Thriller fantastique tenant en quatre petits tomes, J’irai te tuer dans tes rêves nous narre le destin de Wataru Mochizuki, un jeune homme qui va acquérir malgré lui des pouvoirs surnaturels permettant de tuer n’importe qui sans laisser de traces. Des facultés plutôt bienvenues quand on est assoiffé de vengeance suite au meurtre de sa sœur il y a plusieurs années. Un titre qui devrait ravir ceux en manque de formats courts fantastiques depuis la fin de Denjin N en mai dernier.


J’irai-te-tuer-dans-tes-rêves-tome-1

Ma sœur a été assassinée, il y a huit ans. Les criminels : trois adolescents d’une cruauté sauvage. Le Code pénal des mineurs leur avait permis de maintenir leur visage et leur identité cachés mais moi, je savais qui ils étaient, et je savais où les trouver. Ils ne pouvaient pas continuer à vivre tranquillement, sans ressentir le moindre remord. Ils devaient goûter à ma colère. J’ai fini par échafauder un plan pour mettre fin à leurs jours, mais c’est finalement moi qui ai frôlé la mort… Et alors que mon désir de vengeance atteignait son paroxysme, j’ai acquis une étrange faculté… Un pouvoir de rêve qui allait me permettre de capturer mes proies sans laisser de trace derrière moi…

J’irai te tuer dans tes rêves est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,20€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Quand on parle de tueur ayant la faculté d’assassiner ses cibles à distance grâce à des pouvoirs surnaturels, la parallèle avec Death Note est quasiment impossible à éviter. Sorti en fin d’année dernière, Denjin N n’avait ainsi pas échappé à la comparaison avec l’œuvre de Tsugumi Ôba et Takeshi Obata avec son histoire de tueur en série pouvant atteindre n’importe quelle personne à proximité d’un objet électrique. Une poignée de semaines après la publication de son quatrième et ultime tome, Pika Edition revient à la charge sur le même créneau du thriller fantastique version « série courte » avec J’irai te tuer dans tes rêves. Cette fois, pas de « cahier de la mort » ou de possession de système électrique, mais la possibilité d’interagir avec les gens en entrant dans leurs rêves. Le genre de pouvoir rêvé quand on est assoiffé de vengeance et qu’on cherche à tuer discrètement les meurtriers de sa sœur.

Pour autant, et malgré les évidents liens évidents que l’on peut tisser entre ces différents titres, l’intérêt de J’irai te tuer dans tes rêves n’est pas réellement le même. Là où Death Note ou Denjin N captivent, entre autres, par le plaisir sadique de découvrir comment le tueur va innover pour abattre ses victimes, le manga de Yu Masuko (scénario) et Kakeru Ninomae (dessin) est principalement centré sur la personnalité de Wataru. Après une première partie de tome introduisant posément le contexte et la soif de vengeance du héros, la seconde moitié nous montre comment celui-ci va acquérir et s’éveiller progressivement à ses nouveaux pouvoirs.

Plus élément de décorum qu’autre chose, les pouvoirs de Wataru ne sont en fait là que pour lui permette d’assouvir sa soif de vengeance, véritable cœur narratif de ce premier tome. Plus que faire vibrer le lecteur face à des assassinats tous plus retors les uns que les autres perpétrés par une sorte de Dieu, J’irai te tuer dans tes rêves est surtout là pour raconter l’histoire d’un drame familial et d’une histoire de vengeance regorgeant de mystères. Une approche intéressante qui tranche avec ce qui est généralement proposé dans les autres titres du genre. Tenant en seulement quatre volumes, le manga se devait de parfaitement réaliser ses débuts et c’est pour l’instant mission réussie même si le moindre faux pas peut s’avérer fatal par la suite. Avec son joli dessin et son rythme soutenu, sans être abusif, la lecture de ce premier tome est particulièrement plaisante et on espère que les prochains seront du même acabit.