Nouveauté de la collection Big de l’éditeur Kana, The Yakuza’s Guide to Babysitting est un nom qui ne sera pas inconnu aux abonnés Crunchyroll, la plateforme ayant diffusé cet été l’adaptation anime de ce manga signé Tsukiya. Une comédie douce amère où un chef de clan yakuza confie sa jeune fille de 7 ans aux bons soins d’un de ses subalternes.
Kirishima est un yakuza surnommé « le démon » et ses missions finissent bien souvent dans un bain de sang. Le boss du clan, qui en a marre de masquer les bévues de son subalterne, lui confie une mission qu’il ne peut refuser : prendre soin de sa précieuse fille, Yaeka, 7 ans.
The Yakuza’s guide to babysitting est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,55€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Là où il y a décalage, il y a humour. Alors que les mafieux ont l’image (amplement méritée) de truands pas vraiment fréquentables et sans grande délicatesse, voir un yakuza occuper un rôle de « papa poule », tâche qui est de plus généralement associée au personnage de la mère au Japon, rompt totalement avec la vision que l’on se fait du quotidien d’un mafieux sanguinaire. En mettant ainsi en scène une petite fille totalement innocente et un vétéran de la pègre connu pour sa cruauté, The Yakuza’s guide to babysitting joue ainsi sur la même corde que La Voie du Tablier, où un repenti yakuza se reconvertissait en homme au foyer, pour créer un décalage propice aux gags en tous genre.
Les premières pages du manga sont ainsi focalisés sur cette dissonance entre la violence du monde dans lequel évolue Kirishima et l’innocence de celui de la jeune Yaeka. La première sortie de ce duo improbable va ainsi se transformer en séance de cache-cache improvisé dont la simple finalité et de permettre à Kirishima de foutre des mandales à des membres d’un clan rival sans se faire repérer. On retrouve le même genre d’humour quelques chapitres plus loin quand le yakuza au grand cœur se retrouve à devoir ruser pour remporter le gros lot dans un jeu de fête foraine truqué.
Mais contrairement à ce que pourrait laisser penser l’entrée en matière de The Yakuza’s guide to babysitting, le manga de Tsukiya est bien plus délicat qu’une simple avalanche de gags. Rempli de douceur et de bienveillance, le récit nous narre surtout le quotidien touchant de deux personnes qui vont nouer petit à petit des sentiments entre eux. Et si gags il y a, ils sont finalement plus là pour enrober d’une couche d’humour des moments abordant des sujets plus graves comme la question de la mère de Yaeka qui se trouve dans le coma. Promesse sous un feu d’artifice, journée parents-élèves à l’école, ce premier tome est parsemé de moments touchants même si l’absence de grande originalité rend le tout parfois un peu « plan-plan ». Une délicatesse dans le récit que l’on retrouve également dans le dessin, très doux, que l’on est bien plus habitué à voir dans des tranches de vies grands public plutôt que dans des histoires de mafieux.