Torch une des belles surprises de 2018. Tsuyoshi Takaki avait en effet, entre autres choses, réussi à mettre en scène des combats aussi dynamiques que d’une folle intensité, avec parfois certains planches forçant l’admiration. Mais en étant juste « bien mais pas top », ce n’est pas non plus sur ce créneau que Jujutsu Kaisen ne surpasse son illustre prédécesseur. Bref, on ressors de la lecture de ces deux premiers tomes à la fois satisfait de ce qu’on a parcouru, sans toujours avoir réussi à comprendre totalement les raisons du succès, ou d’un échec, d’un titre.

Jujutsu Kaisen
Jujutsu Kaisen
Note des lecteurs11 Notes7.5
Les plus
Le mélange entre action et humour
Des personnages attachants
Les moins
Un scénario assez générique
Tout va un peu trop vite
6
Intéressant
En deux mots
Présenté comme un des sorties majeures de ce début d'année, Jujutsu Kaisen est un shônen efficace mais dont on n'arrive pas encore à comprendre pleinement les raisons de sa si belle réputation.