Sorti en 2010 sur Nintendo Wii, Sonic Colours fait son come-back en ce début d’automne sous forme de remaster. Renommé Sonic Colours Ultimate pour l’occasion, ce dépoussiérage de celui qui est considéré par beaucoup comme le meilleur Sonic de la génération PS3/Xbox 360/Wii saura-t-il de nouveau charmer malgré la décennie qui s’est écoulée entre temps ?

Ce test de Sonic Colours Ultimate a été réalisé sur une version PS4 fournie par l’éditeur. 

Sorti à une époque où la licence sombrait dans de profondes abimes avec des chefs-d’œuvre (…) comme Sonic The Hedgehog (2006), Sonic et le Chevalier noir (2009) ou encore Sonic the Hedgehog 4 (2010), Sonic Colours avait réussi à redonner des couleurs à une série alors en perdition avant d’être suivi un an plus tard par l’excellent Sonic Generations. Mais alors que la série semblait avoir mis de côté son passé douloureux, le catastrophique Sonic Forces est venu en 2017 la renvoyer à ses anciens démons. Tout du moins concernant les volets « 3D » étant donné que le fantastique Sonic Mania, sorti quelques mois auparavant, était venu rappeler combien la « vieille formule » sied si bien à la mascotte de Sega. Tel une histoire qui se répète inlassablement, et alors que l’arrivé d’un nouvel opus inédit se fait attendre, voilà que Sonic Colours fait se retour quatre ans après ce fiasco dans une version remasterisée intitulée Sonic Colours Ultimate. En terrain connu, les fans seront probablement heureux de se replonger dans un titre qui va enfin découvrir les joies de la HD. Mais il n’est pas dit qu’il en soit de même pour ceux le découvrant en 2021.

Le même, en (un poil) mieux

Comme tout bon remaster qui se respecte, Sonic Colours propose quelque petits ajouts sympathiques en termes de contenu. Si le mode « Rival Rush » permet de s’adonner aux plaisirs de la course face à Metal Sonic, c’est surtout l’apparition de la « Tails Save » qui impacte le plus directement l’expérience de jeu. Concrètement, il est désormais possible au renard volant de ramener Sonic à la vie entre deux check-point, à la condition toutefois d’avoir dans sa besace au moins un jeton adéquat. Une fonctionnalité qui s’intègre plutôt bien aux niveaux et évite de revenir trop en arrière sachant le nombre limité des jetons en question fait qu’il est impossible d’en abuser. Autre nouveauté, un nouveau Wisp a fait son apparition, augmentant le champs des possibles pour Sonic. Pour rappel, les Wisps sont des sortes de petites créatures donnant des capacités spéciales comme celle de se transformer en laser ou de rouler sur les murs. Un petit plus appréciable qui enrichie l’expérience de jeu.

Désormais jouable en 4K/60fps pour ceux ayant un écran adapté, Sonic Colours Ultimate ne s’en trouve pas subitement transfiguré mais quitte enfin pour la première fois cette SD venue des temps anciens. Enfin, sauf les cinématiques qui ont conservé leur résolution de l’époque. Plus fluide (beaucoup), plus beau (un peu), le jeu est au final agréable pour un œil de 2021 même si, techniquement, on dirait surtout un titre de début de génération PS4. Mais la vitesse de Sonic fait que les défauts ne sautent pas immédiatement aux yeux.

Un jeu qui a pris un coup de vieux

Pour autant, ce lifting graphique ne masque pas une esthétique toujours aussi bancale même en haute définition. Trop en intérieurs, trop brouillons avec leurs panneaux clignotants, néons et autres cubes lumineux, les environnements sont loin d’être un régal visuel et s’avèrent même étouffant sur la durée. En fait, seul le niveau des Whisps, tout en végétation et avec ses couleurs naturelles, offre un bol d’air frais au joueur parmi cette multitude de niveaux remplis de métal bariolé ou de béton. Un petit niveau bonus dans la même veine n’aurait pas été de refus. Mais les goûts et les couleurs sont ce qu’ils sont et certains trouveront peut-être à leur goût ces environnements qu’on prend tout de même plaisir à traverser à fond les ballons.

Sonic-Colours-Ultimate-1

Après le délicieux Sonic Mania et sa parfaite maitrise du gameplay 2D, le retour à la formule 3D s’avère cependant compliqué. Même si ces opus ont réussi par moments à être de bonne qualité, Sonic ne s’est jamais mieux exprimé qu’en courant à toute vitesse sur un axe horizontal. Si les opus en 3D, et donc Sonic Colours Ultimate, arrivent à procurer des émotions, c’est bien plus dans sa sensation grisante de vitesse que pour la qualité de son gameplay. Si quelques idées intéressantes sont glissées ça et là, les niveaux ne procurent que peu d’émotion, le jeu donnant surtout l’impression d’avancer en mode automatique et de demander au joueur d’appuyer à l’occasion sur un bouton pour foncer sur les ennemis sans vraiment avoir à réfléchir. Rajoutez par dessus une maniabilité plus que perfectible, notamment dans sa gestion des sauts, et des facilités de game-design (même boss repris quasiment en l’état, bouts de niveaux réutilisés), et vous obtenez un Sonic 3D qui saura jouer sur la corde nostalgique des fans de l’époque mais qui devrait avoir du mal à toucher un nouveau public.