Après s’être brillamment renouvelé en 3D avec Sonic Frontiers, le plus célèbre des hérissons revient cette fois avec une nouvelle aventure plus classique avec un gameplay 2D. Histoire d’insuffler un vent de fraîcheur sans pour autant renier l’ADN de sa série phare, la Sonic Team s’est associé à cette occasion au studio Arzest, fondé par Naoto Ohshima, le co-créateur de la mascotte de SEGA. En résulte une belle réussite qui est quelque part le Sonic 4 qu’on aurait aimé avoir il y a plus d’une décennie.

Ce test de Sonic Superstars a été réalisé sur une version Xbox fournie par l’éditeur.

Satisfaire les fans est toujours un exercice compliqué. Soyez trop audacieux, et les plus conservateurs ne manqueront pas de vous tomber dessus en vous reprochant d’abandonner l’ADN de leur série fétiche. Mais si vous êtes trop sur la réserve, les reproches fuseront quant à votre absence d’innovation. Sonic Superstars est quelque part le parfait équilibre entre les deux. A la fois retour aux sources en terme de gameplay, le jeu veut également marquer un nouveau départ en adoptant la 3D et en mettant de côté les niveaux iconiques de la série. Le changement dans la continuité, séduire les nouveaux venus tout en continuant de plaire aux anciens, tel est la mission que s’est fixé SEGA avec ce nouvel opus des aventures du plus célèbre des hérissons. Et l’objectif est atteint de fort belle manière.

Un vent de fraîcheur qui fait du bien

La Sonic Team par le passé fait part de ses envie d’abandonner le pixel art pour insuffler de la fraîcheur à la direction artistique. Après le carton de Sonic Mania et de ses graphismes sentant bon la Mega Drive, passer à un rendu en 3D était ainsi particulièrement périlleux, le douloureux souvenir de Sonic the Hedgehog 4 : Episode I étant encore dans de nombreuses mémoires. Pour le coup, le nouveau rendu est une franche réussite. Les décors sont colorés et détaillés, et restent surtout d’une grande fidélité à l’identité visuelle de la série. Hormis quelques petits couacs technique à base de freezes occasionnels, cet nouvel enrobage devrait être à même se satisfaire tous les profils de joueurs et servir de base pour les futurs opus en 2.5D.

Toujours dans cette optique de donner un nouveau départ aux épisodes en vue de côté, le choix a été fait de tirer un trait sur les niveaux historiques à commencer par le plus célèbre d’entre eux, Green Hill. Un choix audacieux mais également salutaire, les nouveaux environnements offrant la possibilité de voir autre chose même s’ils reprennent ça et là des mécaniques bien connues. Mariant habilement ses influences rétro avec sa volonté d’innover, Sonic Superstars offre également un trio de méchants mêlant figures connues comme Eggman, revenant comme Fang the Hunter, tombé dans les oubliettes depuis les années 90, et nouveau personnage avec Trip.

Conséquence logique, les musiques sont toutes originales et il est quelque part assez agréable de ne pas avoir à se taper pour la énième fois un remix plus ou moins de bon goût de Chemical Plant Zone ou de Green Hill. Revers de la médaille, les nouvelles compositions sont assez anecdotiques, pas mauvaises mais pas mémorables non plus, et aucun thème marquant ne vient ponctuer l’aventure. Concernant les bruitages, le choix a été fait de reprendre ceux des opus Mega Drive ce qui permet d’accentuer cette délicieuse sensation de rentrer dans des chaussons neufs mais totalement adaptés à la forme de son pied.

C’est très bon, mais également un peu court

Sonic Superstars n’a pas pour ambition de révolutionner ce qui fait le charme de la série dans sa branche 2D. Le succès critique de Sonic Mania avait clairement indiqué à SEGA qu’il était préférable de rester sur cette voie sans apporter de changements majeurs et le jeu conserve ainsi des fondations solides en termes de gameplay. Sensation de vitesse, inertie des mouvements, déroulé des niveaux, rien ne vient perturber les bonnes habitudes et on retrouve les sensations grisantes qui ont donné ses lettres de noblesses à la série.

Le jeu se compose de huit zones ayant leur propre thème et divisée en deux actes et un boss. Quatre personnages sont jouables, à savoir Sonic, Tails, Knuckles et Amy, chacun ayant ses propres capacités, comme celle de voler pour Tails ou le vol plané pour Knuckles. Des aptitudes différentes permettant d’accéder à des endroits inaccessibles suivant le protagoniste que l’on incarne, encourageant par la même occasion l’exploration et favorisant la rejouabilité en raison de la variété des expériences proposées. Si le jeu est assez court en ligne droite avec une durée de vie s’étalant entre 3 et 5 heures, il faut rajouter facilement le double pour découvrir tous les secrets qu’il propose et, surtout, pour obtenir la vraie fin en collectant les sept émeraudes du chaos. Des pierres précieuses que l’on obtient dans des stages spéciaux accessibles en trouvant des anneaux géants cachés dans les niveaux.

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Au final, Sonic Superstars offre une durée de vie certes un peu courte pour un titre sortant en 2023 mais qui s’inscrit finalement dans la lignée de ce que propose les opus précédents. En fait, c’est surtout son prix (60€) qui fait grincer quelques dents. Pour ceux estimant que le ratio temps de jeu/prix doit rentrer dans l’évaluation du jeu, nous vous conseillons de vous repencher sur son cas d’ici quelques mois quand son prix sera moitié moins cher en soldes. Mais en terme de qualité intrinsèque, il n’y a pas de véritable débat à avoir.

En plus de son expérience solo classique, le jeu dispose également d’un « Combat » où l’on peut affronter où on peut s’affronter, en ligne ou en local, contre d’autres joueurs dans des mini-jeux variés mais également globalement peut excitants comme une course, une chasse aux étoiles ou encore un pseudo Smash Bros où l’on doit tirer sur son adversaire avec des balles électriques. Un mode de jeu globalement anecdotique dont l’intérêt ne devrait pas s’étendre à plus d’un ou deux passages.

Pour aller plus loin : Test de Sonic Superstars sur Actua