Une fois n’est pas coutume, c’est un manga bien de chez nous (comprenez, dessiné par un français) qui se retrouve dans les pages de JapanPop.fr. Et même s’il est loin de révolutionner le genre, Silence propose quelques bonnes idées qui mérite qu’on lui laisse sa chance.


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Le jeune Lame et son village sont coupés du reste du monde. Les monstres, qui les repèrent grâce au son et plus particulièrement à la voix, les ont contraints à communiquer par la langue des signes.
Mais dans un monde où règne une nuit permanente, les ressources viennent à manquer. Alors que Lame accompagne Gris le chasseur du village dans une expédition de ravitaillement à l’extérieur, ils sont attaqués car le jeune garçon rompt par inadvertance le silence. Lame, rongé par la culpabilité, va tout faire pour se racheter et va faire une découverte qui pourrait bien changer du tout au tout le destin du village…

Silence est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,70€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Passionné de bande dessinée depuis son enfance, Yoann Vornière, également connu sous le pseudonyme de Yo-one, a fait un stage à l’Aquarium, un atelier de dessinateurs à Toulouse, où il a rencontré Tony Valente, le créateur de Radiant. Après un one-shot (Sois heureux ou meurs en essayant) financé par crowdfounding en 2015 et avoir collaboré avec Jim Bishop pour créer la comédie policière Jill & Sherlock en 2017, le voilà de retour avec Silence, Un tout premier manga dans un registre cette fois plus sombre et fantastique, inspiré par des œuvres comme The Promised Neverland.

Un monde où le silence est la clé de la survie

Silence nous plonge dans un monde post-apocalyptique où le soleil a disparu derrière les nuages et où des monstres terrifiants traquent les humains grâce au son, imposant un silence absolu afin de pouvoir survivre. Lame est un jeune garçon qui vit dans un village isolé où les habitants communiquent par la langue des signes. Un jour, une femme mystérieuse nommée Lune arrive dans le village et leur qu’il existe un moyen de lutter contre eux : en devenant soi-même un monstre. Pour cela, elle leur offre une jarre contenant un ragoût magique qui confère à celui qui le mange le pouvoir d’un monstre, s’il survit toutefois à la transformation. Lame décide alors de tenter sa chance et acquiert alors le pouvoir de Warabouc avant de partir à l’aventure avec Lune et d’autres villageois à la recherche d’autres humains qui pourraient les aider à changer le monde.

Un manga qui a du potentiel mais qui manque d’originalité

Silence est un manga comportant de bonnes idées, comme par exemple l’usage de la langue des signes pour communiquer ou les références au folklore français qui donnent un vrai cachet au titre, L’histoire est rythmée sans véritables temps morts et propose un univers riche et cohérent où l’on sent le travail de l’auteur derrière chaque détail. Le dessin, dynamique et expressif, n’a quant à lui rien à envie à la plupart des productions nippones même si le character-design manque de ce petit supplément d’âme qui le rendrait unique.

Pour autant, le manga manque globalement originalité en reprenant les poncifs du shônen : le héros naïf et courageux qui veut changer le monde, l’héroïne mystérieuse et puissante qui l’accompagne, les ennemis redoutables qui deviennent des alliés… Les personnages ont aussi un comportement assez prévisible. Lame suit ainsi Lune sans vraiment se poser de questions et Lune cache ses véritables intentions derrière un sourire énigmatique… On aurait aimé plus de profondeur et de nuance dans la psychologie des différents protagonistes.

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