A l’automne 2021, Bandai Namco frappait un grand coup en sortant Tales of Arise, un opus – enfin – unanimement acclamé par la critique et salué aussi bien par les vieux briscards que par ceux découvrant à cette occasion la série. Deux ans plus tard, le revoilà à faire parler de lui avec la sortie de Beyond the Dawn, un DLC narratif nous proposant de nous plonger dans une nouvelle aventure auprès d’Alphen et sa bande. Un contenu additionnel porteur de grandes attentes mais dont le résultat s’avère plutôt décevant.
Ce test de Tales of Arise: Beyond The Dawn a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’éditeur.
Beyond the Dawn se déroule un an après l’épilogue de Tales of Arise. Alphen et ses amis ont réussi à réunir les deux planètes de Dahna et Rena mais les tensions sont encore vivaces entre les deux peuples. Au cours de leurs pérégrinations, nos amis vont faire la rencontre de Nazamil, une jeune fille descendante d’une esclave Dahnienne et d’un seigneur Renien qui peine à trouver sa place dans ce monde nouveau. En raison de son sang mêlé, elle est pourchassée par les deux peuples qui la considèrent de sang impur et les reniens lui vouent également une haine farouche car la considérant indigne d’incarner la filiation de son noble paternel. Beyond the Dawn est donc l’histoire de la rencontre avec cette jeune fille qui cachera – surprise – de nombreux mystères, le tout sur fond de reconstruction et de tensions persistantes entre les deux peuples autrefois ennemis.
Si le pitch de départ pouvait laisser espérer une intrigue intéressante, force est de constater que le scénario de Beyond the Dawn s’avère finalement relativement décevant. Souffrant d’un manque de rythme et de rebondissements, le DLC peine à nous transmettre des émotions et à nous impliquer dans les enjeux de l’histoire. Alors qu’il se dégageait une véritable alchimie entre les compagnons d’Alphen dans Tales of Arise, on ne ressent pas la même intensité avec Nazamil alors qu’elle est censée être le point central de ce scénario additionnel. Durant les 8 heures qu’il aura fallu pour le boucler en ligne droite, en ajoutant quelques quêtes annexes ça et là, rares ont été les moments de tension et on peine une fois l’épilogue passé à se rappeler d’un véritable moment marquant.
Malgré les deux années écoulées depuis la sortie de Tales of Arise, Beyond the Dawn ne marque en aucun lieu une rupture majeure. Les environnements sont les même, tout comme les musiques et les ennemis rencontrés, le système de combat est inchangé, bref, Bandai Namco a recyclé de manière assez fainéante le contenu du jeu d’origine sans jamais chercher à s’en démarquer. Il aurait par exemple été appréciable de pouvoir rendre Nazamil jouable durant la grande partie de l’histoire où elle est incluse à notre groupe…
Alors oui, la direction artistique est toujours aussi sexy. Oui, les musiques de Motoi Sakuraba sont toujours aussi agréables à l’oreille. Oui, le système de combat reste toujours aussi plaisant à jouer. Il n’est pas question de subitement cracher sur ce qu’on a aimé antan, mais on aurait quand même apprécié que Bandai Namco nous offre quelque chose de plus travaillé après autant d’attente. Quand on voit le travail réalisé par Monolith Soft sur les scénarios additionnels des différents Xenoblade Chronicles qui proposent des histoires aussi prenantes qu’importantes dans le lore des jeux et qui n’hésitent pas à revoir totalement le gameplay ou les musiques, le contraste fait assez mal.
En fait, seul le contenu annexe a bénéficié d’un petit coup de frais. Entre les quêtes de personnages, visant à renforcer le personnage en question, les quêtes de reconstruction, et les missions secondaires standards, le contenu périphérique à l’intrigue est assez conséquent pour facilement doubler le temps de jeu. Enfin, le DLC offre quelques petits bonus comme de nouveaux costumes ou design d’armes, mais l’intérêt ne réside pas vraiment là.
Beyond the Dawn a de frustrant qu’il n’est pas mauvais à proprement parler. Tales of Arise était un grand J-RPG et on retrouve les même éléments que l’on avait encensé il y a de cela deux années. Intrinsèquement, le jeu reste ainsi toujours aussi qualitatif, mais revisiter encore et encore les mêmes zones déjà connues pour y refaire les mêmes choses aurait pu passer plus facilement si le tout était enrobé d’une histoire qui nous scotch à notre fauteuil. Chose qui n’est malheureusement pas le cas ici.