Classique parmi les classiques du J-RPG made in Squaresoft, Final Fantasy IV a fait, comme les trois précédents opus de la série, son retour sur le devant de la scène dans une version « Pixel Remaster ». Une version remettant au goût du jour l’esthétique visuelle, mais également sonore, du jeu sans pour autant dénaturer ses origines tout droit venues de la Super Nintendo. Après de nombreux plantages à l’occasion des portage PC de ses gloires d’antan (n’est-ce pas Chrono Trigger), Square-Enix est-il enfin arriver à offrir quelque chose qui fasse honneur au matériau d’origine ?
Ce test de Final Fantasy IV Pixel Remaster a été réalisé sur une version PC (Steam) fournie par l’éditeur.
Si la mode des remasters bat son plein depuis une bonne dizaine d’années, la pratique de porter des jeux de consoles en consoles au fil des ans n’a pour autant rien de neuf, qui plus est du côté de chez Square-Enix. Sorti sur Super Famicom/Super Nes en 1991, Final Fantasy IV a ainsi connu de nombreux portages au fil des ans avec notamment des sorties sur PS One (1997), Wonderswan Color (2002), Game Boy Advance (2005), Nintendo DS (2007) et enfin PSP (2011), la version tournant sur la portable de Sony étant d’ailleurs considérée comme la meilleure en raison de son esthétique et du contenu qu’elle embarque. Bref, autant dire qu’on commence à le connaitre ce Final Fantasy IV et que le voir revenir dans une énième édition modernisée pourrait laisser à première vue globalement indifférent.
Sauf qu’avec sa collection Pixel Remaster, Square-Enix n’est s’est pas aventuré dans les voies de la modernisation forcée et a, au contraire, cherché à offrir l’expérience la plus authentique possible tout en l’adaptant à nos rétines de 2021. Oubliez donc la délicieuse 2D lisse de l’épisode PSP. Comme son nom l’indique, Final Fantasy IV Pixel Remaster est entièrement à la gloire du pixel art avec ses sprites anguleux mais ô combien délicieux, ces derniers ayant été redessinés afin qu’il ne jurent pas avec nos écrans actuels. Le poncif éculé « entre tradition et modernité » s’adapte pour le coup parfaitement bien au jeu, celui-ci nous donnant l’impression de jouer à quelque chose tout droit venu des années 90 alors que tout a été retravaillé et agrémenté de nombreux effets spéciaux. Une qualité de traitement que l’on retrouve également sur la partie sonore. Déjà fabuleuses il y a plus de deux décennies, les compositions de Nobuo Uematsu ont été réorchestrées avec beaucoup de talent et donnent l’impression d’être celles qu’on s’imaginaient quand nous jouions au jeu d’origine. Car si les productions actuelles n’invitent plus à l’imagination en raison de leur niveau de qualité, les sonorités MIDI de la Super Nintendo résonnaient dans les oreilles de l’époque comme de délicieuses mélodies orchestrales. Bref, le rendu s’avère parfait pour un jeu qui vise à toucher la nostalgie des joueurs sans dénaturer l’expérience d’époque.
D’un point de vue purement esthétique, ce Final Fantasy IV Pixel Remaster est donc une vraie réussite et se positionne clairement comme la version idéale pour découvrir ce classique du J-RPG de la manière la plus authentique possible sans toutefois faire de concessions sur les conditions de jeux. Mais comme tout n’est jamais parfait, on ne manquera pas de souligner le choix d’une police d’écriture aussi peu esthétique que pas forcément très lisible alors que celle d’époque aurait pu faire totalement l’affaire. Un travers qu’il est possible de réparer en bidouillant très rapidement les fichiers du jeu, mais qui restera tout de même inaccessible pour le commun des mortels peu habitué à ce genre de manipulations. On aurait également aimé voir le titre intégrer quelques bonus. On pense notamment à sa suite Les Années suivantes se déroulant 17 ans plus tard et qui avait été intégrée à la version PSP en 2011 après être sortie initialement sur téléphone mobile en 2008.
Après tant d’années, Final Fantasy IV a fatalement un peu vieilli. Que ce soit au niveau du gameplay ou de l’histoire, certes envoutante même si basée sur de nombreuses facilités scénaristiques, le titre subi un peu le poids de son âge et pourra potentiellement tomber des mains des moins archéologues (ou nostalgiques) d’entre vous. Pour autant, ce serait passer à côté d’une délicieuse expérience retro, longue de plusieurs dizaines d’heures et qui plus est intégralement traduite en français.