Sorti à l’origine en arcade en 2006 avant de connaitre une mise à jour quelques années plus tard, Virtua Fighter 5 fait son retour sur le devant de la scène en ce début d’été avec une version remasterisée pour la PS4. Bien que l’ayant commercialisé au Japon comme un titre totalement dédié à l’esport, au point de s’y appeler simplement Virtua Fighter Esports, Sega a cependant décidé de le marketer chez nous comme une version améliorée du célèbre jeu de combat. Renommé à cette occasion Virtua Fighter 5 Ultimate Showdown, le titre a-t-il gardé toute sa superbe après tant d’années ?
Ce test de Virtua Fighter 5 Ultimate Showdown a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur.
En sommeil sur console depuis 2012 et la sortie Virtua Fighter 5 Final Showdown, la série des Virtua Fighter effectue cette année son grand retour sur le devant de la scène à l’occasion des soixante ans de Sega. Mais alors qu’on aurait été en droit d’attendre un nouvel opus canonique, c’est à une nouvelle mise à jour de Virtua Fighter 5, sorti tout de même en 2006, à laquelle les fans ont eu droit à la place. Ou plus précisément, une update technique destinée à remettre un des piliers historiques du jeu de baston 3D au cœur de la scène compétitive, le jeu s’appelant tout simplement – et de manière très explicite – Virtua Fighter Esports au Japon. Un titre qu’il aurait été préférable de garder tant le jeu ne se destine pas au jeu en solo.
Le retour d’un pilier du jeu de combat 3D
Depuis ses débuts il y a désormais près de 30 ans, la série des Virtua Fighter a toujours marqué sa différence face à une concurrence beaucoup plus tape à l’œil et facile d’accès. Caractérisé par l’exigence de son gameplay bien qu’il ne soit basé que sur trois boutons (pied/poing/garde), le jeu est à l’antipode de titres comme Tekken, son éternel rival sur le créneau du VS Fighting 3D, ou Street Fighter qui offrent des affrontements spectaculaires où même le nouveau venu peut prendre son pied en martelant la manette. Jouant depuis son premier opus la carte de la « simulation martiale », Virtua Fighter est un jeu fondamentalement sobre, presque aride, où chaque coup a son importance, le rendant très difficile d’accès pour qui souhaiterait y jouer de façon occasionnelle. Mais pour qui souhaite s’y donner corps et âme, la jouissance est clairement au rendez-vous.
Simple mise à jour d’un opus déjà excellent, Virtua Fighter 5 Ultimate Showdown s’inscrit dans la continuité de son modèle en reprenant en l’état le gameplay de l’un des jeux de combat les plus solides de sa génération. Avec 19 protagonistes au styles bien définis, le titre offre un panel de combattants variés mais on aurait quand même été en droit d’attendre plus de la part de Sega. Après toutes ces années, une poignée de nouveaux challengers n’aurait pas été de refus, ne serait-ce que pour offrir quelques nouveautés à un jeu qui en estfortement avare. On se consolera (légèrement) avec la possibilité de customiser de manière assez poussée ses combattants, que ce soit au niveau physique ou des accessoires/vêtements. Attention toutefois, cette option est disponible uniquement en DLC payant pour ceux profitant du jeu via le PS+ ou le PS Now.
Une beauté qui n’aime pas les plaisirs solitaires
Histoire de lui donner tous les atouts pour s’offrir une place au soleil sur la scène esport, Sega a offert à son jeu un lifting graphique qui fait clairement honneur à la console qui l’accueil. Tournant désormais sur le Dragon Engine (sur lequel tournent également Yakuza 6 ou encore Yakuza Kiwami 2), Virtua Fighter 5 Ultimate Showdown est plus beau que jamais et tire pleinement profit des capacités de la PlayStation 4. Entre les retouches, le niveau de détails et les modèles 3D retravaillés, le travail réalisé par Sega est clairement qualitatif et difficile d’imaginer en le voyant que la mouture de base date d’il y a quinze ans. Il est cependant dommage que les sample vocaux des personnages n’aient pas été retravaillés de la même manière.
Plus beau que jamais, Virtua Fighter 5 Ultimate Showdown n’a cependant pas bénéficié d’upgrade niveau contenu concernant le jeu solo. Entre un mode Arcade des plus basique et le mode Entrainement, les possibilités de jeu en solitaire sont extrêmement réduites et montrent clairement l’orientation du titre vers le jeu en ligne compétitif. Certes déjà absent dans le passé, un mode Histoire aurait été une carotte appréciable pour permettre au joueur solo de profiter du titre de manière plus ludique. Totalement tourné sur le online, au point de pouvoir profiter de matchs en direct au sein du menu principal, souffre pour autant de quelques tares difficilement compréhensibles. Comme par exemple cette impossibilité d’inviter un ami dans un salon (!!) ou la présence d’un netcode vieillissant pouvant pénaliser les possesseurs de petites connections. L’arrivée prochaine de tournois devrait également permettre d’enrichir un mode en ligne compétitif pour l’instant centré sur les combats classés. Un suivi qu’on espère voir se poursuivre, ne serait-ce que pour voir arriver les quelques correctifs nécessaires. Et offrir une expérience acceptable en solo ?