La plupart d’entre vous a probablement fait connaissance avec Made in Abyss l’année dernière à l’occasion de la diffusion de sa série anime – au passage excellente – sur la plateforme de streaming Wakanim. Et pourtant, ses origines remontent à octobre 2012 quand Akihito Tsukushi publiait les premières pages de son manga sur le site Web Comic Gamma de Takeshobo. Plus de cinq ans plus tard, et alors que la série compte six tomes reliés au Japon, le manga fait enfin ses grands débuts en France grâce à Ototo. Et l’éditeur lui a accordé un soin à la hauteur de ses immenses qualités.

Après avoir été enchanté par son adaptation en anime l’année dernière par Kinema Citrus, on ne cachera pas que Made in Abyss faisait partie de ces mangas dont on attendait avec impatience la sortie dans nos contrées. Et une nouvelle fois, la magie opère et ce dès les premiers contacts avec l’ouvrage. Il faut dire qu’Ototo a offert au manga une édition de haute volée, avec son grand format repris de la version japonaise et mettant merveilleusement en valeur les dessins d’Akihito Tsukushi, son papier bien épais, et sa carte détachable de l’abysse donnant à ce premier volume des airs de version collector. Un soin tout particulier qui se retrouve également dans le très beau travail de traduction réalisé par Vincent Zouzoulkovsky, déjà derrière les localisations de titres majeurs comme Fairy Tail ou encore GTO.

Petit avertissement pour ceux découvrant Made in Abyss avec le manga. Malgré ses airs innocents avec ses personnages aussi poupons que mignons, l’oeuvre n’est pas vraiment à destination des plus jeunes et est même classé seinen (jeune adulte) et non pas shônen (jeune garçon) au Japon, même si cela n’est pas encore perceptible dans ce premier tome. S’il s’avérera plus tard mélancolique, cruel, parfois violent, Made in Abyss commence pourtant tout en douceur en suivant la rencontre entre Legu et Rico à l’occasion d’une expédition de cette dernière au creux de l’Abysse, gigantesque gouffre présent dans la ville d’Orse. Bien mystérieux, l’Abysse est sous le coup d’une malédiction impactant fortement l’état de santé de ceux s’y aventurant dès qu’ils remontent – même légèrement – en direction de la surface. Pourtant, la jeune Rico ne va pas hésiter une seconde à partir à l’aventure dans les tréfonds du gouffre quand un message envoyé par la mère de Rico, exploratrice de renom disparue il y plusieurs années dans « l’Abysse » et invitant sa fille à la rejoindre, fît soudainement son apparition à la surface.

Quelle est la nature de l’Abysse ? Qui est véritablement Legu ? Quelles sont les origines de la malédiction ? Même si le cœur de l’intrigue ne commence réellement que dans les toutes dernières pages, ce premier tome à valeur introductive n’en reste pas moins passionnant grâce à son univers mystérieux et au nombre de questions en suspens posées au fil des cases. Terriblement bien pensé, l’univers de Made in Abyss est cohérent de bout en bout, comme l’en atteste les nombreuses explications détaillées de l’Abysse allant jusqu’à prendre la forme de croquis de toute beauté. Bref, c’est une entrée en matière particulièrement réussie pour le manga d’Akihito Tsukushi, et le mieux dans l’histoire, c’est que l’on sait déjà que ce n’est qu’un avant-goût d’un récit tout simplement fabuleux.

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made in abyss tome 1

Synopsis

Au pied de la ville d’Orse s’étend l’Abysse, une faille gigantesque à la profondeur inconnue habitée par d’étranges créatures et emplie d’antiques reliques. Depuis des années, ce mystérieux gouffre attire de nombreux aventuriers qui se font appeler « les caverniers ». C’est ici que vit Rico, une jeune orpheline obsédée par l’Abysse et désirant marcher dans les traces de sa mère qui y a disparu. Un jour, en prospectant, Rico découvre le corps inanimé d’un jeune garçon. Elle est alors loin d’imaginer à quel point cette découverte va changer sa vie et accélérer son destin.

Made in Abyss est édité chez Ototo et est vendu au prix de 8,99€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.