En 2020, Yakuza: Like a Dragon avait marqué un tournant majeur dans la série en changeant totalement de registre pour devenir un J-RPG adoptant un système de combat au tour par tour, ainsi qu’en remplaçant son héros iconique pour une nouvelle figure Ichiban Kasuga. Un changement radical qui avait alors divisé les fans jusqu’alors habitués aux affrontements dynamiques et brutaux en temps réel. Quatre ans plus tard, le Ryu Ga Gotoku Studio n’a pas fléchi d’un iota et reprend la même formule à l’occasion de sa suite direct, Like a Dragon: Infinite Wealth. Et cette fois, tout les signaux sont au vert pour mettre tout le monde d’accord.

Ce test de Like a Dragon: Infinite Wealth a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’éditeur.

Trois ans après la dissolution simultanée du clan Tojo et de l’Alliance Omi, l’ex-yakuza Ichiban Kasuga travaille désormais en tant qu’employé dans l’agence pour l’emploi « Hello Work ». Suite à la dissolution de divers clans mafieux, Ichiban profite de sa position pour aider, clandestinement, les anciens yakuzas désireux de se ranger en leur trouvant un emploi. Cependant, il est à mille lieux de savoir qu’un complot actuellement en train de se former va l’amener à devoir abandonner la nouvelle vie qu’il avait réussi à construire.

En effet, un Youtubeur aux aspirations de justicier a répendu de fausses rumeurs comme quoi il profiterait de son emploi pour constituer son propre réseau criminel. Des accusations bien évidemment infondées qui auront de graves conséquences pour celui que l’on surnommait jusqu’alors le « héros de Yokohama ». Dans le même temps, Ichiban fait une découverte qui le conduit à se rendre à Hawaï, dans l’espoir de pouvoir enfin rencontrer sa mère biologique. Une destination où il croisera le chemin de Kazuma Kiryu, et où il découvrira que le complot qu’il a subi allait bien au-delà que tout ce dont il pouvait imaginer.

Un gameplay enrichi et plus fluide

Après le ballon d’essai très réussi mais également perfectible Yakuza: Like a Dragon, Like a Dragon: Infinite Wealth reprend le même socle de gameplay tout en l’enrichissant en de nombreux points. Si le système de combat au tour par tour est conservé, il est cependant beaucoup plus dynamique grâce à la possibilité d’utiliser des éléments du décors comme au bon vieux temps où la série s’appelait encore Yakuza. Il est également possible de se déplacer librement au sein d’un cercle, permettant de déclencher des actions groupées ou d’ajuster les effets de zone. Les projections offrent également des dégâts supplémentaires si l’ennemi s’abat sur un des allié d’Ichiban, et peuvent entrainer une réaction en chaine s’il s’abat sur un autre ennemi qui verra également ses PV se réduire.

Autre héritage du précédent opus, le système de job est également enrichi pour rendre l’expérience plus fluide. La possibilité de garder certaines aptitudes lors du changement de classe rend la transition moins punitive et les statistiques globales augmentent au fur et à mesure que les jobs sont développés. Le jeu offre un large choix de classes, des plus classiques aux plus originaux comme l’idole, et encourage le joueur à expérimenter différentes combinaisons d’équipe et à adapter sa stratégie en fonction des ennemis.

Un grand J-RPG follement généreux

Fidèles à l’ADN de la série, Like a Dragon: Infinite Wealth ne se limite pas aux affrontements et offre une montagne d’activités annexes à faire dans les trois villes du jeu, à savoir Kamurocho, Ijincho et Honolulu, première ville située à l’étranger à servir de décors. Si les classiques comme le karaoké, le mah-jong ou la salle d’arcade sont toujours au rendez-vous, ce huitième opus canonique intègre également plusieurs nouveautés comme le surf, le volley-ball ou encore un jeu de livraison à vélo aux faux-airs de Crazy Taxi. Les traditionnelles quêtes secondaires, ici nommées substories, sont au nombre de 52 et contribuent à accroitre la durée de vie déjà conséquente du jeu qui tourne autour de la cinquantaine d’heure pour ceux se focalisant sur la trame principale.

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Bien que passionnante, l’histoire souffre quand même de quelques problèmes de rythme. Après un premier chapitre purement introductif n’introduisant quasiment rien de l’intrigue, il convient d’attendre encore plusieurs chapitres avant d’enfin rentrer dans le vif du sujet. Grosso modo, comptez cinq bonnes heures avant, qu’enfin, l’intrigue se développe et commence à vous procurer quelques frissons. De même, le jeu est régulièrement coupé par des tutoriaux et des quêtes secondaires obligatoires qui nous sortent de l’action entrainant de grosses chutes de tension. Assez frustrant passé par les premières heures de jeu.

Sans atteindre un photo réalisme bluffant (mais est-ce forcément le but ?), Like a Dragon: Infinite Wealth profite pleinement des capacités de la PlayStation 5 et nous offre des paysages détaillés et vivant, tandis que les personnages bénéficient d’une modélisation faite avec soin, surtout lors des passages narratifs. Pour la première fois, la série s’aventure en dehors des terres nippones et c’est une véritable bouffée d’air frais que d’abandonner enfin les cités urbaines et les néons éblouissant.

Lire aussi : Test de Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name sur PS5/4, Xbox Series/One et PC

Travers régulier de la série, on se rappelle de la catastrophe du très récent Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name, la localisation n’est pas exempte de défauts même si on note quand même du mieux. Si on salue la grande réduction de « -chan » et autres suffixes qui sont un total non-sens linguistiques, certains mots japonais restent encore parfois en l’état et certaines coquilles sont également présentes çà et là. De manière générale, la traduction est quand même relativement propre et celui ne parlant pas japonais ne devrait pas relever de problème particulier, mais il reste encore du chemin à faire pour arriver à niveau de qualité exigé par Nintendo ou Square-Enix dans ses jeux par exemple. Quant aux doublages, on préfèrera comme toujours profiter du travail incroyable des doubleurs japonais, laissant les voix anglaises à …. Mais à qui en fait ?

Like a Dragon Infinite Wealth
Like a Dragon: Infinite Wealth
Note des lecteurs0 Note0
Les plus
Le RGG Studio qui accouche d'un grand J-RPG
Le système de combat enrichi et plus fluide
Un monde ouvert d'une grande générosité
Enfin une escapade à l'étranger !
Les moins
Un jeu qui prend son temps à se lancer
Une localisation toujours perfectible, même s'il y a du mieux
8
Excellent
En deux mots
Après le brouillon, certes déjà convaincant, de 2020, le Ryu ga Gotoku Studio nous offre cette fois une œuvre accomplie qui n'est plus une simple expérimentation pour un studio jusque-là spécialisé dans les jeux d'action. Si J-RPG allait de paire avec Atlus du côté de Sega depuis plusieurs années, l'ancien studio de Toshiro Nagoshi a accouché d'un jeu qui peut s'assoir à la table des grands RPG produits par Sega sans avoir à baisser le regard face à, par exemple, la série des Persona.