Mangaka connue pour « This is not love thank you » sorti en 2016, Yuki Nojin revient avec « Comme les autres », un manga shôjo traitant du thème de la surdité. Un titre prépublié depuis 2019 au Japon où il compte actuellement six tomes.


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La devise de Tsubaki, c’est vivre comme son cœur le lui dicte. C’est pourquoi lorsqu’elle fait la connaissance d’un garçon taiseux et mystérieux en ramassant l’abonnement de train qu’il a fait tomber, elle écoute son cœur qui lui dit « ce garçon m’attire ». Suivant sa devise, Tsubaki fait tout pour retrouver d’Ibuki et va d’emblée lui déclarer ses sentiments. Dans une lettre qu’elle lui laisse à ce moment, elle lui décrit son souhait de vivre une histoire d’amour heureuse et ordinaire avec lui. Sauf que Tsubaki ne sait pas encore qu’Ibuki est malentendant. Qu’il ne peut pas lui offrir une histoire d’amour « ordinaire »…

Comme les autres est édité chez Kana et est vendu au prix de 6,85€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Que ce soit Orange Days (drama, 2004), A Silent Voice (film d’animation, 2016), Hidamari ga Kikoeru (manga, 2017) ou encore A sign of affection (manga, 2019), la romance sur fond de handicap (et dans le cas présent, de la surdité) est un ressort scénaristique régulièrement utilisé dans les œuvres japonaises. Une thématique sensible et particulièrement délicate à aborder, le risque étant grand de tomber à pied joint dans la facilité du mélodrame ou de stigmatiser à outrance les personnes atteintes de ce handicap. Un travers que ce ne semble pas subir Comme les autres à la lecture de ce premier tome, celui-ci dégageant une atmosphère à la fois bienveillante et positive tout en mettant en avant sa romance, la surdité n’apparaissant que comme un élément scénaristique comme un autre mais sur lequel l’emphase n’est pas faite.

Cette toile de fond mise de côté, on se retrouve face à un récit tout de suite beaucoup plus classique, avec une jeune fille tombant immédiatement sous le charme d’un lycéen (sourd, donc) sans vraiment que l’on comprenne pourquoi. Extrêmement rushé, ce premier tome avance à un rythme bien trop soutenu et ne prend absolument pas le temps de mettre en place son histoire. Il faut ainsi à peine attendre 19 pages pour voir l’héroïne déclarer son amour pour ce jeune garçon tout juste croisé dans le métro et à qui elle n’a jamais adressé un seul mot. Un duo autour duquel gravite deux autres protagonistes formant au final un quatuor aux relations évidemment complexes, à base d’amitiés et d’ancienne relation amoureuse. Bref le cocktail idéal pour créer des intrigues sentimentales. Bien travaillés et pas forcément évident à cerner pour le moment, ces quatre compagnons offrent un potentiel intéressant en terme de développement scénaristique et permettent d’espérer voir l’histoire gagner en originalité dans les tomes à venir.