Pour leur premier shôjo depuis la création du label Kazoku, les éditions Michel Lafon ont fait le choix de Nina du Royaume aux étoile, un manga signé Rikachi, dessinatrice avec plusieurs séries à son actif mais dont aucune n’avait jusqu’à présent connu de publication en France. Un titre mélangeant romance et complot qui devrait pouvoir toucher un public plus large qu’attendu en mettant le côté fleur bleue plutôt en retrait, tout du moins durant ce premier tome.


Nina, jeune orpheline aux yeux d’un bleu profond, est enlevée et emmenée au palais royal pour remplacer la princesse Alisha, disparue dans un accident. Destinée à épouser le prince héritier du royaume de Galgada, elle a trois mois pour apprendre à se comporter comme une véritable princesse, tout en trompant l’ensemble des nobles de la Cour.

Nina du Royaume aux étoiles est édité chez Michel Lafon et est vendu au prix de 7,95€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Après La Peste et La lame de la rébellion, la toute récente collection Kazoku de Michel Lafon accueil ce mois-ci son troisième titre avec Nina du Royaume aux étoiles. Publié depuis 2019 au Japon sous le nom de Hoshi Furu Oukoku no Nina et comptant actuellement six tomes, le manga nous plonge dans un monde aux accents orientaux où une orpheline issue de la rue va devoir prendre la place de la défunte princesse du royaume et ce sans éveiller les soupçons de la Cour. Un tour de passe-passe possible en raison de ses yeux bleu azur, une caractéristique rare qu’elle partageait avec la princesse. Imaginée et dessinée par Rikachi, une dessinatrice spécialisée dans le manga shôjo, l’histoire est également le prétexte au développement d’une romance entre la jeune femme et son kidnappeur, par ailleurs membre de la famille royale. Pour autant, et malgré le background de la mangaka, cet aspect s’avère globalement secondaire dans ce premier volume.

Pris dans sa globalité, ce premier tome de Nina du Royaume aux étoiles apparait comme une grande introduction de 172 pages. La dessinatrice y pose en effet de manière efficace le contexte, les personnages, et sème également les graines de futures intrigues concernant la véritable identité de la princesse. Bien qu’expédiée assez rapidement (il suffit d’à peine un chapitre pour voir notre jeune vagabonde vivre au sein du palais impériale sous sa nouvelle identité), l’explication de cette ruse s’avère surprenant convaincante pour tenir la route sans que le lecteur ne lève un sourcil perplexe face à une ficelle bien trop grosse. Bien que présenté comme un shôjo, l’aspect romance est cependant (et tout du moins, pour l’instant) relativement accessoire même si on sent que les bases sont là. Plus que la relation sentimentale que l’on sent fragilement naitre, c’est surtout l’arrivée de la doublure et de son adaptation qui est au cœur de l’histoire. De quoi permettre au titre de toucher un public plus large que celui traditionnellement friand des récits sentimentaux.

Joliment dessiné avec son trait à la fois fin et détaillé, Nina du Royaume aux étoiles est également un titre qui flatte la rétine et l’on arrive à ressentir la puissance qui se dégage du regard de l’héroïne alors même que les pages en noir et blanc ne peuvent logiquement pas représenter le bleu profond de ses yeux. Mis bout à bout, ces éléments font de ce premier tome une mise en bouche très réussie et une belle promesse pour l’avenir, même si les prochains seront scrutés avec curiosité pour voir la place que prendra à terme la romance dans le récit.

Nina du Royaume aux étoiles
Note des lecteurs0 Note0
Les plus
Un joli dessin au trait fin et riche en détails
Une intrigue au potentiel intéressant
Un shôjo qui n'appuie pas outre mesure sur la romance, le rendant accessible à un large public
Les moins
Une introduction un peu expéditive
7
Bon
En deux mots
Intéressant et joliment dessiné, Nina du Royaume aux étoiles saura plaire à un public plus large que celui des amateurs de manga shôjo grâce à sa romance qui sait se faire discrète au profit de l'intrigue. A voir si le rapport de force va évoluer au cours des prochains tomes, mais à l'heure actuelle l'équilibre est finement dosé. Une belle découverte.