Disponible sur smartphone et PC depuis 2020, Labyrinth Legend est désormais disponible sur Nintendo Switch depuis ce début d’année. Développé par Shinobi Games, ce dungeon crawler qui ne paie pas de mine saura-t-il se faire une place sur la console de Nintendo ?
Ce test de Labyrinth Legend a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur.
Sorti sur smartphone début 2020 avant d’être porté sur PC via Steam, Labyrinth Legend est le genre de jeu qui ne paie pas forcément de mine au premier abord. Avec sa 2D aux accents 16bits et sa vue de dessus, ce dungeon crawler développé par Hirosato au sein de Shinobi Games, une structure créer pour porter ses projets personnels, ressemble en effet à l’image que le grand public peut se faire de ces petits jeux indépendants réalisés sans vraiment de moyens et surfant sur l’esthétique rétro des années 90. Pas évident pour se démarquer de la concurrence quand on connait le nombre de titres qui sortent chaque mois sur Nintendo Switch à moins d’avoir un concept fort au cœur de son gameplay à même de permettre au jeu de faire parler de lui. Malheureusement, Labyrinth Legend n’est pas non plus un monstre d’originalité et le risque est donc fort de le voir passer sous le radar des joueurs cherchant un petit jeu pour bien débuter l’année. Ce qui serait fort dommage car si Labyrinth Legend est certes bien classique, il est également très efficace.
Un dungeon crawler certes bien classique….
Labyrinth Legend n’est pas un jeu qui s’embarrasse d’un scénario complexe. Maudit depuis plusieurs années, le royaume de Kanata empêche toute personne s’aventurant dans ses terres d’en repartir à moins de briser le maléfice qui se terre au fond d’un labyrinthe. Une mission que va chercher à remplir notre héros, aventurier au grand cœur mais sans aucune identité que l’on façonnera en début de partie en choisissant parmi 3 classes et 5 apparences visuelles. Une fois mis sur pied et fait connaissance avec le village servant de hub avec ses différents commerces et sa forge, nous voici direct plongé dans les terres perdues de Katana à se frayer un chemin parmi des monstres que vous aurez à trancher de bout en bout. Amateurs de scénarios touffus ou même d’histoires simples mais à la narration forte, vous êtes prévenus. Passé l’introduction, le scénario disparait totalement avant d’uniquement refaire son apparition une fois le boss final trucidé pour dire que vous avez levé la malédiction. Ce n’est donc pas pour son histoire que l’on joue à Labyrinth Legend, mais bien pour son gameplay.
Aussi classique que sommaire, le système de combat ne se démarque cependant pas par une prise de risque folle. Avec deux boutons pour attaquer (avec la possibilité de choisir entre 10 armes différentes), un pour esquiver, un pour se protéger, et un dernier pour utiliser des potions, la prise en mains est aisée et les néophytes du genre prendront directement leurs marques sans trop de difficultés. Concrètement, on se retrouve ainsi à traverser des mondes composés de six niveaux (dont un dédié uniquement à l’affrontement d’un boss) en cherchant à chaque fois le monstre porteur d’une clé permettant d’avancer au tableau suivant. Avancer, taper, avancer, taper, puis enfin retourner au village pour améliorer son équipement avant de retourner au charbon. La progression dans Labyrinth Legend est aussi simpliste que répétitive. Pour autant, le jeu a ce petit quelque chose qui fait qu’on accroche sans véritablement s’en rendre compte.
… mais pour autant très efficace
Difficile de mettre en lumière LE point qui fait qu’on accroche à Labyrinth Legend. En fait, il s’agit plutôt d’une multitude de petit point qui, mis bout à bout, font que l’on accroche et qu’on a du mal à lâcher la manette. Peut-être cela vient de la très bonne gestion de la difficulté qui fait qu’aussi bien le néophyte que le joueur chevronné pourront trouver un challenge à leur hauteur. Bien facile durant les premiers niveaux, le jeu s’avère par la suite bien plus corsé mais l’évolution se fait de manière harmonieuse sans jamais brusquer le joueur. La présence d’un mode permettant d’être à la fois plus puissant et résistant sera grandement apprécié des néophytes, le jeu n’étant pas non plus une balade de santé lors des derniers tableaux. A noter qu’un joueur s’engageant dans un monde au niveau plus élevé que son personnage récupérera des items plus puissants, ce qui est une source de satisfaction non négligeable.
Pour traverser un monde de part en part et découper le boss en mode yakiniku, comptez entre 15 et 30 minutes suivant que vous soyez du genre à nettoyer chaque niveau de fond en comble ou pas. Ensuite, retour au village l’espace d’une poignée de minutes pour faire quelques emplettes, déverrouiller des capacités ou améliorer ses armes, avant de retourner sans délai dans le labyrinthe. Sans temps morts et avec ses boucles de gameplay assez courtes, Labyrinth Legend offre une progression rythmée aussi bien adaptée aux petites sessions de gaming qu’à l’enchainement de plusieurs mondes. Pour votre serviteur, ce fût la seconde option, le jeu ayant quelque chose d’hypnotique poussant à se dire « aller, un petit monde en plus et j’arrête ». Dommage toutefois que la durée de vie soit si courte, cinq heures suffisant pour voir défiler les crédits de fin. Enfin, si l’esthétique du jeu est aussi sympathique à l’œil que pas follement mémorable, il en est tout autre de la partie musicale. Rythmée et bien adaptée aux zones que l’on traverse, les musiques contribuent à forger ce sentiment épique qui se dégage du jeu.
