Mis en cause pour détention de vidéo pornographiques à caractère pédophile, Nobuhiro Watsuki porte un nouveau coup à l’image de Shueisha et de son hedomadaire phare Weekly Shōnen Jump.
L’information a créee une énorme onde de choc hier. Nobuhiro Watsuki, l’auteur derrière le célèbre manga Kenshin le Vagabond, est mis en cause pour détention de matériel pédopornographique après que la police ait découvert chez lui et dans son bureau tokyoïte nombre de DVD mettant en scène des enfants de 10 ans. Ne cherchant pas à nier les faits, le mangaka a avoué aux forces de l’ordre « aimer les filles entre la fin du primaire et la 3ème année de collège ». Bien qu’il soit encore trop tôt pour conjecturer sur le futur judiciaire de cette affaire, une personne en relation avec l’enquête aurait déclaré que Nobuhiro Watsuki ne pouvait qu’être un « gros consommateur hardcore » de ce genre de contenus tant il est compliqué de pouvoir s’en procurer. S’il est reconnu coupable par un tribunal, l’auteur risque au maximum 1 million de yens d’amende ou 1 an de prison.
Shueisha perd un titre phare
Au delà du cas personnel de l’auteur et des victimes se trouvant dans ces vidéos, c’est bien Shueisha qui se retrouve le premier impacté par ces révélations. Car Nobuhiro Watsuki c’est avant tout Kenshin le Vagabond, un manga publié de 1994 à 1999 dans Weekly Shōnen Jump et 60 millions de tomes vendus sur l’archipel. Un succès monstre qui a permis à un anime de voir le jour en 1996 ainsi qu’à une trilogie de films ayant rencontré un fort succès ces dernières années.
Kenshin avait fait son grand retour en septembre dernier avant la publication de ses nouvelles aventures dans Jump Square avec l’Arc Hokkaido. Une joie qui aura été de courte durée pour les fans, Shueisha ayant décidé quasiment dans la foulée des révélations de mettre en pause la publication du manga. Une mesure pour l’instant temporaire (l’éditeur parlant de pause et non pas d’arrêt ou d’annulation), le temps de décider des mesures finales qui sont en cours de délibération. Une annulation pure et simple reste cependant une des hypothèses les plus envisageables. Une personne du milieu de l’édition japonaise, souhaitant rester anonyme, a en effet déclaré à la presse que le risque d’une telle décision est très élevé sachant que Jump Square est principalement destiné à un public de jeunes garçons. Soit grosso modo l’âge des jeunes filles présentes dans les DVD pornographiques. Compliqué de continuer dans ces conditions, sachant qu’en plus une partie des (désormais anciens) fans de Nobuhiro Watsuki déclarent être excédés par le fait d’avoir vu leur argent utilisé pour acheter des vidéos pornographiques sur mineurs.
« Encore Shueisha ? »
Pour Shueisha, cette affaire fait malheureusement ressortir plusieurs histoires que la maison d’édition aurait bien voulu oublier définitivement. En 2002, Mitsutoshi Shimabukuro avait connu des déboires après avoir payé une mineure de 16 ans en échange de rapports sexuels. Seikimatsu Leader den Takeshi, publié à l’époque dans Weekly Shōnen Jump, fût annulé dans la foulée. Il renouait cependant avec le succès six ans plus tard grâce à Toriko. Dans un registre différent, la police avait trouvé en 2008 un couteau de plus de 8cm dans la voiture de Takeshi Obata, alors à l’oeuvre sur Death Note. Fortement réglementée au Japon, la possession d’arme blanche de cette taille est passible de 2 ans de prison et de 300,000 yens d’amende. L’histoire n’a finalement pas aboutie à un procès et Obata retrouva le succès deux ans plus tard grâce à Bakuman. Une accumulation de casseroles par des auteurs maison qui font que de plus en plus de personnes se mettent à pointer du doigt Shueisha. L’affaire pourrait également avoir des répercussions encore plus important en raison de la récente trilogie de film-live tirée du manga de Nobuhiro Watsuki. Incarnant Kenshin dans le film, le populaire Takeru Satô a amené un public pas forcément consommateur de mangas, et essentiellement féminin, à s’intéresser à la série. De quoi augmenter la pression sur les épaules de Shueisha.
Dommages collatéraux
Kenshin le Vagabond, et de manière plus large toutes les œuvres de Nobuhiro Watsuki, devrait en toute logique connaître une disparition quasiment immédiate et prolongée de la sphère médiatique. Un classique au Japon dès qu’une célébrité se retrouve en faute morale et/ou légale. Première à dégainer, la chaîne de télévision NECO a annulé immédiatement la diffusion de la trilogie des films-live qu’elle avait prévue le 25 novembre. Une trilogie qui risque de ne pas connaitre de suite avant longtemps malgré les récentes discussions à ce sujet. Pas sûr que Warner Bros, le distributeur des films, apprécie. Sans surprise, l’anime devrait également disparaître des écrans de télévisions pendant de longs moments.