Nouvelle création du papa de Danganronpa, Death Come True est un film interactif qui met en scène un tueur en série amnésique qui se réveille dans un mystérieux hôtel. Deux heures de bonheur, à condition de ne pas espérer avoir une réelle influence sur les événements.

Ce test de Death Come True a été réalisé sur une version Switch fournie par l’éditeur.

Plus qu’un simple long-métrage mais sans être un jeu vidéo pour autant, le film interactif est un genre qui a eu son éphémère heure de gloire dans les années 90 avec le développement du support CD mais qu’on a plus vraiment l’habitude de voir de nos jours. Bluffant il y a 25 ans et vitrine technique pour des plateformes comme le Mega-CD ou le CD-I de Phillips, le genre n’a en effet pas laissé de souvenirs impérissables justifiant son maintien en vie et est surtout connu pour avoir offert au monde de beaux navets comme « Night Trap » sur Mega-CD. Paradoxalement, c’est son cousin éloigné le Visual Novel, pourtant plus statique et surtout rempli de lignes de textes, qui vis sa meilleure vie actuellement à tel point que ce genre autrefois confiné au Japon est désormais commercialisé aux quatre coins du monde. Tel un symbole permettant de relier ces deux univers finalement pas si éloignés, Death Come True est réalisé par Kazutaka Kodaka, un nom qui vous dira peut-être pas grand chose mais qui s’avère être derrière la série de Visual Novel à succès Danganronpa. Un gage de qualité mais qui ne fait pas tout, diriger des acteurs étant autre chose que de dérouler un scénario avec des plans fixes. Mais spoil (et ça sera le seul de ce test) : ça marche !

Difficile en effet de parler du scénario de Death Come True sans tomber rapidement dans le spoiler. L’intérêt du jeu se trouvant exclusivement dans son histoire et les quelques choix mis à disposition du joueur, en dire trop enlèverait tout effet de surprise et par conséquent tout le sel du jeu. Pour faire simple, le titre vous fait « incarner » un jeune homme se réveillant dans un chambre d’hôtel et frappé d’amnésie. Qui est-il ? Pourquoi se trouve-t-il ici ? Impossible de s’en souvenir. Puis, la vérité lui explose au visage par le biais des informations diffusées à la télévision : nous sommes en fait Makoto Karaki, tueur en série en cavale et recherché par la police. Et pour couronner le tout, une femme se trouve inconsciente dans la salle de bain, les mains liées par une corde. Soudain, quelqu’un frappe à la porte. Un coup d’œil par le judas permet de voir que l’on a affaire à un agent de police. Faut-il lui ouvrir la porte ? Pour l’instant, le jeu vous impose comment doivent se dérouler les événements et vous n’aurez pas d’autre choix que de voir l’agent entrer dans la chambre. Mais il ne s’agissait finalement qu’un moyen d’introduire le système de choix qui va vous accompagner durant les deux bonnes heures qu’il faut compter pour arriver à l’épilogue de Death Come True.

death-come-true-choix

A la manière d’un 428: Shibuya Scramble, le Game Over fait partie intégrante de l’expérience de Death Come True. Mais là où dans le Visual Novel de Chunsoft ces mauvaises fins permettaient au joueur de progresser dans l’histoire, elles font dans le cas présent partie intégrante du scénario et vont servir au protagoniste principal du film lui-même pour qu’il puisse éviter les multiples pièges qui l’attendent. De quelle manière ? On vous le laisse découvrir, même s’il n’est pas bien compliquer d’imaginer comment cela peut être possible. Malgré les apparences, Death Come True n’offre finalement que très peu de véritable choix étant donné que, dans l’immense majorité des cas, seules deux options sont disponibles dont une amenant inéluctablement vers l’écran de Game Over. Il n’existe donc pas de multitudes de chemins amenant potentiellement à autant de conclusions et seuls deux épilogues différents s’offrent au joueur. Plus qu’un véritable jeu, il convient mieux d’aborder le titre comme un long-métrage traditionnel dont le l’écran de fin de partie fait partie intégrante de la trame scénaristique plus qu’une film interactif où il faut faire de véritables choix. Hormis la curiosité de découvrir chacun des embranchements, déboucher sur l’écran de fin de partie permet également de débloquer des vidéo de making-of. Un procédé intelligent pour attiser la curiosité et assurer un minimum de replay value. Mais on se demande encore pourquoi ces contenus additionnels ne sont pas sous-titrés alors que l’intégralité du jeu est pour le coup intégralement en français.

Certes pas bien long si on le prend en tant que jeu vidéo, les deux heures qu’il faut pour arriver au bout de Death Come True sont pour le coup bien plus qu’honnêtes si on le considère pour ce qu’il est donc réellement : un film, tout simplement. Pour le prix d’un DVD ou d’une séance de cinéma en région parisienne accompagnée d’une boisson, nous sommes en effet face à une proposition plus que correcte avec un long-métrage à l’histoire bien ficelée, à la narration originale, et bénéficiant d’un casting composé d’acteurs renommés (Kanata Hongô, Chiaki Kuriyama) et de doubleurs tout aussi connus (Yûki Kaji, la voix d’Eren dans L’Attaque des Titans). Si le choix vous est permis, Death Come True est évidemment à privilégier sur Switch afin de pouvoir en profiter sur l’écran de sa télévision. Ceux n’ayant pas la console de Nintendo mais souhaitant tout de même en profiter sur un bel écran devront encore attendre un peu avant de pouvoir l’acquérir sur PlayStation 4 ou PC.