Alors que tous les yeux sont rivés sur Like a Dragon: Infinite Wealth, les fans de la série Yakuza – pardon, Like a Dragon – peuvent désormais déguster en guise d’apéritif Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name, un spin-off centré sur Kiryu Kazuma et censé faire le pont entre Yakuza 6 et le futur huitième opus. Un jeu qui aurait pu se contenter d’être un DLC mais qui propose une expérience relativement consistante.
Ce test de Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’éditeur.
Alors que l’on pensait la série avoir tourné la page de Kiryu Kazuma en faisant de Ichiban Kasuga son nouveau personnage principal dans Yakuza: Like a Dragon, la sortie du huitième opus canonique en début d’année prochaine a rebattu les cartes le retour d’entre les morts du héros historique de la série. Et ce, quasiment littéralement. A l’issu des évènements de Yakuza 6 : The Song of Life, le légendaire yakuza avait en effet simulé sa mort afin de protéger ceux à qui il tenait. Changement d’identité en adoptant le nom de Joryu, vie dans la clandestinité, notre héros se faisait discret pour que tout le monde oublie son existence et ne puisse plus utiliser ses proches comme moyen de pression. Jusqu’à ce jour où un mystérieux individu va lui faire comprendre que son secret pour s’ébruiter au moindre instant s’il ne remplissait pas une mission pour lui. Telle est donc l’histoire que va nous narrer ce jeu destiné à nous expliquer comme Kiryu a pu faire son retour dans Like a Dragon: Infinite Wealth.
Un retour aux sources qui fait plaisir
Oubliez le tour par tour à la Dragon Quest instauré par Yakuza : Like a Dragon. Avec le come-back Kiryu Kazuma, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name nous fait replonger dans les origines de la série qu’on appelait encore jusqu’à récemment Yakuza et reprend le système historique des combats en temps réel. Un système que l’on pensait pourtant totalement abandonné et cantonné à la série des Judgment. Et les sensations sont toujours au rendez-vous.
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On tape, on projette, on prend des vélos pour éclater un groupe des 10 voyous et on balance des Heat Action avec la touche Triangle pour les achever avec autant de délectation que de sadisme. Tous les éléments qui rendaient le gameplay de Yakuza si accrocheur sont de retour et on ne boudera pas notre plaisir même si, fondamentalement, rien n’est vraiment original. En plus d’un style « Yakuza » d’un grand classicisme, Kiryu peut également adopter le style « Agent » aux mouvements plus fluides et permettant d’utiliser différents gadgets. Mais les drones, mini-bombes et autres montre d’agent secret lançant des filins sont loin d’être excitant à utiliser et on se contente généralement d’utiliser le premier mode par défaut. On regrette ce que proposait Yakuza Kiwami qui imposait de maitriser l’usage de trois styles de combat différents.
A l’image de ses prédécesseurs, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name invite le joueur à flâner alors que le monde, tout du moins celui de Kiryu, est au bord du chaos. Karaoke, fléchettes, salle d’arcade (avec pour la première fois Daytona USA 2, renommé pour des questions de droits Sega Racing Classic 2, jouable sur console), on retrouve ainsi un pot-pourri de ce qu’a pu proposer la série jusqu’à maintenant et même le Pocket Circuit est de la partie. Un bar à hôtesses est également présent, mais les prises en vue live sont d’un goût discutable et on aurait préféré que le RGG Studio nous évite ces passages avec de vraies personnes. Et de toute façon, on n’a jamais fait mieux que la gestion de bar à hôtesses comme dans Yakuza Kiwami 2.
Caressant le joueur dans le sens du poil du début à la fin, le jeu offre également un mode Colisée où Kiryu peut participer à des combats clandestins contre plusieurs adversaires en même temps. Et parmi les combattants jouables que l’on peut recruter se trouvent des figures connues issues des précédents opus comme Goro Majima, Taiga Saejima ou Daigo Dojima. Mais pour ceux-ci, il faudra précommander le jeu pour les obtenir gratuitement, sous peine de devoir acquérir le pack Combattants légendaires facturé 7,99€.
Un (très) gros DLC
De l’aveu même du RGG Studio, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name n’était initialement pas censé devenir un jeu à part entière. Ce qui devait être un interlude de 30 minutes dans Like a Dragon: Infinite Wealth puis un simple DLC a finalement pris la forme d’un stand-alone malgré les énormes contraintes de timing que cela allait engendrer. Résultat, le jeu fût développé en à peine 6 mois. Une durée extrêmement courte qui s’explique par l’utilisation du même moteur mais surtout par une durée de vie revue à la baisse par rapports aux standards habituels s’étalant entre 10h et 15h si on se contente de l’histoire principale et de quelques quêtes annexes. Seule une petite moitié du quartier d’Ijincho est également accessible, renforçant cet aspect de « jeu bonus » offert aux fans. Mais Kiryu méritait bien plus qu’une petite demi-heure et le retrouver dans de telles conditions est un vraie douceur que les fans sauront apprécier à sa juste valeur.
Comme c’est désormais la norme avec les jeux du Ryū ga Gotoku Studio, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name bénéficie d’une localisation soignée avec des sous-titres intégralement en français, un luxe auquel Kiryu n’avait jamais eu droit dans le passé. Pour autant, celle-ci est loin d’être exempte de défauts et certaines coquilles sont à déplorer, dont certaines assez grotesques comme quand un homme et une femme sont confondus. On retrouve également le problème assez récurant dans certaines localisations de jeux très nippons de l’utilisation du suffixe « -san » alors que cela est un total non-sens linguistique et trahit au mieux une paresse, au pire un manque de compétence des équipes chargées de la localisation.
Pour aller plus loin : Test de Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name sur Actua