Après avoir dépoussiéré avec pas mal de brio les cinq premiers Final Fantasy, Square-Enix s’est enfin attaqué au plus gros morceau avec Final Fantasy VI, RPG emblématique de la période pré-32 bits et considéré par beaucoup comme le meilleur de la série. Après un portage sur smartphone en 2014 décrié en raison de ses choix esthétiques, Final Fantasy VI Pixel Remaster propose cette fois une expérience bien plus respectueuse du jeu d’origine. Voir un peu trop ?
Ce test de Final Fantasy VI Pixel Remaster a été réalisé sur une version Steam fournie par l’éditeur.
Dévoilée en juin 2021, la collection des Pixel Remaster est enfin arrivé au bout de son chantier. Après avoir remis au goût du jour les cinq premiers opus en leur offrant une superbe refonte graphique, la voilà attaquant désormais Final Fantasy VI. Ultime itération de la série à sortir sur console Nintendo, ce monument du J-RPG est considéré par beaucoup comme le meilleur Final Fantasy en raison de ses qualités artistiques, aussi bien visuelles que auditives, et de sa narration. Autant dire que ce remaster était attendu au tournant, surtout après le massacre réalisé par Square-Enix en 2014 quand le jeu avait été porté sur smartphone avec des pixels horriblement lissés.
Un remaster globalement très (trop ?) fidèle
Alors que les précédents opus se sont retrouvés transfigurés, Final Fantasy VI Pixel Remaster offre une sensation étrange. Bien que les pixels aient été retravaillés, malgré l’ajout de quelques effets 3D, malgré l’affichage en 16:9, le titre donne l’impression de voir tourner Final Fantasy VI comme il l’était à l’époque de la Super Famicom. N’attendez donc pas de véritable whaou effect face à ce remaster qui se contente donc principalement de rendre esthétique sur nos grands écrans de 2022 un jeu venu du milieu des années 90. Ce qui est mine de rien déjà ça quand on compare ça à la catastrophe de 2014.
De manière générale, nous sommes face à un remaster très fidèle, que l’on parle aussi bien de la forme (tout du moins visuelle) que du fond. Jouant à fond la carte de l’hommage/nostalgie, Square-Enix est ainsi allé jusqu’à proposer un filtre simulant le rendu graphique d’un écran CRT tout droit venu des années 90. Une idée louable mais qui dans la pratique ne sera utilisée que peu de temps, le rendu n’étant pas forcément des plus agréable. Plus regrettable, de nombreux bugs (sur Steam, tout du moins) sont venus perturber l’expérience de jeu. Partie qui « freeze » obligeant à tout relancer, personnage téléporté sans raison dans un bout du décor et dans l’impossibilité de se déplacer ensuite, interface des combats qui n’apparait pas à l’écran, Final Fantasy VI Pixel Remaster possède son lot de petits problèmes techniques qui peuvent se révéler rageant en cas de sauvegarde un peu trop ancienne.
Quelques ajouts qui magnifient le jeu d’origine
Si Final Fantasy VI Pixel Remaster ne transfigure par ce monument du J-RPG, certaines nouveautés apportent pour autant un grand vent de fraicheur. Totalement revisité en HD-2D (soit des textures mélangeant le style 16 bits de la Super Nintendo et de la haute-définition, à l’image d’Octopath Traveler ou Triangle Strategy), la scène de l’opera est plus belle que jamais et, de surcroit, chantée en plusieurs langues dont le français. Une attention particulière à une des scènes les plus emblématiques du jeu que les fans sauront apprécier, surtout que le résultat est plus que réussi en français, mais qui fait en même temps regretter que l’intégralité du remaster n’ait pas bénéficié de cette esthétique. A contrario, impossible de ne pas rager face au traitement réservé à la légendaire scène d’introduction dont les crédits ont été supprimés, faisant qu’on se retrouve à contempler une séquence de deux minutes où il se passe … rien.
Encensée pour sa qualité, la bande-son de Final Fantasy VI est également plus envoutante que jamais. Totalement réorchestrées, les nouvelles compositions arrivent à la fois à sublimer les anciennes pistes MIDI sans pour autant les dénaturer. Au-delà du côté purement artistique, le jeu bénéficie de plusieurs petits ajouts forts appréciables au niveau de l’interface. Intégralement en français, Final Fantasy VI Pixel Remaster offre ainsi des sauvegardes automatiques, un compteur de trésors par zone, ou encore la possibilité d’accélérer les combats en répétant automatiquement le dernier coup de chaque personnage. Autant de petits ajouts qui ne changent certes pas la face du monde, mais qui contribuent à faire de Final Fantasy VI un titre auquel on prend encore plaisir à jouer, même trois décennies plus tard.