Inauguré en septembre dernier avec La Peste, adaptation du roman éponyme d’Albert Camus, Kazoku, le tout nouveau label manga de Michel Lafon, s’enrichit d’une seconde entrée avec La lame de la rébellion. Un titre beaucoup plus classique mais pas dénué de charmes pour autant.
Japon, 1570. Décidé à mettre fin au règne d’Oda Nobunaga qui lui a infligé tant de souffrances, Asuka Asagiri s’empare d’une antique épée dotée d’une puissance hors norme. Mais l’intervention de la mystérieuse Sôki, détentrice du collier de la soumission qui lui permet de totalement contrôler une personne, bouleverse son plan.
La lame de la rébellion est édité chez Michel Lafon et est vendu au prix de 7,95€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Après s’être aventuré il y a quelques années du côté du manga français en partenariat avec Shibuya Productions, les éditions Michel Lafon ont sauté dans le grand bain en septembre dernier en lançant Kazoku, leur label manga visant à éditer des titres venus du Japon. Inauguré avec La Peste le 23 septembre dernier, celui-ci s’est déjà enrichie d’une seconde entrée avec La lame de la rébellion. Série courte en deux tomes signée Tsubaki Taro, le titre fût prépublié au Japon entre 2020 et 2021 dans les pages du Bessatsu Shônen Magazine sous le nom de Ensa no Kusabi et nous plonge dans un récit d’action en plein Japon médiéval. Un choix beaucoup plus classique dans sa proposition que le très littéraire La Peste, adaptation du roman mondialement connu d’Albert Camus, au risque de brouiller un peu les pistes concernant la direction éditoriale adoptée par ce nouvel entrant sur le marché du manga.
Une quête de vengeance, un duo que tout oppose qui se retrouve à devoir partir à l’aventure ensemble grâce à une petite ficelle scénaristique, La lame de la rébellion ne propose dans l’absolu rien de foncièrement original. Prenant place en 1570 en plein Japon médiéval, le manga nous fait en effet suivre la quête de vengeance d’un certain Asuka Asagiri cherchant à mettre fin au règne du souverain de l’époque, Oda Nobunaga. Une quête qui va l’amener à dérober un katana aux pouvoirs magique, source d’une incroyable puissance. Mais avant de pouvoir s’enfuir, Asuka est stoppé par une jeune femme du nom de Sôki, détentrice d’un autre de ces artefacts aux pouvoirs magiques, soit dans le cas présent un collier permettant de contrôler n’importe quelle personne mais liant sous peine de mort la vie des deux concernés. Vous l’aurez compris, les évènements vont finalement faire que nos deux compères que rien ne destinait à collaborer vont se retrouver unis pour partager un même objectif. Un procédé narratif loin d’être original mais qui a le mérite d’apporter de la saveur au récit quand il est bien traité. Ce qui est, pour notre bonheur, le cas en l’espèce.
Très réussi, le dessin d’une grande finesse de Tsubaki Taro flatte la rétine et permet aux scènes d’action d’être toujours très lisible. Rythmé de bout en bout La lame de la rébellion ne souffre d’aucun temps mort et déroule son scénario sans jamais perdre le lecteur. Bien que plutôt simple, l’intrigue attise la curiosité en posant les bases d’un univers que l’on imagine se développer sur plusieurs tomes. Malheureusement, avec uniquement deux petits volumes en tout est pour tout, il faut se faire à l’idée que la conclusion de l’histoire risque de frustrer en arrivant bien trop rapidement. Un constat encore plus frustrant quand on pense à notre duo de personnages principaux, certes très attachant mais qui n’auront pas la possibilité de bénéficier d’une véritable développement.