Il y a encore quelques semaines, on aurait pu parler de PPPPPP comme étant l’étoile montant du célèbre Shônen Jump dont le succès a réussi à attiser la curiosité du public étranger. Sauf qu’entre-temps, la série a pris fin brusquement au Japon, faute de succès, amenant à une conclusion amenée précipitamment au bout de 8 tomes. Alors, petit ange parti trop tôt ou vrai pétard mouillé ?


PPPPPP-tome-1

Il était une fois des septuplés, dont six étaient des prodiges du piano. Le septième, Lucky, subissait les foudres de leur père, l’illustre pianiste Otogami, pour qui un médiocre n’a pas le droit d’être musicien, au point que sa mère a fini par divorcer. Malheureusement, elle a ensuite été hospitalisée et Lucky a été envoyé chez une tante qui l’exploite. Alors que ses frères et sœur sont des célébrités sous le nom de sextuplés Otogami, lui n’a le droit de jouer du piano qu’à l’hôpital, et forcément tout bas pour sa mère. Un jour, celle-ci le pousse à écouter son amour du piano et à entrer au conservatoire. Armé de son PPPPPP (pianississimo pianississimo), Lucky se lance corps et âme dans la musique !

PPPPPP est édité chez nobi nobi ! et est vendu au prix de 7,20€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Contrairement à ce que l’on pourrait penser à première vue, PPPPPP n’est pas complètement un manga musical. Si le piano se trouve bien au cœur du récit, le manga signé Mapollo-3 s’apparente plutôt à un récit dramatique ayant pour thème les relations familiales et ayant pour cadre le monde de la musique, le tout étant soupoudré d’une dose de shônen. Plus, donc, que de suivre le parcours d’un jeune garçon cherchant « simplement » à gravir les échelons jusqu’à devenir un prodige reconnu du piano, nous sommes ici avant tout devant un manga beaucoup plus psychologique et social où l’on suit le destin d’un enfant rejeté par un père abusif car étant le moins doué de la fratrie pour le piano. Un adolescent qui va chercher à s’élever au même rang que ses frères et sœurs pour réaliser le rêve de sa mère mourante, et par la même occasion prouver à tout ce beau monde qu’il peut être leur égal.

La réussite de Lucky n’est donc pas véritablement un but, mais beaucoup plus un moyen d’arriver à ses fins, et la musique lui permet de transmettre des émotions que les mots ne peuvent exprimer. Chaque performance est ainsi l’occasion de voir des hallucinations de l’auditoire, celui-ci voyant apparaitre des personnes ou des tableaux fantasques censés représenter toute la puissance des émotions véhiculées par Lucky et son piano. Alors, certes, nous sommes face à une histoire centrée sur la musique au format papier et il est difficile de transmettre des messages sans avoir recours à ce genre d’artifices. Mais c’est quand même assez fatigant de voir ce genre d’artifices utilisé de bout en bout du tome et avec le curseur poussé à son maximum.

De manière générale, PPPPPP est loin d’être avare en poncifs passé son approche approche originale. Au-delà du récit typiquement nekketsu avec une personne présentée comme faible qui va chercher à se surpasser dans un but purement altruiste, on retrouve des personnages très caricaturaux comme le papa très méchant, la maman très gentille, le professeur un peu spécial qui est le seul à comprendre le génie de Lucky, ou encore ce frère présenté comme amical mais qui avoue sa haine de Lucky quand ce dernier avoue ne pas avoir abandonné le piano.

Au final, on ressort de la lecture de PPPPPP assez partagé. Intéressé par cette proposition originale sur le papier, et agrémentée d’un dessin un peu particulier mais qui a son charme, mais également un peu refroidi par le condensé de poncifs qu’elle contient. En résulte un titre plutôt touchante et inspirant, qui pourra plaire aux amateurs de shônen qui cherchent une histoire différente de d’habitude.

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PPPPPP - tome 1
PPPPPP
Note des lecteurs0 Note0
Les plus
Plus qu'un simple manga sur la musique
Les moins
Des poncifs jusqu'à plus soif
6
Intéressant
En deux mots
Intéressant, avec quelques bonnes idées, mais pour autant bien trop convenu, PPPPPP n'est pas la nouvelle pépite du Shônen Jump malgré des qualités évidentes. Un constat visiblement partagé par le public japonais qui, en n'adhérant pas pleinement à la proposition, a poussé le manga à prendre fin prématurément après 8 tomes seulement. Les quelques belles promesses aperçues dans ce premier tomes laissent espérer un futur potentiellement intéressant, mais sa fin précipitée font craindre un rush final frustrant.