Après Shenmue et Panzer Dragoon, Sega a de nouveau offert à un tiers la possibilité d’exploiter une de ses licences dans lesquelles l’éditeur ne croit plus assez pour investir le moindre yen. Déjà à la manœuvre sur Panzer Dragoon Remake, les polonais de MegaPixel Studio et Forever Entertainment ont cette fois tenté de redonner vie à un monument du rail-shooter avec The House of the Dead: Remake. Avec une nouvelle fois un résultat mi-figue mi-raisin.
Ce test de The House of the Dead: Remake a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur.
Après Panzer Dragoon en 2020, et en attendant Front Mission cet été, le duo MegaPixel Studio/Forever Entertainment continue son travail de résurrection de vieilles licences du jeu vidéo avec The House of the Dead: Remake. Après avoir bénéficié de nouveaux opus tous les deux ans environ en arcade entre 1996 (The House of the Dead) et 2005 (The House of the Dead 4), la série de rail-shooter de Sega est en effet entrée par la suite dans une longue léthargie jusqu’à la sortie de son cinquième opus canonique en 2018. Côté console, la dernière trace de vie de la série remonte à 2012 avec The House of the Dead 4 Special, une version mise à jour du quatrième volet sortie à l’origine en 2017 dans les salles d’arcade nippones. Il faut dire qu’avec le déclin du jeu d’arcade depuis le début des années 2000, ce genre de licences nées dans ces salles bruyantes et fumeuses se font de plus en plus rares et encore plus sur consoles. Pas de quoi effrayer cependant le duo polonais qui s’est visiblement fait une spécialité de (tenter de ) remettre au goût du jour des titres dans lesquels les éditeurs ne croient plus, ceux-ci se contentant d’autoriser l’utilisation de leur « IP » histoire de se faire quelques piécettes sans rien faire.
Visuellement parlant, le résultat est très proche de ce qui a été réalisé sur Panzer Dragoon Remake. Esthétiquement, les équipes de MegaPixel Studio ont en effet réalisé un joli travail en remodelant complètement les graphismes, abandonnant les gros pixels flashy de l’époque pour des environnements bien plus riches et détaillés. Extrêmement fidèle à son modèle, ce remake donne la délicieuse impression de jouer exactement au même titre au script près mais avec des assets totalement refaits. Les nostalgiques seront ainsi aux anges de retrouver les sensations d’antan, même si on n’aurait pas été contre quelques nouveautés afin d’étoffer un peu la durée de vie. Le mode « Horde », qui permet de parcourir les mêmes niveaux avec plus de zombis à l’écran, s’avère d’ailleurs bien faiblard comme seul contenu additionnel.
Sur le plan technique, The House of the Dead: Remake est malheureusement très loin de standards de notre époque. Bien que la direction artistique soit réussie, le jeu donne la désagréable impression d’être un portage d’un jeu de début de génération Xbox 360/PS3 en raison de ses assets simplistes. Pour autant, cela ne l’empêche pas de souffrir de freeze occasionnels ainsi que d’un aliasing fort peu agréable. On y porte certes moyennement attention dans le feu de l’action, mais les screenshots sont l’occasion de remarquer que les éléments au premier plan sont quand même fort peu esthétiques.
Autre point noir : la maniabilité. S’il est jouable sans problème à la manette, The House of the Dead: Remake offrait surtout la promesse d’un motion gaming permettant de retrouver, tout du moins en partie, les sensations de l’arcade. Malheureusement, l’extrême manque de précision des fonctionnalités gyroscopiques des Joy-con fait que qu’il s’avère quasiment injouable de cette manière, et ce même en cherchant à bidouiller les réglages. Si de nombreux joueurs Saturn avaient joué au premier opus à la manette sans rien avoir trouvé à y redire, il existait des pistolets optiques permettant pour le coup, et moyennant finance, d’avoir « l »arcade à la maison ». Mais en l’état actuel des choses, la seule possibilité de simuler une arme dans ses mains est de faire appel aux deux manettes détachables de la Switch, pour le résultat que l’on sait. Dans ce cas, jouer au stick et aux boutons n’est pas un choix par défaut, mais véritablement la seule option envisageable. Un peu gênant pour un titre du genre.