Près d’un an et demi après le Japon, Ys IX Monstrum Nox débarque enfin dans nos PlayStation 4 européennes alors que la nouvelle génération de consoles a entre temps fait son apparition. Un jeu qui, s’il ne la chamboule certes pas, maitrise la formule que l’on connait depuis Ys VIII sur le bouts des doigts.
Ce test de Ys IX Monstrum Nox a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur.
Trois ans et demi après le fabuleux Ys VIII, voilà que Ys IX Monstrum Nox arrive enfin dans nos contrées, accompagnant par la même occasion le crépuscule de la PlayStation 4 dont la petite sœur est sortie en novembre dernier. Apparu à l’automne 2019 en terre nippones alors que la PS5 n’était pas encore officiellement annoncée, le dernier né de la série de A-RPG signée Falcom est enfin disponible chez nous alors que le grand public peut profiter depuis plusieurs mois de la nouvelle génération de consoles et de quelques baffes techniques comme Demon’s Souls. Soyons clair dès le début, ce n’est pas avec cet opus que la PlayStation 4 va faire ses adieux les plus flamboyants techniquement parlant. Bien que développé dès le départ pour console de salon (une première pour la série depuis 1995 et Ys V: Lost Kefin, Kingdom of Sand, les opus suivant étant d’abord sortis sur PC ou, comme c’était le cas depuis Ys Seven, sur console portable), Ys IX Monstrum Nox ne marque pas de véritable évolution graphique par rapport à son aîné. Mais ce n’est pas pour sa technique que l’on aime tant la série de Falcom, même si un léger coup de boost n’aurait pas été de refus, sachant qu’en plus la direction artistique fait qu’on oublie rapidement ce point.
Une liberté encadrée
Pour cette nouvelle aventure, Adol et son éternel compagnon Dogi se retrouvent plongés dans la ville pénitentiaire de Balduq, cité dominée par une immense prison qu’Adol va très rapidement apprendre à connaitre étant donné qu’il va être arrêté quasi immédiatement pour y être envoyé en détention. Un lieu rempli de mystères dont Adol va cependant réussir à s’évader avant de tomber sur une mystérieuse jeune femme qui va faire de lui un Monstrum, un être doté de pouvoirs spéciaux et étant dans l’impossibilité de sortir de la ville. Quels secrets cachent la prison de Balduq ? Quelle est la véritable nature des Monstrum ? Et qu’est donc la Nuit de Grimwald où Adol et ses compagnons doivent affronter des hordes d’ennemis ? Autant de questions qui vont jalonner le périple de notre héros durant la petite trentaine d’heures qu’il faut pour boucler le jeu, quêtes annexes incluses.
Courir sur les murs, voler dans les airs ou encore s’enfoncer dans le sol pour accéder à des lieux autrement inaccessibles, chaque Monstrum possède sa propre capacité rendant l’exploration beaucoup plus agréable en offrant au passage toute une dimension verticale qui était absente des précédents opus. Certes, il conviendra d’attendre de nombreuses heures de jeu avant de mettre la main sur la totalité des Monstrum et de leurs dons, mais les plus utiles sont obtenus assez rapidement pour permettre de profiter librement de l’air de jeu qui est offerte au joueur. Enfin librement… Pas tant que ça, la carte du monde étant dans un premier temps truffé de barrière qu’il convient de faire disparaitre en faisant un tour dans la Nuit de Grimwald. Une libération de la carte quartier par quartier qui entrave cette sensation de liberté, sachant qu’il faudra attendre la dernière ligne droite du jeu pour que l’ensemble des zones soient totalement disponibles, certaines se trouvant par ailleurs hors des murs de la cité.
Le pendant de cette « liberté encadrée » est que la narration est, comme toujours avec Falcom, parfaitement ficelée et ne bénéficie d’aucun temps mort. Le scénario captive par son flot de mystères et de surprises, et les personnages sont assez travaillés pour être tous attachants. Simple mais efficace et bien mis en scène, l’histoire de Ys IX Monstrum Nox rempli parfaitement son rôle de prétexte pour inviter le joueur à partir à l’aventure et à terrasser du monstre pendant des heures durant.
Solide sur ses appuis
Repris en l’état de Ys VIII: Lacrimosa of Dana, le système de combat est extrêmement dynamique avec ses coups spéciaux que l’on peut lancer d’une combinaison entre R1 et un des quatre boutons de droite. Des attaques que l’on débloque au fur et à mesure que l’on avance et qu’il conviendra de choisir avec parcimonie en faisant la balance entre leur puissance et le nombre de SP (points obtenus en donnant des coups) nécessaires pour les déclencher. La garde et l’esquive sont également de retour pour permettre, si lancés au bon timing, de ralentir les mouvements de l’ennemi ou d’accélérer ceux du joueur histoire d’enchainer une rafale de coups salvatrice. Les amoureux du challenge penseront cependant à augmenter d’un cran la difficulté au moment de se lancer dans l’aventure, le mode Normal étant relativement simple et assez permissif au détriment de la stratégie. Follement jouissifs, les combats sont par ailleurs accompagnés de musiques dans la droite lignée de ce que propose depuis toujours la Falcom Sound Team jdk, à savoir punchy, follement entrainantes, et donnant envie de tout défoncer devant soi au son des riffs de guitare. Une qualité sonore qui ne se limite d’ailleurs pas aux affrontements et qui concerne également les phases d’explorations.
En apportant quelques ajustements à une formule globalement reprise en l’état, Ys IX Monstrum Nox n’est pas une révolution mais un épisode très solides qui accompagne de la plus belle des manières les derniers instants de la PlayStation 4. Certains pourront se sentir à l’étroit dans la cité de Balduq comparé aux vastes étendues de verdures de Ys VIII: Lacrimosa of Dana qui appelaient beaucoup plus à l’aventure, mais Falcom réussi une nouvelle fois à prouver que le studio maitrise sur le bout des doigts la recette du A-RPG. Une pépite à ne pas manquer, surtout qu’elle intégralement traduite en français.