Avec Lovely Friend(zone), Mamoru Aoi aborde la question de l’amitié fille/garçon durant l’adolescence. Plutôt rafraichissant, même si loin d’être original.
Alors qu’elle passe son temps à rêver du jour où elle aura enfin un petit ami, Hacchi fait la connaissance de Mizuno, un des beaux gosses du club de foot. Elle ignore pourquoi, mais ce garçon qu’elle admire tant semble la traiter d’une manière particulière… La jeune fille n’a aucune expérience en amour, et là, entre les espoirs et les doutes, autant dire que c’est le chaos dans sa tête ! Comment son coeur peut-il s’emballer à ce point alors qu’ils sont censés n’être que des amis ? Un pas après l’autre, la jeune lycéenne va vite découvrir la complexité de l’amour !
Lovely Friend(zone) est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,50€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Un beau-gosse populaire et une amoureuse secrète présentée comme banale (alors que totalement mignonne) loin de faire partie des filles les plus en vogue de sa classe. Rien de plus banal dans le monde des shôjo que cette entrée en matière. Mais là où les autres titres du genre se focalisent généralement à faire évoluer sous nos yeux une romance naissante, Lovely Friend(zone) se démarque en abordant cette relation par le biais de la « friendzone », cette situation inconfortable où l’on est amoureux d’une personne qui n’a à offrir en retour que de l’amitié. Tout du moins, dans un premier temps. Si l’on sent arriver à grand pas l’évolution vers une romance tout ce qu’il y a de plus conventionnel, ce premier tome est plutôt rafraichissant dans sa manière d’aborder cette relation naissante où les principaux intéressés ne comprennent pas forcément eux même leurs propres sentiments.
Pour autant, passé cette approche intéressante, Lovely Friend(zone) reste une œuvre bien trop convenue pour se démarquer. Mis de côté l’héroïne, plutôt attendrissante dans sa manière d’aborder cette situation inconfortable, les différents protagonistes manquent de saveur, aussi bien dans leur apparence que dans leur caractère, et donnent l’impression de les avoir vu des milliers de fois ailleurs. Les différents ressorts scénaristiques ne sont pas non plus d’une folle originalité, contribuant à l’impression de lire une œuvre fortement générique sans véritable identité. A voir ce que donneront les prochains tomes (il y en a pour le moment 5 de commercialisés au Japon), mais on doute de voir le récit offrir autre chose que quelque chose de très convenu.
Ce n’est pas non plus visuellement que Lovely Friend(zone) va réussir à tirer son épingle du jeu. Si les bouilles de Hacchi contribuent à la rendre attachante, le dessin est globalement très moyen. Manque flagrant de détails, seconds plans dessinés à la va-vite, abondance de cases d’un blanc immaculé, Lovely Friend(zone) ne donne pas l’impression que sa dessinatrice a derrière elle une expérience d’une décennie dans le manga shôjo, même si sa carrière se résumait jusqu’à présent essentiellement à des histoires courtes.
