Après une première apparition en tant que sympathique side-kick à La Pucelle: Ragnarok au sein de Prinny Presents NIS Classics Vol. 3, la série Rhapsody fait aujourd’hui son retour avec Rhapsody: Marl Kingdom Chronicles. Une compilation uniquement consacrée à la série de Nippon Ichi Software et permettant d’enfin découvrir deux titres jusqu’à présent inédits chez nous.

Ce test de Rhapsody: Marl Kingdom Chronicles a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’éditeur.

Engagé dans un travail de valorisation de son patrimoine, Nippon Ichi Software n’arrête pas d’enchainer les compilations de ses anciens titres. Après Prinny 1 & 2: Exploded and Reloaded en 2019, c’est ainsi trois volumes de Prinny Presents NIS Classics qui nous ont permis de nous replonger dans le passé du développeur basé à Gifu. Phantom Brave, Soul Nomad ou encore Makai Kingdom : Reclaimed & Rebound, chacun des jeux inclus furent autant d’occasion de découvrir comment un si petit studio basé dans la campagne nippone a réussi à se développer et à acquérir la flatteuse réputation qui l’enrobe désormais. Sorti en septembre 2020, Prinny Presents NIS Classics Vol. 3 avait comme principal argument de vente la présence de La Pucelle: Ragnarok mais offrait également la possibilité de découvrir Rhapsody: A Musical Adventure, un petit RPG sympathique sorti sur PS One en 1998 mais inédit en Occident jusqu’à son portage sur Nintendo DS en 2009.

Deux titres qui sortent enfin le Japon

Avec son ambiance tout en bienveillance, son aspect comédie musicale un peu kitch à l’humour loufoque et son design sentant bon le pixel-art de la fin des années 90, Rhapsody: A Musical Adventure comportait en son sein déjà tous les éléments qui font le charme de Nippon Ichi Software. Comme un symbole, c’est avec ce jeu que Tenpei Sato a commencé sa collaboration avec le studio, lui qui deviendra par la suite le compositeur emblématique des Disgaea. Sorti uniquement au Japon dans un premier temps, le jeu n’avait pas eu droit aux honneurs d’une distribution en Occident jusqu’en 2009 et aucune de ses deux suites n’avait également eu ce privilège. Sortis en 1999 puis en 2000, Rhapsody II: Ballad of the Little Princess puis Rhapsody III: Memories of Marl Kingdom furent ainsi toute leur vie enfermés sur l’archipel nippon et seules des traductions amateurs permettaient de les découvrir dans des conditions pas forcément très légales.

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Avec Rhapsody: Marl Kingdom Chronicles, voilà donc le mal réparé. On aurait certes préféré que les trois opus soient inclus dans une seule et même compilation, mais voir cette série être enfin entièrement disponible chez nous après tant d’années est un véritable plaisir qu’on n’aurait jamais espéré il y a 20 ans. Tout en étant une belle occasion de se plonger dans l’origin-story d’un des studios japonais les plus appréciés. N’étant pas face à des jeux terriblement verbeux, la question d’une traduction en français pouvait sembler légitime mais seul l’anglais a finalement été retenu. Un choix pas vraiment étonnant surtout quand on se rappelle que la traduction française de Rhapsody: A Musical Adventure issu de l’épisode DS avait été mise de côté lors de sa présence dans Prinny Presents NIS Classics Vol. 3. Mais les deux aventures étant loin d’être d’une immense complexité, ce n’est pas un problème si important.

Des portages propres, mais sans plus

A l’instar des autres compilations de l’éditeur, nous sommes une nouvelle fois face à des portages dans le sens le plus strict. Pas remake à la Disgaea Complete ni même remaster HD, Rhapsody: Marl Kingdom Chronicles se contente de simplement porter sur la transportable de Nintendo Rhapsody II: Ballad of the Little Princess et Rhapsody III: Memories of Marl Kingdom sans quasiment rien apporter. Seuls quelques paramètres graphiques permettront aux plus maniaques de jouer avec un filtre simulant les scanlines d’un vieil écran TV ou de flouter le rendu. Des textures en HD sont également disponibles pour le troisième opus, le seul à adopter des décors en 3D, mais le rendu ne s’avère pas particulièrement satisfaisant.

S’il est possible de profiter de cette compilation n’ayant pas touché au premier opus de la série, la connaissance du lore de ce dernier s’avère quand même recommandé pour ne pas se sentir perdu au moment de se lancer dans Rhapsody II: Ballad of the Little Princess. Suite directe se déroulant plusieurs années plus tard, le jeu fait beaucoup de références à son prédécesseur et les nouveaux venus pourront se sentir perdu étant donné que les éléments de contexte sont donnés à dose homéopathique. Quant à Rhapsody III: Memories of Marl Kingdom, sa narration éclatée rend la connaissance des deux précédents jeux indispensable pour véritablement l’apprécier.

Si Rhapsody: A Musical Adventure et Rhapsody II: Ballad of the Little Princess partagent la même direction artistique, engendrant une véritable cohérence visuelle et scénaristique entre les deux jeux, tel n’est pas le cas du troisième volet qui fait se marier des sprites en 2D avec des décors modélisés en 3D. Un choix totalement dans l’air du temps de l’époque PS2, mais qui en 2023 donne un résultat étrange à l’écran, la simplicité de la 3D tranchement avec le détail (et les pixels) des modèles 2D. A contrario, le système de combat est quant à lui unique à chaque épisode. Après les combats en mode T-RPG du premier, le second opus adopte au système venu du RPG traditionnel avec un système de tour par tour classique, tandis que Rhapsody III: Memories of Marl Kingdom fait dans l’originalité avec 12 personnages, donc 4 uniquement de jouables, prenant part aux affrontements. En fait, et malheureusement, la seule chose à ne jamais vraiment changer reste les donjons, toujours sans carte et aux couloirs tous identiques, rendant leur exploration toujours aussi pénible.