Initialement prévu pour sortir le 7 février, Langrisser I & II a finalement fait son apparition ce jour-là sur Nintendo Switch et PlayStation 4 sous forme de version démo. Une version d’essai exclusive aux stores japonais mais qui aura tout de même réussi à finir entre nos mains. A notre plus grand plaisir ?

Non pas que l’on n’est pas heureux de revoir la série Langrisser faire son retour sur nos consoles contemporaines. Mais après avoir vu apparaître sous forme de remaster, remake ou portage plus ou moins travaillé d’à peu près tout ce que les licences bankable pouvaient offrir, l’heure semble désormais au dépoussiérage des succès passés plus ou moins oubliées, à l’image des deux premiers Grandia dont un remaster est prévu pour le courant de l’année. Laissée à l’abandon, tout du moins en ce qui concerne ses épisodes canoniques, depuis depuis son cinquième opus sorti sur Saturn en 1998 avant de faire un come-back surprise en 2015 avec Langrisser Re:Incarnation Tensei sur 3DS, la série de T-RPG ayant fait les belles heures de la Mega Drive effectue cette année son retour sur le devant de la scène avec les sorties de Langrisser Mobile (iOS/Android) et donc de la compilation Langrisser I & II. Initialement prévu pour sortir le 7 février, le titre a finalement vu sa date de sortie glisser au 18 avril prochain afin, dixit son éditeur, d’en « améliorer la qualité finale ». En contrepartie, une démo a été mise en ligne et permet de s’aventurer dans les trois premières missions du premier Langrisser et dans les missions 4 à 6 du second opus.

Pas de scénario à proprement parler dans cette version d’essai. A peine lancé, le jeu propulse le joueur immédiatement dans un premier combat sans prendre le temps de lui expliquer son univers ni les subtilités de son gameplay. La crainte de se voir totalement perdu s’efface cependant rapidement, la difficulté des missions proposées étant des plus relatives et le système de jeu compréhensible en une poignée de tours. Comme tout T-RPG traditionnel, les affrontements de Langrisser I & II prennent place sur une carte quadrillée où les unités peuvent se déplacer plus en moins loin en fonction de leur type (fantassin, cavalier, etc…). Globalement classique sur la forme, les affrontements sont articulés autour de bataillons à la tête desquels se trouve un commandant. Après avoir recruté des soldats en début de combat, moyennant finance et dont le prix varie en fonction du type de ces derniers, le commandant se retrouve propulsé sur le champ de bataille entouré de ses vassaux. Véritable centre névralgique du groupe, celui-ci a la possibilité de donner des ordres et, surtout, porte sur ses épaules le destin de tout son régiment, sa mort entrainement immédiatement la disparition pure et simple de la totalité de ses vassaux. De quoi proposer de jolis retournements de situations lors d’un affrontement mal engagé, ou à contrario, de voir tous vos efforts partir en fumée en l’espace d’un instant.

Sur la forme, Langrisser I & II a fait le choix du remake intégrale avec des graphismes totalement retravaillés, un character design modernisé, une bande-son remixée et la présence de doublages inexistant à l’époque. Ceux ayant passés des heures sur les versions Mega Drive auront sûrement de quoi redire sur la version 2019 de leurs personnages fétiches ainsi que sur l’esthétique globale du jeu. Mais pour un profane découvrant la série avec cette compilation, la 2D s’avère très agréable à l’œil tout comme les nouveaux artworks. Les puristes pourront toutefois retrouver les sensations d’antan en sélectionnant les musiques et graphismes d’époque, une option qui présente gratuitement que dans les premières copies du jeu, celles-ci incluant un code permettant de télécharger sans frais le « Classic Mode ».

Intention louable, la possibilité de jouer « à l’ancienne » à Langrisser I & II est toutefois entachée par un choix difficilement compréhensible et impactant fortement le plaisir de ceux souhaitant (re)découvrir l’expérience d’origine. S’il fait certes basculer les décors dans une 2D 16-bits du début des années 90, le « Classic Mode » ne propose pas le même traitement pour les personnages qui eux gardent leur apparence toute en HD de 2019. En résulte un résultat bâtard, et pas vraiment agréable, où deux styles graphiques se mélangent sans véritable cohérence et dont on peine à imaginer qu’il puisse réellement satisfaire les nostalgiques. Dommage, mais pas assez gâcher les deux petites heures nécessaires pour boucler cette démo au final très agréable.