Déclinaison version Japon féodal de la série Dynasty Warriors, Samurai Warriors n’avait plus donné de signe de vie depuis cinq ans. Une éternité quand on sait le nombre de musô développés entre temps par le duo Koei Tecmo/Omega Force avec notamment des titres comme Hyrule Warriors, Persona 5 Strikers, Dragon Quest Heroes ou encore Dynasty Warriors 9 au compteur. Sorti en 2018, ce dernier avait d’ailleurs marqué les esprits en prenant la forme d’un open-world. Un choix osé qui s’était malheureusement transformé en semi-échec. L’attente était donc forte envers ce Samurai Warriors 5 pour les fans de la licence. Alors, retour gagnant ?

Ce test de Samurai Warriors 5 a été réalisé sur une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur.

Au départ, il y avait Dynasty Warriors, jeu de combat ayant pour cadre la Chine des Trois Royaumes et sorti sur PlayStation en 1997. Ayant changé sa formule dès le second opus pour se tourner vers le beat them all, la série a engendré en 2004 Samurai Warriors, un jeu au gameplay identique mais déclinant le tout à la sauce japonaise, époque féodale. Après trois suites en l’espace de dix ans, la licence est tombée en hibernation en 2016 et il faut même remonter à 2014 pour voir la trace d’un nouvel opus canonique. Entre temps, son grand-frère Dynasty Warriors a tenté tant bien que mal de réformer son système de jeu en faisant de son neuvième volet un open-world certes ambitieux mais qui cassait fortement la jouissive impression de bordel ambiant que l’on aime tant dans les Musô. Visiblement vaccinés par l’expérience, Omega Force et Koei Tecmo ont ainsi fait marche arrière toute avec Samurai Warriors 5 en reprenant la formule qui a fait le succès de la série depuis deux décennies.

Retour gagnant à la formule d’origine

Exit donc les vastes plaines de Dynasty Warriors 9 et ses combats à aller remplir aux quatre coins de la carte. En revenant à un système de missions/chapitres et à des cartes de taille plus réduites dédiées uniquement au combat, Samurai Warriors 5 ne fait certes pas dans l’originalité mais propose ce que l’on attends d’un Musô, à savoir des batailles à grande échelle contre des milliers d’ennemis et ne proposant aucune seconde de temps mort. Un défouloir extrêmement jouissif autrefois réservé à une niche de joueurs mais qui s’est totalement démocratisé ces dernières années, en atteste les collaborations avec des séries comme Zelda, Fire Emblem, Persona ou encore Dragon Quest.

Ce retour au source pourra être certes interprété comme un manque de folie ou de prise de risque. Mais les errements passés on surement fait comprendre à Koei Tecmo que si des formules deviennent des classiques, c’est peut-être qu’il n’y a pas grand chose à modifier. Très facile à prendre en main, le jeu se joue avec deux boutons principaux pour les coups de bases, un pour l’attaque musô (l’équivalent d’une furie que l’on peut lancer une fois une jauge remplie) et de quatre combinaisons de touches permettant de lancer des attaques/bonus spéciaux. Rajoutez à cela quelques subtilités de gameplay comme la présence d’une jauge de rage (source de décuplement de force) ou encore la possibilité de lancer des attaques surpuissantes à deux, et vous tenez là un gameplay aussi simple à assimiler que diablement explosif et grisant.

Plongée fantasmée dans le Japon féodal

Plus qu’un retour aux sources, Samurai Warriors 5 prend parfois carrément l’apparence d’un reboot de la série en réécrivant l’histoire du premier opus. Certes centré sur Nobunaga Oda, le jeu offre la possibilité de jouer 27 personnages, chacun ayant ses armes de prédilection (même s’il reste possible d’équiper n’importe laquelle). Retranscription fantasmée d’un histoire bien réelle, le titre propose un character design de haute volée où tous les hommes sont des Apollon en puissance et les femmes des waifu intersidérales. De manière plus générale, c’est la direction artistique dans son ensemble qui fait plaisir à la rétine. Bien qu’étant loin d’être un monstre technique (l’aliasing…), le jeu adopte désormais un léger cell-shading du plus bel effet qui se marie formidablement bien à l’atmosphère nippone. Alors oui, les PNJ ne sont pas les plus beaux du mondes et leurs animations sont assez archaïques. Mais est-ce vraiment si crucial quand leur durée de vie dans notre champs de vision n’excède pas une poignée de secondes ?

Si le mode Musô (soit la campagne principale) reste le cœur du jeu, Samurai Warriors 5 bénéficie d’autres modes de jeu permettant de lui conférer une durée de vie des plus honorables. Outre le mode Libre permettant de refaire les missions à sa guise avec n’importe quel personnage, un mode Citadelle aux airs de Tower Defense est là pour vous accaparer encore plus de votre temps. Sans être vraiment indispensable pour progresser, celui-ci s’avère pour autant intéressant dans le sens qu’il permet de récupérer des éléments indispensables pour améliorer votre Forge (et ainsi obtenir de meilleurs armes), votre Dojo (pour augmenter les caractéristiques de vos personnages), votre Ecurie ou encore le Magasin. Dommage toutefois que les menus ne soient pas vraiment ergonomiques. Il est en effet impossible de savoir quels compagnons seront sélectionnables pour la mission avant de la choisir (et de visionner une cinématique), mais il sera impossible d’accéder à la Forge une fois la mission sélectionnée. Résultat, si votre partenaire favoris est mis sur la touche, vous vous retrouverez probablement à devoir sélectionner un combattant dont l’équipement n’a subi aucune amélioration, imposant à revenir tout en arrière au menu général pour le mettre à niveau.

Enfin, impossible de ne pas signaler la présence d’un mode multijoueur en ligne mais surtout en local, comme aux plus belles heures de l’écran splitté quand l’internet sur console était encore qu’une utopie lointaine. Une option devenue bien trop rare de nos jours et qu’on ne peut qu’accueillir à bras grand ouverts. A voir cependant le rendu sur Nintendo Switch, la console risquant d’être poussée dans ses retranchements au risque de voir les performances chuter drastiquement.