Adapté d’un roman à succès signé Misaki Yazuki, Mon mari dort dans le congélateur nous fait découvrir l’histoire de Nana, une jeune femme ayant décidé d’assassiner son époux après des années de violences conjugales. Libérée de la présence toxique de son mari, qu’elle a décidé de cacher dans le congélateur entreposé dans sa réserve, elle va cependant déchanter dès le lendemain quand celui qu’elle est censé avoir tué se présente devant elle comme si rien n’était arrivé. N’était-ce qu’un rêve ? Mais dans ce cas, pourquoi son cadavre est-il toujours là ? Un thriller atypique à la frontière du fantastique et du drame psychologie aussi glaçant qu’envoutant.


Mon mari dort dans le congélateur

Depuis son mariage avec Ryo, Nana n’a que trop subi les coups de son mari. Aussi, le jour où elle finit par tuer ce dernier, elle ne ressent pas de tristesse et décide de cacher son corps dans le congélateur de la petite réserve du jardin. La jeune femme se sent alors enfin libérée et espère pouvoir profiter de la vie… Mais quand le matin suivant, Ryo réapparait comme si rien ne s’était produit, Nana commence à douter ? Son mari est-il vraiment décédé ? Pourquoi le cadavre de ce dernier est toujours là, recroquevillé dans la glace du congélateur ? À-t-elle tué la bonne personne ? À moins que ce soit elle qui soit en train de sombrer… dans la folie ?

Mon mari dort dans le congélateur est édité chez Akata et est vendu au prix de 8,05€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire acheté dans le commerce.


Mon mari dort dans le congélateur c’est avant toute chose l’histoire d’un succès littéraire. Tout d’abord publié en ligne sur la plateforme Everystar, le roman de Misaki Yazuki a rapidement tapé dans l’œil des éditions Shogakukan qui l’ont par la suite édité sur différentes plateformes numériques avant de lui faire bénéficier d’une sortie au format papier. Auréolé d’un beau succès critique et commercial, le titre a ensuite été adapté en un mini-drama (6 épisodes de 25 minutes) diffusé sur TV Tokyo au printemps 2021. Mais cette déclinaison n’était pas la première, une version manga ayant été commercialisée 2 ans plus tôt et dessinée par Hyaku Takara, un jeune mangaka dont la carrière se résumait alors à Share Body, série en trois tome inédite en France.

Passionnant, le premier tome de Mon mari dort dans le congélateur embarque avec beaucoup de malice le lecteur dans toutes les directions. Difficile en effet d’imaginer ce que pourra être l’épilogue tant le scénario développe de fils scénaristiques. Démence, paranormal, illusions, toutes les pistes sont ouvertes pour expliquer ce que vit Nana depuis le meurtre de son conjoint et rares sont les indices permettant de faire penchant la balance d’un côté ou de l’autre. La voisine, qui continue visiblement d’avoir des relations adultérines avec Ryo alors qu’il est censé être mort, est-elle au courant de quelque chose ou est-elle également le fruit de son imagination ? Qui est réellement cette connaissance, également collègue de Ryo, qui semble sentir que quelque chose ne tourne pas rond ? Entre drame psychologique et récit fantastique, l’auteur sait brouiller les pistes et mettre le lecteur dans la même situation de confusion que sa malheureuse héroïne.

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Sans être extraordinaire, le dessin de Hyaku Takara sied parfaitement au récit avec son style épuré mettant en valeur les expressions faciales. Que ce soit pour mettre en avant le sentiment de panique de Nana ou le visage souriant, et terrifiant, de Ryo, le mangaka n’hésite pas à faire un usage prononcé des plans serrés, ceux de plein pied étant en quantité très limité. Un choix esthétique qui renforce l’ambiance déjà oppressante qui règne dans ce quasi huis-clos se déroulant dans la maison conjugale.