Thriller fantastique aux accents horrifiques, Denjin N nous plonge dans une histoire où une cellule d’enquête épaulée par deux médiums doivent traquer un tueur en série aux pouvoirs surnaturels lui permettant de tuer n’importe qui à proximité d’un équipement électrique. Un synopsis aux faux-airs de Death Note qui cache un manga diablement accrocheur.

Nasu, loser notoire vivant chez sa mère alcoolique, travaille comme véritable larbin dans une supérette. Son seul plaisir dans la vie est d’encourager Misaki Kanzaki, petite idole d’un groupe sans grand succès, à travers son casque de réalité virtuelle. Mais à la suite d’un accident aussi tragique qu’extraordinaire, il se retrouve capable de “posséder” n’importe quel système électrique… “N” décide d’utiliser ce pouvoir afin d’éliminer tous ceux qui seront sur le chemin de Misaki ! La police fait alors appel à deux frères médiums pour traquer ce tueur en série omnipotent.
Denjin N est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,50€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Manga en 4 tomes publiés entre 2019 et 2020 au Japon sur le site Comic Days de Kodansha, Denjin N est un titre dont la proposition fait, à première vue, diablement penser à Death Note. En mettant en scène d’un côté un criminel aux pouvoirs permettant de tuer n’importe qui presque n’importe où, et de l’autre un duo de mediums venant en aide à une cellule d’enquête totalement perdue, difficile en effet de ne pas faire immédiatement un parallèle avec le chef-d’œuvre signé Tsugumi Ôba et Takeshi Obata. Pour autant, résumer Denjin N à un simple ersatz au format court d’une légende du manga serait bien réducteur, en plus d’être profondément injuste.
Dérouler une intrigue en seulement quatre petits tomes ne se fait pas sans concessions et Denjin N ne fait pas exception à la règle. Il suffit en effet à peine d’une cinquantaine de page à l’auteur pour nous introduire Nasu, personnage centrale de l’intrigue et éternel « loser », son amour sans limite pour l’idol Misaki Kanzaki, et sa capacité de contrôler n’importe quel appareil électrique après s’être branché un casque de réalité virtuelle directement … dans les oreilles. Une entrée en matière abrupte, un peu déroutante car manquant totalement d’explications sur le pourquoi du comment, mais qui a au moins le mérite de poser immédiatement, et clairement, les bases du récit. Car une fois accepté le postulat de base, Denjin N propose une intrigue palpitante et empreinte de sadisme qui captive de bout en bout. Si Death Note faisait planer le spectre de la mort au-dessus de n’importe qui, la seul écriture d’un nom dans un cahier suffisant à tuer, le tueur ne peut cette fois interagir qu’avec des objets marchant à l’électricité. Chaque objet (voiture, smartphone, caméra de surveillance, même un anodin grille-pain) est ainsi une potentielle source de danger, laissant planer une ambiance oppressante à chaque instant. La recherche du tueur par les deux mediums s’annonce également délicieuse à suivre même si ce premier volume ne nous en a offert que les prémisses.

Si le scénario imaginé par Yuu Kuraishi est captivant de bout en bout de ce premier tome, le dessin de Kazu Inabe n’est pas étranger à l’excellente impression que nous a laissée Denjin N. Avec un trait fin et des cases ni trop simplistes ni trop chargée, le manga est plus qu’agréable pour la rétine et sait particulièrement bien mettre en scène la peur et l’effroi, notamment grâce à un superbe travail sur les expressions faciales. Après une telle entrée en matière, impossible de ne pas attendre le second tome, prévu pour le 5 janvier, avec impatience.