Seize ans après être sortie sur PlayStation 2, le tout premier jeu développé par Vanillaware fait son retour avec une nouvelle version intitulée GrimGrimoire OnceMore. Apportant un lifting graphique et quelques nouveautés, ce remaster permettra-t-il à ce jeu déjà clivant à l’époque de charmer un public plus large ?
Ce test de GrimGrimoire OnceMore a été réalisé sur une version PS4 fournie par l’éditeur.
Bien que Vanillaware soit mondialement connu, et renommé, pour ses jeux orientés action (Odin Sphere, Muramasa: The Demon Blade, Dragon’s Crown), leur tout premier jeu était d’un tout autre registre. Si l’on pouvait déjà profiter du talent du studio pour créer des environnements enchanteurs hauts en couleurs, George Kamitani et son équipe avaient fait leur grands débuts en indépendant (la société a été fondé par d’anciens membres d’Atlus ayant travaillé sur Princess Crown) avec GrimGrimoire en faisant de manière surprenante le choix du RTS, genre très intimement lié au PC car parfaitement adapté au jeu à la souris. Un jeu qui a ses fans, mais qui est également rapidement tombé dans une forme d’oubli, Vanillaware ayant sorti la même année le fantastique Odin Sphere.
Un RTS « à la Vanillaware » développé pour la manette
Dans GrimGrimoire OnceMore, vous incarnez Lillet Blan, une jeune magicienne ayant fraichement rejoint l’académie de Silver Star Tower. Mais à peine passé cinq jours dans les murs de l’institution à développer ses compétences en sorcellerie, Lillet va mourir suite à une catastrophe entrainant la trépas de tous les pensionnaires de l’académie. C’est alors que, miraculeusement, elle va se réveiller comme si de rien n’était au beau milieu du premier jour avant de revivre de nouveau les cinq jours menant à cette issue fatale. Avec un objectif en tête, profiter de cette seconde (puis troisième, quatrième et cinquième) pour comprendre les raisons ayant menées à ce massacre.
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Pensé de A à Z à la manette, GrimGrimoire OnceMore reprend la formule classique du RTS (Starcraft, Warcraft, Command & Conquer) pour l’adapter aux contraintes du jeu console. Exit donc la vue de dessus, la caméra adopte ici une vue en 2D de côté et une multitude de raccourcis sont là pour – théoriquement – faciliter la vie. Là où la souris permet de choisir avec précision et rapidité quelles unités choisir, faire les même opérations au joystick est évidemment beaucoup plus complexe, imposant d’intégrer quelques astuces en terme d’ergonomie histoire que le tout ne soit pas injouable. De taille modérées, les cartes évident également de perdre le joueur dans des environnements trop grand qu’ils auraient été bien trop fastidieux de parcours avec le seul joystick. Mais passé outre cet enrobage destiné à le rendre plus accessible aux joueurs console, GrimGrimoire OnceMore reste un RTS bien classique, avec ses unités devant récupérer du Mana, ressource indispensable pour constituer son armée.
Dieu que c’est brouillon
Malgré tous les efforts déployés par Vanillaware, difficile cependant de rendre véritablement jouable à la manette un genre demandant à la fois précision et réactivité. Trop complexes, pas assez instinctives, les différentes combinaisons de touches permettant de sélectionner les unités ou les actions à réaliser n’arrivent jamais à remplacer les sensations procurées par la souris et qu’on perd par moment un temps fou à réaliser ce que l’on souhaite faire. Il faut dire que le rendu à l’écran n’aide pas également, les unités s’étalant les unes sur les autres un méli-mélo rendant par moments incompréhensible ce qu’il se déroule devant nos yeux. S’il est certes possible de sélection par des raccourcis des unités précises ou l’intégralité de ses troupes, cela se limite à ce qui est affiché à l’écran, rendant l’appel des unités égarées au loin particulièrement fastidieux.
Le gameplay en lui-même est également particulièrement fastidieux à intégrer. Alors qu’il est facile de créer un système à la Fire Emblem avec un triangle d’arme où les forces/faiblesses de chaque classes sont immédiatement compréhensibles et faciles à appliquer sur le terrain, GrimGrimoire OnceMore souffre d’un système beaucoup plus brumeux. Alors que, pour en revenir à Fire Emblem, il est aisé d’intégrer et de comprendre sur le terrain que la hache est supérieur à la lance, il est ici question de factions Glamour, Nécromancie, Sorcellerie et Alchimie, beaucoup moins instinctifs sur le champs de bataille. Rajoutez par dessus la questions des invocations de type Astral insensibles aux attaques physiques, et vous obtenez un gloubi-boulga peu intuitif qui mènera bon nombre de joueurs vers la mort en coups de cuillère à pot.
Un remaster qui fait quand même du bien
Déjà magnifique lors de sa sortie en 2007 sur PlayStation 2, GrimGrimoire bénéficie à l’occasion de ce remaster d’un sublime lissage HD. Adieu les pixels, le tout est désormais d’une propreté sans faille et le passage au format 16:9 au lieu du 4:3 permet de profiter au mieux de cette direction artistique enchanteresse. Cumulé à ce changement de format d’image, la possibilité de dézoomer introduite dans cette version contribue grandement à améliorer la visibilité des combats. Quant aux accrocs à l’univers, ils pourront désormais faire un saut du côté du nouveau mode Galerie pour se faire du bien à la rétine en contemplant tout un panel d’illustrations.
Autre nouveauté appréciable, l’arbre de compétence permet d’améliorer les caractéristiques des unités, permettant d’alléger un peu une difficulté de base assez relevée. A ce propos, les développeurs ont eu la bonne (?) idée d’ajuster la difficulté pour rendre le mode Difficile encore plus punitif que sur PlayStation 2. Enfin, la sauvegarde manuelle, la possibilité (encadrée) de revenir ou arrière ou a contrario d’accélérer le temps histoire de farmer rapidement, contribuent à rendre GrimGrimoire OnceMore plus agréable à jouer, à défaut de le rendre pleinement accessible.
Pour aller plus loin : Test de GrimGrimoire OnceMore sur Actua