Sorti initialement en 2016 sur PS Vita, Ys VIII : Lacrimosa of Dana a par la suite connu de multiples portages sur PS4, Nintendo Switch, PC et même feu-Stadia. Six ans après sa sortie originelle, le voilà marquant désormais la nouvelle génération de consoles en sortant sur PS5. Avec un portage qui se résume certes à sa plus simple expression, mais qui permet à un nouveau public de découvrir ce petit bijou signé Nihon Falcom.
Ce test de Ys VIII : Lacrimosa of Dana a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’éditeur.
Longtemps méconnue en France, la série des Ys a véritablement connu un bond de popularité ces dernières années. Une nouvelle notoriété qui remonte à 2017 avec la sortie de … Ys VIII : Lacrimosa of Dana sur PS4. En plus de ses qualités intrinsèques, le titre avait en effet bénéficié d’une traduction en français lui ayant permis de toucher un public bien plus large que celui des fans de cette licence déjà trentenaire. Par la suite, les sorties successives du jeu sur PC et Nintendo Switch ont contribué à faire de cet opus un succès critique mais également commercial en dehors des frontières nippones. Car oui, Ys VIII : Lacrimosa of Dana est avant tout un formidable A-RPG, probablement le tout meilleur de la série et même un des meilleurs de son genre. Une pépite en mode « AA » comme le Japon aime nous abreuver qui va poser désormais ses valises sur PS5.
Le meilleur de Ys débarque sur PS5
Elu meilleur épisode de la série suite à un sondage réalisé par Nihon Falcom, Ys VIII : Lacrimosa of Dana est en quelque sorte l’évolution finale d’une formule introduite dans Ys Seven (2009) et améliorée dans Ys: Memories of Celceta (2012). Le jeu reprend ainsi le système où chaque personnage se voit attribuer un élément (entaille, frappe, tir) qui permet d’infliger des éléments plus ou moins importants aux ennemis en fonction de la vulnérabilité de ces derniers. Très dynamiques, les combats permettent de changer de combattant à la volée et de s’adapter quasiment instantanément aux ennemis qui croisent notre chemin. La garde instantanée et l’esquive éclair, permettant de se défendre à condition de respecter un timing précis, sont également de retour et des combinaisons de touches permettent de lancer des techniques spéciales, consommant des SP que l’on recharge en attaquant, ainsi qu’une compétence Extra surpuissante. La possibilité de contrôler la caméra à 360°, introduite dans cet opus, contribuait également à conférer un sentiment d’immersion que les vues de dessus des anciens volets ne pouvaient pas transmettre.
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Frénétiques, plus subtiles qu’en apparence et portés par une bande-son qui fait bouillir le sang, les combats de Ys VIII : Lacrimosa of Dana sont un véritable délice et on prend un plaisir fou à découper tout ce qui passe dans le champs de vision d’Adol pendant que celui-ci ratisse la carte de l’île de Seiren. La découverte des environs est également extrêmement plaisante et la recherche du 100% gratifiante. Entre recherche des compagnons échoués et résolution des quêtes annexes, il y a toujours quelque chose à faire sur cet îlot perdu dans l’océan et la possibilité de se téléporter n’importe quand et n’importe où enlève tout risque d’aller/retours rébarbatifs de bout en bout de la map.
Pour la première fois, notre cher Adol se voit voler, en partie, la vedette et doit partager l’affiche avec Dana, une mystérieuse jeune femme qui va hanter ses rêves depuis que le navire où il se trouvait s’est échoué sur l’île de Seiren. Une alternance des points de vue qui permet à la narration, déjà bien rythmée, de garder toujours le joueur en alerte, la partie mettant en scène Adol étant centrés sur l’aspect survie et l’exploration des lieux, tandis que celle de Dana met en avant les mystères que renferment l’île.
Pour enrober le tout, le jeu bénéficie d’une bande-son tout simplement magistrale. Déjà réputée pour la qualité de ses compositions, la Falcom Sound Team jdk s’est surpassée en offrant une de ses œuvres les plus abouties. Pêchue, rythmée, la musique de Ys VIII : Lacrimosa of Dana est un véritable appel à l’aventure et porte le joueur au rythme de ses pérégrinations. Une merveille qui fait qu’en comparaison, la bande-originale de Ys IX : Monstrum Nox peut sembler assez fade malgré ses évidentes qualités.
Un portage dans sa plus simple expression
Portage tout ce qu’l y a de plus basique, cette version PS5 de Ys VIII : Lacrimosa of Dana n’apporte quasiment rien pour qui posséderait déjà le jeu sur PS4. Le moteur graphique étant inchangé, le jeu rend exactement pareil alors même que la version tournant sur la génération précédente se contentait de rendre agréable sur grand écran celle tournant sur PS Vita. Textures d’époques simplistes, animations rigides, le rendu, déjà daté il y a 5 ans, l’est donc encore plus aujourd’hui mais l’excellente direction artistique compense en partie ce travers. Jolis, colorés, dépaysant, les environnements sont chatoyants et réussissent à dégager un certain charme malgré les restrictions techniques.
Avec au menu un affichage en 4K, une animation d’une fluidité sans faille en 60 images par seconde, et distance d’affichage plus importante, les rares améliorations offertes par la puissance de la PS5 ne changent clairement pas l’expérience de jeu mais sont tout de même bonnes à prendre. En fait, le changement le plus notable se trouve probablement dans les temps de chargements entre les zones. Devenus quasi-inexistants, ceux-ci rendent l’exploration tellement fluide qu’on se trouve même frustrés de ces écrans noirs fugaces qui n’ont désormais plus vraiment de sens. Un héritage venu directement de la portable de Sony dont les limites techniques imposaient de découper le jeu en zones mais qui n’a plus lieu d’être désormais.
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Si les possesseurs du jeu sur PS4 n’auront aucun intérêt à repasser à la caisse de nouveau, un patch gratuit permettant de bénéficier des rares ajouts techniques de la version PS5 n’aurait pas été de refus. Ressortir la CB uniquement pour de la 4K et des temps de chargements réduits comme peau de chagrin n’est en effet absolument pas justifié, et les sauvegardes ne sont également pas compatibles entre les deux consoles. Bref, Ys VIII : Lacrimosa of Dana sur PS5, c’est pour les nouveaux venus (et on les invite chaudement à foncer l’acheter) et rien que pour eux.