Votre serviteur a beau ne pas être forcément friand des visual-novels, difficile de ne pas rester de marbre face à la proposition offerte par Yurukill: The Calumniation Games. Mêlant roman narratif, phases d’investigations à la point’n Click et phases de shoot’em up, le jeu d’Izanagi Games a en effet de quoi intriguer surtout quand on sait que c’est Homura Kawamoto, le mangaka derrière Gambling School, qui en a conçu le scénario.

Ce test de Yurukill: The Calumniation Games a été réalisé sur une version PS4 fournie par l’éditeur.

Il y a tout juste deux ans, IzanagiGames nous gratifiait de Death Come True. Très sympathique film interactif, le jeu bénéficiait d’un casting de qualité (Chiaki Kuriyama, Yûki Kaji) et surtout d’une intrigue imaginée par Kazutaka Kodaka, le créateur de la série de Visual Novel à succès Danganronpa. En cet été 2022, l’éditeur basé à Tokyo revient cette fois avec Yurukill: The Calumniation Games, un titre à l’enrobage plus conventionnel en abandonnant les prises de vues réelles mais dont le scénario est de nouveau le fruit d’un grand nom de la pop-culture nippone à savoir Homura Kawamoto, l’auteur de Kakegurui. De quoi offrir de belles promesses, surtout quand on sait que l’histoire s’est déclinée en pièce de théâtre au Japon.

Un visual novel prenant

Yurukill: The Calumniation Games commence quand Sengoku, un prisonnier détenu depuis une décennie pour un crime dont il clame depuis toujours son innocence, se réveil dans une cellule qui n’est pas celle dont il a l’habitude. Rapidement, il comprend qu’il n’est pas le seul et que d’autres personnes semblent être dans la même situation que lui, ainsi que dans le même état de sidération. Quand soudain, une mystérieuse femme fait son apparition pour expliquer à tout ce beau monde qu’ils vont devoir participer aux Yurukill Games, série d’attractions morbides reproduisant les crimes pour lesquels ils ont été condamnés. La récompense pour le vainqueur ? Une preuve en or permettant de totalement le disculper et lui faire recouvrir la liberté. Mais pour cela, chaque Prisonnier devra collaborer avec un Exécuteur qui aura le droit de vie et de mort sur lui par l’intermédiaire d’un collier tout droit tiré de Battle Royal. Mais d’ailleurs, qui sont-ils ?

Tel un escape room, chaque groupe va devoir résoudre plusieurs énigmes basées sur l’observation et la logique. Après un passage en mode point’n click où le joueur doit récupérer diverses informations, vient le moment de se frotter à un casse-tête plus ou moins complexe dont la réussite permet d’avancer dans la pièce suivante. Si certains sont plutôt bien trouvés, d’autres sont malheureusement incroyablement tirés par les cheveux et font qu’on se retrouve à chercher la solution « au petit bonheur la chance ». Entre temps, le jeu déroule son intrigue dans de longues phases de dialogues intégralement doublées en japonais (mais également en anglais, pour les moins puristes). Avec de grands noms au casting, tels que Saori Hayami, la doubleuse de l’héroïne de l’anime Kakegurui, ou encore Tomokazu Sugita, doubleur de Sakata Gintoki dans Gintama, Yurukill: The Calumniation Games bénéficie de doublages extrêmement convaincants qui contribuent à rendre l’histoire encore plus captivante.

Un shoot ’em up grisant

Développées par G.rev, studio spécialisé dans le genre et fondé par des anciens de Konami ayant travaillé sur G-Darius, les phases de shoot’em up se jouent sur quatre boutons, deux pour les tirs (un large, l’autre plus concentré) et deux pour lancer des attaques spéciales que l’on peut actionner en échange de ressources obtenues en détruisant les ennemis. Aussi faciles à prendre en main que grisantes à jouer, ces passages sont également soignés visuellement même si on n’est, sans surprise, pas face à une dinguerie technique. De même, la très sympathique bande-son contribue à rendre le tout particulièrement dynamique même si on n’aurait pas craché contre quelques pistes supplémentaires. De manière générale, cet aspect du jeu n’est clairement pas un simple contenu annexe fait à la va-vite destiné à donner de la consistance et auraient totalement sa place dans un traditionnel shoot’em up. Voir constituer un jeu à lui seul s’il y avait plus de niveaux.

D’une durée déjà honnête, les niveaux sont également parsemés de quizz permettant de gagner des vies (au début) mais également d’en perdre (par la suite). Si certains pourront trouver que cela hache l’action (ces questions sont absentes dans le mode Score Attack qui permet de rejouer les 7 stages avec des classements en ligne à la clé), ces interludes ont le mérite de faire le lien avec le versant narratif du jeu pour rendre l’expérience globale cohérente. Les réponses à ces mini-jeux étant basées sur les dialogues précédents, la vigilance sera de mise sous peine de voir plusieurs vies partir bêtement en fumée. Surtout que certaines questions ont des réponses manquant parfois totalement de cohérence… Dur à dire s’il s’agit d’un problème de traduction (par ailleurs globalement propre et surtout tout en français) ou de quelque chose déjà présent en japonais, mais il est plus que fréquent de devoir choisir une réponse à première vue contre-intuitive sans qu’aucun indice ne puisse nous guider, ne serait-ce qu’un minimum.

Avec trois niveau différents de difficulté, tous les profils de joueurs pourront profiter de Yurukill: The Calumniation Games selon leurs attentes. Tandis que le mode Facile saura satisfaire les néophytes ou ceux portés essentiellement sur la narration, les vétérans pourront pousser la difficulté au maximum afin de ressentir la sensation grisante des danmaku, ces shoot’em up où le joueur doit se frayer un chemin au milieu d’une nuée de projectiles envahissant l’écran. Quant à ceux cherchant une expérience équilibrée, la difficulté médiane leur sera toute indiquée, celle-ci offrant assez de challenge pour faire transpirer quelques gouttes par moment sans pour autant être punitive et entraver la progression.