Difficile de se faire une place au soleil quand on est une nouvelle licence et que son éditeur a décidé de le sortir en compagnie d’une cargaison d’autres titres aux noms plus ronfleurs en cette fin d’année. C’est pourtant ce qui va attendre The DioField Chronicle lors de sa sortie le 22 septembre prochain. Square-Enix ayant décidé de sortir ses cartouches durant trois petits mois, le titre développé par Lancarse sera la premier d’une longue série qui verra des jeux comme Valkyrie Elysium, la version Switch de NieR Automata, Tactics Ogre: Reborn ou encore Forspoken sortir d’ici la fin janvier 2023. Et c’est sans compter sur Crisis Core: FF7 Reunion qui est également prévu pour l’hiver 2022/2023, sans plus de précisions actuellement. Noyé dans ce tourbillon de licences ronflantes, The DioField Chronicle arrivera-t-il pour autant à se faire une place ? Premiers éléments de réponses avec cette preview basée sur le 1er chapitre du jeu.

Cette preview de The DioField Chronicle a été réalisée sur une démo du jeu fournie par l’éditeur avant que celle-ci ne soit disponible au grand public.

La dernière fois que l’on avait croisé le chemin de Lancarse, ce serait un doux euphémisme de dire que le résultat n’avait pas été des plus resplendissant. Sorti au printemps dernier, Monark souffrait de bien trop grosses tares, malgré quelques idées intéressantes, pour même espérer charmer les amateurs de RPG tactiques en manque de biscuit. C’est pourtant à ce développeur basé à Tokyo que Square-Enix a décidé de confier The DioField Chronicle, sa toute nouvelle licence de jeu de rôle tactique. Pas de quoi forcément enthousiasmer les foules, surtout quand le trailer d’annonce laissait entrevoir une technique loin des standards de 2022 sur PS5 et Xbox Series. Et pourtant….

Avec seulement un petit chapitre pour se faire les dents, difficile de se faire un avis pertinent sur le scénario de The DioField Chronicle. Prenant place dans un univers médiéval fantastique somme toute assez classique, le jeu met en scène une histoire de guerre entre trois nations dont la motivation est basée sur l’acquisition de ressources naturelles indispensables pour la magie et en sorcellerie. Pour l’heure pas directement impliqué dans ce conflit, le joueur se retrouve aux commandes d’une petite escouade de trois membres, mais destinée à s’enrichir au fur et à mesure, ayant rejoint les rangs d’un groupe de mercenaires d’élite appelé le Renard bleu. Un cadre plutôt générique pour un titre du genre mais attendons de mettre les mains sur la version complète du jeu pour voir si Lancarse aura réussi à accoucher d’une histoire aussi prenante qu’épique.

Visuellement parlant, The DioField Chronicle n’est pas à première vue particulièrement sexy. Alors que Square-Enix fait chavirer le cœur des joueurs depuis quelques temps avec sa délicieuse HD-2D (Triangle Strategy, Octopath Travelers), le choix a été fait ici d’une 3D classique qu’on pourrait presque imaginer tourner sur la génération PS3/Xbox 360. Pour autant, et contrairement à Monark, la technique de The DioField Chronicle n’est pas du genre à faire saigner la rétine. Hormis les visages et leur rendu plutôt cheap, le jeu est dans la moyenne de ce que proposent les J-RPG AA aux budgets limités et bénéficie de cinématiques convaincantes portées par des doublages en japonais d’excellente facture. Moins clinquantes, les phases de combat bénéficient cependant d’environnements en forme de dioramas qui à défaut d’être flamboyants ont le mérite de proposer quelque chose d’original et d’être réussi esthétiquement parlant. Alors, oui, le jeu de Lancarse est certes daté techniquement. Mais sa direction artistique, avec des noms comme Taiki (Lord of Vermilion III et IV) au character design et Isamu Kamikokuryo (Final fantasy XII et XIII) aux concept arts, fait qu’au final on ne s’en rend plus vraiment compte.

Véritable cœur du jeu, les combats se déroulent en semi-temps réel, c’est à dire avec un système de pause permettant de figer l’action le temps de choisir quelle action enclancher. Concrètement, le joueur se retrouve à déplacer ses unités librement sur la carte en leur indiquant où se rendre avant d’attaquer l’ennemi soit avec des coups basiques, soit avec des compétences coûtant des « PA ». Crucial pour optimiser ses attaques, mais également éviter les KO foudroyant, le positionnement des combattants apparait comme une des clés pour remporter la victoire, les coups dans le dos étant particulièrement dévastateurs. S’ils manquent un peu de punch, les affrontements proposés lors de cette preview sont pour autant porteurs de belles promesses en terme de stratégie et les diverses récompenses offertes si l’on remplies certaines conditions seront à même d’offrir un challenge supplémentaire aux plus motivés.

De manière générale, cette première rencontre avec The DioField Chronicle fût très satisfaisante. Alors que votre serviteur n’en attendait pas grand chose, pour rester poli, il est ressorti de ce premier chapitre très enthousiaste à l’idée de replonger dans cet univers d’ici un mois et demi. Alors, oui, nous ne sommes pas face au jeu le plus clinquant du catalogue Square-Enix de cette fin d’année et le risque est fort qu’il soit occulté rapidement après sa sortie et ce quelque soit sa qualité finale. Mais les promesses affichées dans cette démo laissent en tout cas espérer que l’on soit fasse à une belle surprise.