Second court métrage de Makoto Shinkai datant de 2002, The Voices of a Distant Star fût décliné en manga deux ans après sa sortie par Mizu Sahara. Une adaptation qui complète les trous de l’œuvre d’origine de fort belle manière.
2047. Mikako, une lycéenne, est enrôlée dans la Flotte Spatiale des Nations Unies pour partir sur les traces des Tharsiens, des extraterrestres dont la technologie promet des avancées sans précédent pour le genre humain. À bord de son “Traceur”, elle part, seule, explorer les confins de l’univers. Mais sur Terre, le jeune Noboru l’attend. Les deux adolescents s’efforcent de communiquer et de se réconforter à distance, dans l’espoir que leur amour puisse se jouer des années-lumière qui les séparent…
The Voices of a Distant Star est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 8,20€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Avant de devenir une célébrité mondiale avec Your Name. et Les Enfants du Temps, Makoto Shinkai avait fait ses gammes sur plusieurs court-métrages. Après un premier projet amateur (Tooi Sekai) en 1999, celui qui travaillait encore chez Nihon Falcom à l’époque sorti l’année suivante Kanojo to kanojo no neko, son premier projet réalisé au sein du studio CoMix Wave Films. Deux ans plus tard, le tout jeune réalisateur sortait The Voices of a Distant Star, une histoire de 25 minutes qui lui permis de se faire connaitre des mordus d’animation japonaise au delà des frontières nippones. Un court-métrage par ailleurs pratiquement entièrement réalisé par Makoto Shinkai lui-même au point qu’il se soit occupé avec son épouse des doublages des deux personnages principaux (la version DVD commercialisée ultérieurement permettait de choisir également des doublages réalisés par des professionnels). Un premier succès qui l’emmena ensuite vers la réalisation de La Tour au-delà des nuages, son premier long-métrage sorti en 2004.
Difficile en vingt-cinq minutes de créer une histoire complexe, mais Makoto Shinkai est cependant parvenu à accoucher d’un récit émouvant mélangeant science-fiction, drame et romance. Bien que réalisée près de deux décennies avant Your Name. et Les Enfants du Temps, cette œuvre comporte déjà en son sein les graines qui accoucheront de ceux deux succès mondiaux, à savoir deux adolescents, développant des sentiments tellement forts qu’ils vont arriver à surmonter la distance (physique, temporelle ou de destinée) qui se dresse entre eux. Cette fois, il est question d’épopée spatiale, avec une jeune femme partant explorer les confins de l’univers tandis que son amoureux est resté sur Terre. Une relation longue distance qui devient de plus en plus compliquée, les messages que s’échangent les tourtereaux mettent de plus en plus longtemps à traverser l’univers et les sauts temporels effectués par l’adolescente faisant que le temps ne s’écoule pas aussi vite pour les deux.
Pour cette adaptation en manga, Mizu Sahara ne s’est pas contentée de suivre le récit du court-métrage tel quel. Alors que nombre d’auteurs se seraient contentés de reprendre l’histoire en l’état, la mangaka l’a en effet enrichie, développant certains passages uniquement effleurés dans l’anime. Les doutes de Noboru, la vie dans l’espace de Mikako, ou encore le décalage temporel qui se creuse petit à petit, tous ces éléments sont développés avec brio dans le manga et s’intègrent avec une étonnante cohérence au récit de base. Une belle prouesse sachant que cette adaptation ne tient qu’en un seul et unique tome. Magnifié par un dessin certes encore hésitant (la mangaka étant encore au tout début de sa carrière à l’époque) mais améliorant grandement le rendu des personnages du court-métrage, cette adaptation en manga de The Voices of a Distant Star saura charmer aussi bien les amoureux de l’anime que ceux découvrant l’histoire au format papier.