Série disparue des radars pendant bien trop longtemps, Langrisser a fait son retour l’année dernière au Japon avec Langrisser I & II, une compilation réunissant les remakes des deux premiers opus sortis à l’époque sur Mega Drive. Un an plus tard, la voilà désormais disponible chez nous pour le plus grand bonheur des nostalgiques de la 16bits de Sega.
Ce test de Langrisser I & II a été réalisé sur une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur et complétée par une version Switch achetée dans le commerce.
Mine de rien, la sortie de Langrisser I & II en Occident est bien moins anecdotique qu’elle pourrait paraître à première vue et ce pour plusieurs raisons. Série prenant ses sources sur Mega Drive en 1991 et comptant cinq opus canoniques à son actif, Langrisser est en effet en sommeil plus ou moins profond depuis 1998 et la sortie de Langrisser V sur Sega Saturn. Soit tout de même il y a plus de 20 ans, ce qui est loin d’être anecdotique pour une série ayant vécu pleinement à peine sept années. Mais outre ce come-back que peu de monde aurait anticipé, cette compilation des deux premiers opus de la série est également l’occasion de bénéficier pour la première fois de la localisation de Langrisser II en Occident. Un événement rare pour une licence qui n’avait jusqu’à présent localisé que son tout premier opus ainsi que Langrisser Re:Incarnation Tensei, sorti sur Nintendo 3DS en 2016. Alors quand en plus les deux jeux bénéficient d’une refonte graphique et sonore intégrale, autant dire que cette compilation part déjà sur des bases plutôt agréables.
Tactique mais juste ce qu’il faut
Lors de notre preview effectuée l’an dernier sur la démo japonaise du jeu, Langrisser I & II nous avait laissée sur une très bonne impression malgré un gameplay somme toute assez classique. Se déroulant sur une carte quadrillée où les unités peuvent se déplacer plus en moins loin selon leur type (fantassin, cavalier, etc…), le jeu articule ses affrontements autour de bataillons à la tête desquels se trouve un commandant. Véritable centre névralgique du groupe, celui-ci a la possibilité de donner des ordres et, surtout, porte sur ses épaules le destin de tout son régiment, sa mort entrainement immédiatement la disparition pure et simple de la totalité de ses vassaux. De quoi proposer de jolis retournements de situations lors d’un affrontement mal engagé, ou à contrario, de voir tous vos efforts partir en fumée en l’espace d’un instant.
Hormis ce point, Langrisser I & II reste cependant un Tactial-RPG assez classique et manquant tout de même légèrement de challenge, et seule le recrutement du régiment de chaque commandant en début de combat, le prix de chaque unité dépendant de leur type, apporte une légère dose de tactique au déroulé des combats. Un arbre de classe permet également de faire évoluer chaque commandant de différentes manières suivant les préférences de chacun. Épéiste, cavalier, fantassin, les possibilités sont multiples et les embranchements nombreux mais on se retrouve généralement à suivre le même chemin « prédéfini », c’est à dire celui permettant d’aller le plus loin possible dans l’arbre et atteindre la classe « maître », pas forcément disponible pour chacun des embranchements.
Un enrobage entre tradition et modernité
Totalement refait de A à Z, avec l’ajout d’un doublage intégrale en japonais pour chaque ligne de dialogue, Langrisser I & II offre la possibilité aux joueurs d’ajuster assez finement le curseur entre tradition et modernité. S’il est évidemment possible de profiter des graphismes totalement refaits et des musiques réorchestrées, un passage dans le menu Option permettra de jouer avec les sonorités d’époque et une map au délicieux goût rétro. Il est toutefois impossible de pousser le délire nostalgique jusqu’au bout étant donné que les personnages garderont leur 2D « HD » de 2020 lors des combats même lorsque les décors sont en mode 16-bits. Un choix qu’on peine à comprendre et qui accouche d’un résultat un peu bâtard donnant le sentiment d’un travail arrêté en cours de route. Dommage pour les amoureux de la Mega Drive qui auraient jouer « comme à l’ancienne » même si l’esthétique moderne, musique comprise, est très réussie. Ces derniers seront toutefois heureux d’apprendre que, contrairement au Japon où il était vendu sous forme de DLC, le mode « Classic » est cette fois inclus au jeu de base et donc totalement gratuit.
Plutôt sec, Langrisser I & II n’est pas vraiment le genre de jeu qui cherche pas à prendre le joueur par la main. Après un petit questionnaire dont les réponses influeront sur les statistiques du personnage principal, le joueur est propulsé immédiatement dans un premier combat sans que les bases du gameplay ne lui soient enseignées tandis qu’un rapide dialogue introduit succinctement l’univers du jeu. Le scénario, pourtant, est à l’origine d’un des points fort du jeu qui est sa rejouabilité. Avec son système d’embranchements, Langrisser I & II offre aux joueurs une multitude d’arcs scénaristiques différents avec à la clé des développements narratifs parfois totalement opposés les uns aux autres. De quoi assurer une très bonne durée de vie à une compilation qui dont le premier run met déjà une bonne trentaine d’heure pour être bouclé.