Après l’excellent « Just Not Married », la collection Life de l’éditeur Kana accueille ce mois-ci « First Job, New Life », un titre nous plongeant dans les premiers pas dans la vie professionnelle d’une jeune femme ainsi que dans ses premiers amours. Une proposition qui sur le papier avait de quoi intéresser mais qui s’avère finalement bien plus classique que prévue.
Tamako vient de terminer ses études et a été engagée malgré elle dans un petit bureau de design spécialisé dans les affiches pour pachinko. Comment peut-on être engagé malgré soi ? Quand un papa désespéré envoie un CV, sans prévenir l’intéressée, et que le patron extravagant de la boîte débarque à l’entretien et décide qu’elle sera engagée « parce qu’elle a un regard déterminé ». Ainsi commence la vie professionnelle de Tamako dans cette boîte aux conditions de travail désastreuses, peuplée de gens étranges mais affectueux. Et puis, il y a sa vie amoureuse qui balance entre deux jeunes hommes gravitant autour d’elle.
First job, New Life est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,45€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Le postulat derrière la nouvelle collection « Life » de Kana a de quoi intéresser. Conscient que le public a évolué depuis que le manga a explosé hors du Japon, l’éditeur belge a lancé cette nouvelle collection avec pour objectif de toucher un public plus adulte, potentiellement lassé par des histoires formatées pour un public assez jeune. Titre inaugural sorti courant juin, Just Not Married représentait à la perfection cette volonté de parler à un public de jeunes adultes avec une histoire sur la vie de couple mettant en scène deux amoureux pas encore trentenaires mais à la situation déjà bien installés et qui n’arrivent pas passer à l’étape supérieure. Pour la seconde entrée de sa toute nouvelle collection, Kana a fait le choix d’aborder la thématique du monde du travail avec cette fois un récit centré sur une jeune femme faisant ses débuts professionnels. Avec une surcouche de romance pour enrober le tout. Un choix encore plus alléchant quand on sait combien les conditions de travail au Japon peuvent être compliquées.
Passé les premiers chapitres, un constat apparaît cependant assez clairement. Le véritable cœur de First job, New Life ne se situe pas dans la découverte du monde du travail par Tamako mais bien dans les amours que la jeune employée va développer au sein sa nouvelle société. Pourquoi pas, après tout. Mais ce n’est pas forcément ce que l’on attend de Life, collection dont on attend d’elle des histoires où l’on est censé s’identifier plus ou moins facilement. A mesure que les pages se tournent, moins l’aspect « plongée dans la vie d’une jeune employée » se fait sentir au profit des histoires de problème de cœur donnant à First job, New Life la saveur d’un manga typiquement shôjo, avec ses codes et ses stéréotypes.
Tenant en quatre volumes, le manga de Nemu Yoko est finalement bien moins original que ce qu’on aurait pu penser et seul son contexte pourra arriver à faire qu’un public en quête d’histoire plus mature pourra arriver à s’identifier à l’héroïne. Mais une fois gratté le vernis, reste que la trame scénaristique n’a rien de bien différente d’un shôjo classique.