Après un sixième opus qui avait divisé les fans par ses choix graphiques et narratifs, la célèbre série de T-RPG de Nippon Ichi Software revient avec Disgaea 7: Vows of the Virtueless, un opus qui se veut comme un retour aux sources tout en apportant son lot de nouveautés. Et cette fois, pas de distribution à plusieurs mois d’écarts suivant les consoles, le jeu étant commercialisé simultanément sur tous les supports où il est disponible.
Ce test de Disgaea 7: Vows of the Virtueless a été réalisé sur une version PS4 fournie par l’éditeur.
Depuis ses débuts en 2003 sur PS3, la série des Disgaea a globalement accouché de titres de bonnes factures et rares sont ceux ayant assez unanimement déçu les fans. Mais ça, c’était jusqu’en 2021 et la sortie de Disgaea 6: Defiance of Destiny, cible de nombreux mécontentements en raison de son passage à une 3D peu séduisante et à des problèmes de performance, essentiellement sur Nintendo Switch. Et c’est sans même parler de certains choix de game design très discutables. Bref, tout le monde espérait un retour au source à l’occasion de la prochaine itération et Nippon Ichi Software semble avoir entendu le cri du coeur des fans avec un Disgaea 7 : Vows of The Virtueless qui se présente comme un retour aux sources.
Une histoire fidèle à l’esprit loufoque de la série
Disgaea 7: Vows of the Virtueless nous emmène dans le royaume démoniaque de Hinomoto, inspiré du Japon féodal, où nous y suivons les péripéties de Fuji, un samouraï qui se retrouve à faire équipe avec Pirilika, une fan inconditionnelle de ce pastiche du Japon. Fidèle à l’esprit de la série, le ton est léger et le scénario fait appel à l’humour absurde et met en scène tout une floppée de personnages aux personnalités variées et dont les interactions sont particulièrement savoureuses. Le jeu n’hésite par ailleurs pas à briser le quatrième mur, à parodier d’autres jeux ou à faire des clins d’œil à la culture populaire.
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Les dialogues, doublés en japonais et en anglais, sont d’ailleurs d’excellente qualité même si on préfère ici les voix nippones d’origines. Histoire de compléter le tableau, le jeu a également été intégralement traduit en français et la localisation s’avère d’ailleurs excellente, les traducteurs ayant réussi à localiser avec brios l’abondance de jeux de mots et de blagues marqués culturellement et souvent intraduisibles en l’état. Un travail bien plus compliqué que ce que l’on pourrait penser et qui mérite le respect.
Un gameplay riche et profond
Sans surprise, le gameplay de Disgaea 7: Vows of the Virtueless reprend la formule habituelle de la série avec ses combats au tour par tour se déroulant sur des cartes divisées en cases hexagonales. Le joueur peut contrôler jusqu’à 10 personnages parmi une quarantaine de classes différentes, dont quatre nouvelles : Maiko, Bandit, Princesse Zombie et Mauvais-œil. Chaque personnage dispose de caractéristiques, d’équipements, de compétences et d’affinités propres, qu’il faut gérer avec soin pour optimiser ses performances au combat. Le jeu propose également plusieurs nouveautés enrichissant une formule dont les fondamentaux sont toujours aussi bons. Parmi celles-ci, on peut citer le mode Mégamax, qui permet à un personnage de devenir gigantesque et de frapper de larges zones, ou encore le mode Luciférien permettant de débloquer des capacités surpuissantes.
Fidèle à son ADN, Disgaea 7: Vows of the Virtueless offre une durée de vie colossale. En plus de la trame principale, le jeu offre en effet une multitude de modes annexes plus ou moins optionnels si on veut avancer sans trop galérer. Il est ainsi possible de se friter en ligne contre d’autres joueurs au sein du mode Arène, ou encore d’enchainer les maps dans le Monde des Objets, véritable générateur de grind qui permet d’augmenter les caractéristiques des objets et de l’équipement tout en étant arrosé de stuff. Il est ainsi facile d’attendre la centaine d’heure pour boucler le jeu si on se perd dans les activités annexes, alors qu’il faut moitié moins pour le faire en ligne droite (ce qui reste conséquent).
Un jeu qui corrige certains travers de Disgaea 6
Un des plus gros reproches que l’on pouvait faire à Disgaea 6 était incontestablement son passage raté à la 3D. Si l’incroyable direction artistique permettait d’en gommer une partie des défauts, la bascule ne s’était pas fait sans heurs et le résultat à l’écran était loin de la beauté des modèles 2D d’antan. Et surtout, le jeu souffrait de nombreux problème d’optimisation et était pratiquement injouable sur Switch à moins de baisser la qualité graphique. Mieux modélisés, les modèles 3D sont désormais beaucoup plus agréables et – surtout – la technique est enfin au niveau avec une version Switch qui ne crache plus ses trippes quant il y a plus de 3 personnages à l’écran. Les problèmes de caméra sont toutefois toujours de la partie, et on regrette qu’on ne puisse la déplacer que par à-coups, rendant encore et toujours certains actions peu lisibles.
Sur le plan du gameplay, l’abandon des nombre totalement absurdes facilite énormément la compréhension des forces en présence. Un combat gagné dans Disgaea 6 rimait ainsi avec des dizaines, voir centaines de niveaux gagnés d’un coup, et chaque niveau gagné faisait augmenter les statistiques de plusieurs milliers d’unité. Un choix de game-design qui collait avec l’ambiance too-much du titre, mais qui rendait le tout très peu lisible au premier abord. Le retour à un système de level-up classique est ainsi une véritable bénédiction.