Troisième création originale de l’année de Ki-oon, Lost Children suit le destin croisés de deux jeunes enfants prisonniers d’une société de caste en pleine révolution. Une belle réussite pour ce qui constitue la première oeuvre de son auteur, Tomomi Sumiyama.
En plus d’être franchement réussies, les créations originales de l’éditeur Ki-oon ont également le mérite de proposer une gamme variée d’univers, avec par exemple le très léger Momo et le messager du soleil ou l’intimiste Sous un ciel nouveau. Avec Lost Children, l’éditeur nous plonge cette fois-ci dans un monde beaucoup plus sombre, parlant de conflits sociaux, de révolution, et de liens fraternels. C’est peu dire que le royaume de Shardao ne soit pas le paradis sur Terre. Soumis à un strict régime de classes sociales où ceux en bas de l’échelle ne méritent même pas le statut d’Homme, cette société est secoué par une révolution menée par les plus opprimés dont un certain Ran fait partie. Mais au delà de son combat, le jeune homme est à la recherche de Yuri, son « frère spirituel » appartenant à une caste plus privilégiée et menant une vie au calme dans un village reculé.
En se découpant sous forme de trois chapitres présentant dans un premier temps les deux protagonistes avant de s’attaquer aux origines de leur rencontre quelques années dans le passé, ce premier tome de Lost Children prend son temps pour poser les bases de son intrigue tout en soulevant bon nombre d’interrogations. Que c’est-il passé durant ses années ? Pourquoi Yuri se voit-il accusé par ses parents et Ran d’un drame que l’on peine encore à discerner ? Comment la révolution a-t-elle débutée ? Autant de questions qui attisent la curiosité du lecteur même si en contrepartie on peine légèrement à voir exactement où l’auteur souhaite nous emmener.
Pour enrober le tout, Tomomi Sumiyama nous propose un univers riche, profond, puisant ses origines dans les pays d’Asie continentale. La mangaka s’est en effet fortement inspiré de pays comme L’Inde (pour son système de castes), du Népal (pour sa rébellion maoïste) ou encore du Bhoutan (pour les liens entre la politique et la religion) pour offrir au lecteur un monde crédible rendant encore plus fort le message que cherche à faire passer l’auteur. Tomomi Sumiyama consacre d’ailleurs quelques pages en fin de volume pour expliquer ses sources d’inspirations et de quelle manière les différents pays asiatiques lui ont servi de modèle pour façonner le monde de Lost Children.
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Synopsis
Ran, spécialiste de l’arme blanche, est un soldat embarqué dans un groupe de rebelles. Dans une société régie par un système de castes, les Gathiya sont voués à une vie de misère. Ils placent leurs espoirs de changement dans l’armée révolutionnaire à laquelle appartient le jeune garçon. Mais lui rêve d’autre chose : retrouver Yuri, son frère de cœur, sa seule famille… Loin des combats qui rythment le quotidien de Ran, Yuri mène une vie de recueillement dans un village sacré caché au cœur de la jungle. Mais il est lui aussi confronté à la violence des hommes qui s’entre-déchirent dans des luttes de pouvoir. Dans toute cette folie, il ne peut oublier l’existence de son ami. Ils sont nés dans des milieux opposés, et rien n’aurait dû les rapprocher. Pourtant, le destin a créé entre eux un lien plus fort que tout… avant de les séparer dans de cruelles circonstances. Sans le savoir, ils sont au cœur d’une révolution qui bouleversera tout un royaume !
Lost Children est édité chez Ki-oon et est vendu au prix de 7,90€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.