Après avoir débuté les festivités avec la réédition de Chobits en début d’année, c’est avec Magic Knight Rayearth, une autre œuvre du collectif Clamp, que Pika Edition va clôturer l’anniversaire de ses 20 ans. Déjà rééditée en 2001 après une première parution en 1996 chez Manga Player, cette série courte en six tomes revient ainsi dans une version superbement revue et pour la première fois dans le sens de lecture japonais.

Lors d’une sortie scolaire, Hikaru, Umi et Fû sont soudain transportées à Cefiro, un monde parallèle envahi de psycho-monstres. Pour retourner chez elles, ces collégiennes devront s’unir et délivrer la Princesse Émeraude, garante de l’harmonie et prisonnière du félon Zagato, que seules les trois “Magic Knights” peuvent vaincre !
Magic Knight Rayearth est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 8,20€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Bien qu’inconcevable de nos jours (sauf si on s’appelle Glénat et qu’on commercialise Dragon Ball), il fût une époque où les mangas arrivaient dans nos contrées dans le sens de lecture français. Un sacrilège pour les initiés, les images étant inversées avec un effet miroir, mais qui se justifiait à l’époque car le manga était encore un produit de niche et qu’il convenait d’initier en douceur le grand public à ces bandes-dessinées venues du Japon. C’est ainsi qu’en 1996, lors de sa sortie chez Manga Player, Magic Knight Rayearth n’avait pas été publié chez nous dans son sens de lecture originel, ni même chez Pika Edition en 2001 quand l’éditeur a repris le catalogue de feu-Manga Player. Dix-neuf ans plus tard, Pika Edition a décidé de remettre ce classique de CLAMP au goût du jour à l’occasion de son vingtième anniversaire. Un traitement auquel a déjà eu droit Chobits, du même collectif, en début d’année mais également Pretty Guardian Sailor Moon au mois d’octobre avec son Eternal Edition. L’occasion de pouvoir notamment enfin parcourir Magic Knight Rayearth dans le sens voulue par ses auteures et de profiter d’une toute nouvelle traduction française.
Au niveau du travail de réédition, Magic Knight Rayearth s’inscrit dans la droite lignée de ce que l’éditeur a fait sur Chobits en début d’année. Au delà du sens de lecture et de la traduction, la maquette a bénéficié d’un coup de neuf salutaire. Alors que l’édition de 2001 avait déjà permis un petit vent de fraicheur avec des couvertures légèrement moins criardes que celle de l’époque Manga Player, la série bénéficie cette fois d’un enrobage beaucoup plus délicat avec ses nouvelles illustrations et son lettrage doré. De manière générale, l’esthétique de cette réédition s’inscrit dans la continuité des autres rééditions de CLAMP comme Card Captor Sakura ou Chobits (encore lui !), donnant de la cohérence aux titres de ce collectif même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’une collection. Par ailleurs, chaque tome bénéficiera de pages en couleurs ainsi que d’illustrations inédites en France.

Malgré les années, tout juste 27 ans depuis ses débuts dans le magazine Nakayoshi, Magic Knight Rayearth est un manga qui a merveilleusement bien veilli. Un mérite qui revient au dessin, magnifique comme toujours avec CLAMP, mais également à un récit qui déjà à l’époque cassait les codes. Pour sa première incursion dans le monde du magical girl, les auteures avaient fait le choix de mettre de côté les habituels froufrous et autres spectres au profit d’armures et de véritables armes de combat. Un choix original pour l’époque qui permet au manga de garder encore aujourd’hui une part de fraicheur, même si la mode des isekai a largement popularisé ce genre de récits entre temps. Alors certes, découvrir la série aujourd’hui ou en 1996 ne procurera forcément pas le même effet. Mais celle-ci reste tellement agréable à lire qu’on en conseille fortement la lecture et ce même à ceux allergiques aux manga magical girls traditionnels.