Si le mythe de Sherlock Holmes a su inspirer d’innombrables récits, rares sont ceux qui, comme Moriarty, ont osé renverser la perspective pour s’attarder sur l’anti-héros génial, le fameux professeur Moriarty. Après le succès du manga principal, Kana édite aujourd’hui Moriarty – The Remains, une série de récits courts signés Hikaru Miyoshi, qui plonge dans les échos du passé et des secrets qui hantent l’Angleterre victorienne.

Le clan Moriarty est de retour dans un spin-off inédit inspiré des romans publiés au Japon. William et ses frères retournent dans leur ancien manoir à Durham, où Louis retrouve son « journal d’enquêtes », dans lequel il a consigné les différentes affaires les plus chères à son coeur. Découvrez les quelques affaires qui ont échappés à la trame principale de Moriarty, mais qui nous aident à comprendre un peu mieux la personnalité des membres du clan entourant le prince du crime.
Moriarty – The Remains est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,30€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Dès les premières pages, le lecteur est happé par le charme graphique intact de Miyoshi. Son trait précis et élégant déploie un Londres crépusculaire où l’ombre du crime s’insinue dans les ruelles les plus obscures. Le souci du détail dans les décors, les costumes d’époque et les expressions des personnages témoignent d’une maîtrise remarquable qui évoque les meilleurs codes du thriller gothique. Ces choix minutieux renforcent l’immersion du lecteur, en conférant une véracité saisissante à chaque scène. L’atmosphère pesante des ruelles londoniennes ou la noblesse feutrée des salons aristocratiques prennent ainsi une densité palpable, où le moindre regard ou accessoire devient porteur de tension narrative.
Lire aussi : Critique du manga Moriarty
Cependant, le format choisit ici de multiplier les intrigues courtes, chaque chapitre étant une fenêtre ouverte sur des fragments de vie, des mystères en résonance avec le grand projet du Moriarty originel : démanteler une société inégalitaire et corrompue. Si cette structure narrative offre une variété de tons et d’ambiances, elle se heurte à une limite évidente : le manque de profondeur de certains arcs empêche le lecteur de plonger pleinement dans des développements psychologiques plus riches. Les enjeux, souvent résolus en quelques pages, auraient mérité plus d’ampleur. Malgré cela, The Remains réussit là où de nombreux spin-offs échouent : éviter le recyclage paresseux pour apporter des nuances nouvelles à un univers pourtant déjà bien complexe. En s’intéressant à des figures secondaires ou à des intrigues laissées en suspens dans la série principale, Miyoshi enrichit le tableau avec une subtilité discrète mais efficace.
Du même éditeur : Découvrez toutes nos critiques des mangas Kana
Moriarty – The Remains
Bon
Destiné sans surprise aux lecteurs fidèles du manga d’origine, Moriarty – The Remains offre une lecture plaisante et fidèle à l’esprit de la série originelle même si l’absence de profondeur laisse un soupçon de regret.