Première œuvre signée Kei Deguchi, Desert 9 fût prépubliée entre 2020 et 2021 avant de connaitre une publication sous forme de quatre tomes reliés. Présenté comme étant une fable écologique, le manga prend place dans un monde post-apocalyptique dévasté par la guerre. Un postulat plutôt classique mais qui peut tout de même laisser espérer une bonne surprise.


Desert-9

Sur une planète désertifiée depuis mille ans, l’eau a pris vie. Elle s’est changée en monstres nommés « hydra ». Le jeune Mao, habitant du premier des huit déserts que compte ce monde, est ce qu’on appelle un chasseur d’eau. C’est un métier dangereux mais vital pour les humains, qui consiste à abattre les hydra pour rapporter le précieux liquide. Un jour, lors d’une chasse dans une oasis, il trouve une mystérieuse relique aux pouvoirs extraordinaires. Celle-ci le met rapidement sur la piste de son père, un rêveur qui a disparu lors de sa quête du mythique désert n°9, le pays originel oublié de tous. Mao décide alors de suivre les traces de son père et entreprend un périlleux voyage vers le monde extérieur !

Desert 9 est édité chez nobi nobi ! et est vendu au prix de 7,20€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Quand une série ne dure que quatre petits tomes, la question du rythme est primordiale. Introduire un univers travaillé, développer puis conclure une intrigue en si peu de chapitres est un exercice compliqué et peut facilement résulter sur une histoire rushée. A contrario, le risque est également grand que celle-ci se révèle frustrante une fois terminée car n’exploitant pas pleinement son potentiel. Difficile à la lecture unique de son premier tome de prédire ce qu’il en sera de Desert 9. Malgré des enjeux relativement simples, le manga se vend comme une quête épique du « Désert n°9 » amenant logiquement notre héros à traverser les huit précédents, chacun ayant ses propres caractéristiques. Pour autant, Kei Deguchi prend son temps pour introduire son propos et ce premier volume se clôt alors que notre héros ne découvre que le second désert. Reste ainsi deux possibilités. Celle d’une histoire expédiée à la vitesse grand V nous faisant passer par tous les déserts, soit celle, bien plus probable, d’un récit assez frustrant ne nous laissant goûter qu’à une petite partie de son univers. Le prochain tome, prévu le 6 avril, sera ainsi déterminant pour savoir vers quoi on se dirige.

Plutôt classique dans son récit en reprenant, certes plutôt efficacement, les codes du shônen, Desert 9 captive surtout grâce à son univers. Bien trouvé et travaillé, c’est véritablement lui qui donne toute sa saveur au manga. Chaque désert abritant des peuples et « hydra » aux particularités propres découlant du climat local, on est déjà frustré à l’idée que ce monde au large potentiel ne pourra pas pleinement s’épanouir en si peu de tomes. A la fois fin et détaillé, le magnifique coup de crayon de Kei Deguchi n’est également pas étranger à cela, l’auteur sachant offrir à la fois de superbes panoramas que des combats percutants.