Une colocation, des garçons, des filles, des apparences trompeuses et des opposés qui s’attirent. Mon coloc’ d’enfer rempli case par case le cahier des charges du manga shôjo mais est-il intéressant pour autant ?


mon coloc' d'enfer tome 1

Synopsis

Miko est lycéenne. Ses parents devant s’occuper de sa grand-mère malade, elle se retrouve à faire de la colocation dans une grande maison appartenant à son oncle. Non seulement elle n’est pas habituée aux tâches ménagères, mais en plus ses colocataires sont tous des adultes un peu bizarres. Le plus âgé d’entre eux, Matsunaga, fait un peu peur à Miko mais s’avère en réalité être quelqu’un de très prévenant.

Mon coloc’ d’enfer est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 6,95€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Parmi les différences les plus grandes entre la réalité et la fiction, la colocation se trouvent sans aucun doute sur le podium des choses les plus fantasmées dans l’imaginaire collectif. Alors que le commun des mortels se retrouve généralement à se partager, surtout en région parisienne, un minuscule appartement hors de prix tout en navigant entre les histoires de frigo mal rangé, de retards dans le paiement du loyer et d’hygiène des autres co-occupants, les œuvres de fiction véhiculent souvent l’image diamétralement opposée. Tel Friends, le célèbre sitcom des années 90 où tout le monde est beau, drôle, gentil, et assez riche pour se permettre de payer un loyer en plein cœur de Manhattan. Une immense maison, trois jeunes hommes et deux jeunes femmes tous plus beaux les uns que les autres (on soupçonne fortement la « marginale » d’être une beauté qui ne s’assume pas), alors que le prix du m² atteint des sommets au Japon et que s’installer en couple avant le mariage n’est pas franchement la norme, Mon coloc’ d’enfer se présente totalement comme la version fantasmée par les japonais de la colocation. Et c’est dans cette maisonnée de rêve que va s’installer Miko, une lycéenne obligée de quitter le cocon familiale car ses parents doivent s’occuper de sa grand-mère souffrante.

Véritable stéréotype du manga shôjo, Mon coloc’ d’enfer déroule un à un les stéréotypes du genre. Les chutes improbables entraînant des poses ambiguës, le personnage en apparence froid et distant qui se révèle être finalement un aspirant prince charmant, les tremblements de l’innocente Miko dès qu’un garçon s’approche à moins d’un mètre d’elle, tout y passe. Pas vraiment de surprise donc dans ce premier volume dont on voit clairement et très rapidement le chemin qu’on nous invite à parcourir mais, et c’est à souligner, tout se fait d’une manière assez habile pour ne pas donner l’impression d’un manga dégoulinant de niaiserie. Un humour omniprésent mais finement dosé ainsi que la présence d’un joli dessin contribuent à ce que le manga soit finalement relativement agréable à lire, à défaut d’être passionnant. Un peu comme les sitcoms.

mon coloc' d'enfer tome 1
Mon coloc' d'enfer
Note des lecteurs1 Note9.5
Les plus
Le joli dessin
L'humour bien dosé
Les moins
Terriblement cliché
Sans surprise
5
Moyen
En deux mots
De la romance, de l'humour, et surtout énormément de clichés. Mon coloc' d'enfer ressemble à ces sitcoms des années 90 où une bande de potes vit en colocation mais adaptée à la sauce japonaise. Pas déplaisant à lire mais loin d'être inoubliable, on le réservera aux amoureux du genre en manque de titres à dévorer des yeux.