Sept ans après le très bon Sonic & All-Stars Racing Transformed, Sega et Sumo Digital remettent le couvert avec Team Sonic Racing, une vraie/fausse suite à la série des « All Stars » où seuls le hérisson bleu et ses amis sont à l’honneur. Un titre qui nous avait fait une impression assez moyenne lors de la Paris Games Week 2018 mais dont le report de cinq mois de sa date de sortie fût finalement salutaire.

Ce test de Team Sonic Racing a été réalisé sur une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur.

Souvient copiée mais jamais égalée, la série des Mario Kart reste depuis ses débuts en 1992 le maître étalon d’un style qu’elle a elle-même créé. Un règne de plus de 25 ans sans véritable concurrent sérieux mais où quelques rares titres ont tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu. Parmi ceux-ci, Sonic and Sega All-Stars Racing (2010) et surtout Sonic and All-Stars Racing Transformed (2012) se sont révélés des jeux de choix, permettant – enfin – aux amoureux de l’univers Sega d’avoir leur propre Mario Kart-like avec leurs mascottes bien à eux. Sonic, Tails, Knuckles, évidemment, mais aussi des protagonistes tirés d’autres licences comme Crazy Taxi, Shenmue ou encore Super Monkey Ball. C’est donc avec un enthousiasme certains que l’annonce, bien des années plus tard, par Sega et Sumo Digital d’un nouveau jeu de course fût accueillie par les joueurs. A un détail près : celui-ci sera cette fois uniquement centré sur la licence Sonic. Un choix difficilement compréhensible même si, selon Sega, il ne s’agirait pas d’une suite à la série des « All Stars ». Mouais.

Shitty Friends Racing

Conséquence logique, le casting de Team Sonic Racing s’avère à la fois aussi limité en nombre que pauvre en qualité. Composé d’uniquement 15 personnages, le roaster fait la part belle aux célèbres « shitty friends », cette armada de personnages anecdotiques de l’univers Sonic à l’intérêt discutable et au design parfois peu inspiré. Un terme souvent utilisé par les Sega Haters mais qui ne cache toutefois pas un réel manque qualitatif par rapport à l’univers Mario. Comparé aux jeux « All Stars » comprenant une grosse vingtaine de protagonistes venus d’horizons divers, le downgrade est assez douloureux.

Team Sonic Racing sélection personnages

Les amoureux de Vector the Crocodile ou autre Zavok seront toutefois totalement ravis de découvrir la présence d’un mode Histoire, une nouveauté de cette opus, permettant de se familiariser avec le système de jeu. Une idée certes louable mais l’histoire soporifique au possible cumulée à une mise en scène rudimentaire à base de plans fixes aura rapidement amené le joueur à passer sans plus attendre ces séquences scénaristiques. Dommage mais finalement anecdotique vu que ça fait très bien le travail en tant que mode tutorial/défi.

Oubliable dans son enrobage, le mode Histoire sera cependant l’occasion de se faire la main sur les nouveautés de gameplay introduites par Team Sonic Racing et tournant essentiellement autour du jeu en équipe. S’il est toujours possible de participer à des courses « à l’ancienne » où chacun joue pour soi, le véritable cœur du jeu tourne autour du coopératif, chaque participant recevant des points en fonction de son classement et l’équipe (composée de trois personnages) en ayant cumulé le plus remportant la course. Plus question, donc, de foncer tête baissée et de se soucier uniquement de son propre et unique sort. L’entraide est désormais la clé du succès et il faudra savoir abandonner son item à un coéquipier pour lui permettre de grappiller quelques places et assurer à son équipe la victoire finale. Autres mécaniques de coopération, rouler dans les traces d’un de ses partenaires permet de voir sa vitesse augmenter et d’obtenir à terme un boost, tandis que le joueur à l’arrêt pourra repartir comme une flèche si un membre de son équipe passe à côté de lui au moment opportun.

Team Sonic Racing mode story

Le report lui a fait du bien

Jouant la carte du jeu en équipe, Team Sonic Racing se devait d’être irréprochable au niveau de la lisibilité sous peine de devenir, si ce n’est injouable, pas vraiment agréable à jouer. Une nécessité qui se décline tout d’abord sur l’obligation de proposer un jeu fluide, chose qui n’était pas du tout acquis à l’automne dernier quand on avait pu mettre les mains sur le jeu lors de la Paris Games Week. Aliasing, ralentissements en pagaille, le titre faisait à l’époque clairement peur alors qu’il était jusqu’alors prévu décembre 2018. Repoussé le jour même de l’ouverture de la Paris Games Week pour le 21 mai 2019, Team Sonic Racing a pleinement bénéficié de ce délai de quelques mois pour se refaire une beauté et les chutes de framerate ne sont désormais plus qu’un mauvais souvenir.

Désormais techniquement solide, plus rien n’empêche le joueur de profiter sans retenue des tracés imaginés par SUMO Digital, enrobés comme d’habitude de décors colorés et remplis d’une multitude de petits détails faisant référence à l’univers du hérisson bleu. Pour la plupart d’une qualité au dessus de la moyenne, certains circuits souffrent par moment de passages à vide où de longues lignes droites et sans reliefs se déroulent pendant de longues secondes, cassant grandement le rythme et la sensation de folie qui se dégage autrement des courses.

Team Sonic Racing course

Si la technique du jeu ne dessert plus sa lisibilité, cela n’empêche pas pour autant Team Sonic Racing d’être par moment quelque peu confus, la faute à des bords de pistes pas toujours évidents à décerner et à une grande quantité d’informations affichées à l’écran. Dans un style différent, les items ne sont pas vraiment compréhensibles dès le premier coup d’œil ni facile à reconnaître quand on est focalisé sur la route. Si, évidemment, l’accumulation de courses amène petit à petit à s’y faire, on est à des années lumières d’un Mario Kart (oui, encore lui…) dont les items sont à la fois simples et toujours relativement évocateurs du résultat attendu. Pas de quoi gâcher le plaisir de jeu, mais c’est dans les petits détails que l’on différencie les jeux sympa des titres d’exception.