Succès du webroman coréen puis du webtoon, Une belle-fille à croquer a débarqué dans nos librairies au format papier par l’intermédiaire de Pika Edition. Comme d’habitude, le rendu est très soigné de la part de l’éditeur avec son grand format et ses matériaux de qualité. Mais cet énième isekai, revisitant de surcroit une des histoires déjà vue maintes et maintes fois, mérite-t-il un tel traitement ?
Se réincarner dans un conte de fées, rien de plus merveilleux… Sauf si c’est pour finir dans la peau d’une des pires méchantes jamais imaginées ! C’est pourtant le triste sort de Baekhap, décédée par excès de travail et qui revit sous les traits d’Abigaïl, la vilaine belle-mère connue pour couvrir de honte Blanche… Pourtant, cette ancienne créatrice de mode pour enfants n’a en vérité qu’une obsession : le bonheur de sa belle-fille Blanche en la parant des plus belles tenues possibles ! Mais difficile de se défaire de sa réputation détestable et de gagner la confiance des personnages du conte, au premier rang desquels Sevlian, son mari… Notre styliste réincarnée pourra-t-elle faire de Blanche-Neige l’égérie de ses créations ?
Une belle-fille à croquer est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 14,95€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
L’histoire de Une belle-fille à croquer suit Baekhap, une créatrice de mode pour enfants, qui, après avoir succombé à l’épuisement au travail, se réincarne dans un univers de conte de fées en tant qu’Abigaïl, la redoutable belle-mère de Blanche-Neige. Dans son monde d’origine, Baekhap était souvent moquée pour son apparence jugée disgracieuse. Mais dans ce nouveau monde, elle se retrouve dans le corps d’une femme d’une beauté parfaite, bien que son sourire trahisse un certain mépris. Contrairement à la méchante belle-mère du conte classique, cette nouvelle Abigaïl est déterminée à prendre soin de Blanche et à lui confectionner les plus belles tenues.
Le scénario de Une belle-fille à croquer se distingue par son approche plutôt innovante. Réincarner une créatrice de mode moderne dans le rôle de la méchante belle-mère de Blanche-Neige apporte une fraîcheur bienvenue à ce conte maintes fois revisité. L’intrigue, bien que simple, est efficace : Abigaïl cherche à se rapprocher de Blanche et à la protéger. Au début, son passé et les préjugés des autres la freinent, mais elle progresse lentement pour changer les choses et elle va même aider Blanche à se méfier d’autres dangers que ceux venant de sa belle-mère. Au fil de l’histoire, Blanche s’épanouit sous les soins attentionnés d’Abigaïl, et leur relation se renforce progressivement. Cependant, le rythme peut sembler lent, surtout au début, et la transformation d’Abigaïl en protectrice bienveillante peut paraître quelque peu rapide, manquant de profondeur psychologique. Les interactions avec les personnages secondaires, comme Sevlian, pourraient également être plus développées.
Visuellement, le studio Atempo Media a créé un univers enchanteur avec une direction artistique qui se distingue par l’utilisation de couleurs vives et harmonieuses, tandis que les arrière-plans, souvent ornés de motifs floraux et de décors somptueux, renforcent l’atmosphère de conte de fées. Les transitions entre les scènes sont fluides et bien pensées, permettant de maintenir un rythme narratif agréable malgré quelques lenteurs. Concernant les personnages, ceux-ci sont dessinés avec une grande finesse, chaque détail de leurs expressions et de leurs tenues étant soigneusement travaillé pour refléter leurs émotions et leur personnalité. Les dessins sont lumineux, et le sourire sournois d’Abigaïl apporte un certain décalage qui enrichit le personnage. Les scènes de couture, en particulier, sont magnifiquement illustrées, avec des tissus et des motifs qui semblent presque palpables.
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Une belle-fille à croquer
Bien
En mêlant le isekai, un des genre les plus en vogue depuis de (trop ?) longues années et une histoire déclinée un nombre incalculable de fois, Une belle-fille à croquer ne parait pas avec l’image d’une œuvre fondamentalement originale. Et pourtant, ce « shôjo » made in Korea réussi à surprendre en revisitant habilement cet univers qu’on ne pensait plus capable de nous surprendre.