Après avoir remis au goût du jour l’excellent Odin Sphere en 2016, Vanillaware s’attaque cette fois-ci au pas si vieux Dragon’s Crawn en le portant sur Playstation 4 en l’affublant du suffixe « Pro ». L’occasion pour les retardataires de découvrir dans les meilleures conditions ce beat’em all aux accents de RPG.

dragon's crown proCe test Dragon’s Crown Pro a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur.

Est-il pertinent de porter sur Playstation 4 un jeu sorti sur la génération précédente ? La question est légitime quand on aborde Dragon’s Crown Pro, portage de Dragon’s Crawn sorti il y a moins de cinq ans sur Playstation 3 et PS Vita. Le cas du recyclage des jeux Wii U sur Switch mis à part, celui-ci pouvant trouver sens en raison de l’échec rencontré par la console de Nintendo, l’intérêt se résume bien souvent à arrondir les fins d’années fiscales des éditeurs en proposant simplement une résolution accrue et une poignée de fps en supplément. Et si un titre comme Odin Sphere s’était vu transfiguré en passant à la haute-définition, difficile de rendre encore plus beau un titre en 2D déjà sorti sur console HD.

Le Pro du recyclage

Hormis un affichage en 1080p natif, contrairement à la version Playstation 3 qui n’affichait cette résolution qu’après upscale, le joueur possédant une simple télévision Full HD ne verra pas de grande différence au moment de se lancer dans Dragon’s Crown Pro. Ce qui n’est pas vraiment une tare en soit tant l’opus de base flattait la rétine avec sa superbe patte graphique rendant hommage comme il se doit aux univers issus de l’heroic fantasy et aux beat’em all comme Dungeons & Dragons. En fait, seuls les possesseurs d’écrans 4K et d’une PS4 Pro pourront bénéficier d’une véritable plus-value visuelle avec un affichage en ultra haute-définition n’impactant d’aucune façon la fluidité du jeu. Un confort de jeu limité à une poignée de personnes possédant l’équipement adéquate. Déjà superbes en leur temps, les musiques ont quant à elles bénéficié d’une mise à jour appréciable avec la possibilité de choisir la bande son d’origine signée Hitoshi Sakimoto ou une autre réorchestrée pour l’occasion.

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Au delà des musiques, c’est tout simplement toute la partie sonore de Dragon’s Crawn Pro qui fait plaisir aux tympans avec notamment des doublages d’excellente facture et notamment ceux en anglais. Chose assez rare pour être soulignée, notre choix se portera d’ailleurs de préférence sur les voix anglaises au détriment de celles en japonais et tout spécialement pour le narrateur. Cocasse quand on sait que ce dernier s’exprimait exclusivement dans la langue de Shakespeare dans les opus PS3/PS Vita, même si un DLC permettait tout de même de choisir l’un ou l’autre des doublages. Cerise sur le gâteau, le jeu inclus désormais des sous-titres en français. Une attention bienvenue même si le scénario, anecdotique, sera rapidement mis de côté. Car malgré ses petits relents de RPG, Dragon’s Crawn Pro n’en reste pas moins un bon beat’em all des familles.

Les même qualités, les même défauts

Jouable bien évidemment en solo, le jeu développe tout son potentiel jouissif en mode multijoueurs quand de véritables humains au cerveau plus ou moins ordonnées viennent prendre le relaie d’une IA tout de même assez à l’ouest. Car c’est bien beau de proposer 6 classes de personnages différentes, les même que celles de Dragon’s Crawn, mais l’intérêt de créer une équipe complémentaire tombe à peu près à zéro quand vos alliés se font découper parfois en deux sans vraiment chercher à lutter leur peau. Pour continuer sur les combats, ceux-ci ont tendance à devenir rapidement brouillon et difficilement lisibles en raison de l’abondance de personnages et d’indications à l’écran. Un sentiment renforcé par le curseur servant à ouvrir portes et coffres présent à l’écran, comme si l’écran n’était pas déjà assez surchargé comme ça. Cumulé à son gameplay « old-school » et à son long tutorial se déroulant sur plusieurs chapitres, la première prise en main de Dragon’s Crawn Pro pourra être quelque aride pour les nouveaux venus. Ce serait toutefois passer à côté d’un jeu qui dévoile son véritable potentiel qu’après plusieurs heures, une fois toutes les mécaniques de jeu intégrées et le système de runes introduit.