Lancée en 2020 au sein du label Big Kana, la collection Life a depuis ses débuts la vocation de toucher un public plus adulte en lui proposant des récits plus ancrés dans le réel, en abordant des thématiques comme la première expérience en entreprise, le quotidien d’un jeune couple non marié ou encore la romance étudiante. Avec « Trap Hole », Kana fait une nouvelle fois appel à Nemu Yoko, une habituée des lieux qui voit là sa troisième série intégrer le catalogue de la collection.
Peu de temps avant leur mariage, Haruko apprend que son futur mari veut rompre leurs fiançailles. Elle dit adieu à sa vie stable et toute tracée qui lui tendait les bras… Ne souhaitant pas rester dans la même entreprise que son ex, elle plaque tout pour partir à Tokyo retrouver un ancien camarade de lycée. Lentement, en faisant encore des erreurs, Haruko va trouver le chemin pour se reconstruire.
Trap Hole est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,70€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Corps Solitaire, Just Not Married ou encore Cigarette and Cherry, en à peine trois années d’existence, la collection Life peut déjà s’enorgueillir d’avoir accueilli une bonne floppée de jolies pépites. Destinée à un public plus adulte désireux de s’écarter des titres destinés traditionnellement à un public plus jeune, la collection propose notamment un focus sur la condition féminine au sein de l’archipel, en nous faisant par exemple découvrir le quotidien d’une jeune femme souffrant d’abstinence sexuelle dans son couple, celui d’une toute jeune employée de bureau, ou encore en nous narrant le quotidien d’une jeune secrétaire médicale décidant d’ouvrir un salon de manucure. A chaque fois, des femmes fortes, souvent malmenées par le destin, mais qui arrivent à tenir bon grâce à leur courage.
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Alors qu’elle traitait la thématique du récit initiatique par le biais du premier travail dans First Job, New Life, Nemu Yoko aborde cette fois le sujet de manière plus inédite, en prenant pour héroïne une jeune femme qui va tenter l’aventure à Tokyo, quittant sa province natale après une déception amoureuse avec un collègue de travail. Nous ne sommes ainsi pas face à une jeune femme fragile, blessée, et cherchant le soutien d’un homme pour surmonter cette épreuve, mais bien face à une femme forte, assumant ses choix malgré les réserves de son entourage, et prête à tout plaquer pour refaire sa vie ailleurs. Même si, évidemment, tout ne sera pas facile.
Malgré un dessin minimaliste, avec des personnages peu détaillés et des décors se résumant la majeure partie du temps à des fonds d’un blanc immaculé, Nemu Yoko arrive à véhiculer avec beaucoup de délicatesse les émotions ressenties par Haruko. Joie, tristesse, embarras, colère, ce n’est jamais très beau, mais la mangaka a ce petit quelque chose qui fait qu’on s’attache immédiatement à cette jeune femme. Même si certains évènements se sentent arriver à des kilomètres, suivre cette personne dont la vie part en dérapage incontrôlé alors qu’elle était aux portes de réaliser son rêve de femme accomplie a quelque chose de passionnant tant ce qui lui arrive est finalement banale, et donc proche de nous. Tenant en quatre petits tomes, Trap Hole ne devrait pas s’encombrer de futilités pour aller droit au but, même si on est curieux de voir vers quoi l’auteur souhaite nous emmener au final.
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