Roman à succès signé Natsu Hyuuga nous plongeant dans une Chine ancienne réimaginée, Les Carnets de l’apothicaire connait depuis 2017 une adaptation en manga comptant actuellement 7 tomes au Japon. Un titre à ne pas rater qui vient de faire son apparition en France grâce aux éditions Ki-oon.


Les-Carnets-de-lapothicaire

À 17 ans, Mao Mao a une vie compliquée. Formée dès son jeune âge par un apothicaire du quartier des plaisirs, elle se retrouve enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial ! Entouré de hauts murs, il est coupé du monde extérieur. Afin de survivre dans cette prison de luxe grouillant de complots et de basses manœuvres, la jeune fille tente de cacher ses connaissances pour se fondre dans la masse. Mais, quand les morts suspectes de princes nouveau-nés mettent la cour en émoi, sa passion pour les poisons prend le dessus. Elle observe, enquête… et trouve la solution ! En voulant bien faire, la voilà repérée… Jinshi, haut fonctionnaire aussi beau que calculateur, devine son talent et la promeut goûteuse personnelle d’une des favorites de l’empereur. Au beau milieu de ce nid de serpents, le moindre faux pas peut lui être fatal !

Les Carnets de l’apothicaire est édité chez Ki-oon et est vendu au prix de 7,90€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de donner quelques précisions importantes afin d’éviter tout risque de confusion. Light-novel signé Natsu Hyuuga et publié au Japon depuis 2011, Kusuriya no Hitorigoto, connu chez nous sous le nom de Les Carnets de l’apothicaire, a connu deux adaptations différentes en manga en 2017, celles-ci n’ayant aucun lien entre elles hormis l’œuvre d’origine dont elles sont tirées. La première, signée Minoji Kurata, est prépubliée dans le magazine Sunday GX de Shôgakukan et ses 9 tomes sont à l’heure actuelle toujours inédits en France. Quant à la seconde, celle dont il est question aujourd’hui, elle provient de la revue Big Gangan de Square-Enix et est le fruit du travail conjoint de Itsuki Nanao, en charge d’adapter le scénario, et de Nekokurage au dessin. Une artiste passionnée de longue date de la Chine des Trois Royaume et dont la carrière se résumait principalement à un manga en deux tomes du nom de Soshokukei Danshi.

Les Carnets de l’apothicaire suit le destin de Mao, jeune herboriste de 17 ans d’une Chine ancienne réimaginée (et jamais clairement datée) qui se retrouve pas la force des choses, et surtout contre son gré, vendue en tant que servante à la Cour Impériale. Un lieu où elle va découvrir l’univers des concubines et des luttes de pouvoirs mais dont elle va tout faire (ou plus précisément, ne rien faire) pour ne pas se faire remarquer et réussir à en partir le plus vite possible en cachant son éducation, chose que les autres servantes n’ont pas reçu, ainsi que ses talents d’herboristes. Mais son plan va tomber à l’eau quand Jinshi, un haut fonctionnaire, va la promouvoir promeut auprès d’une des favorites de l’empereur en perçant à jour son secret.



La première chose qui frappe dans Les Carnets de l’apothicaire est la beauté du dessin de Nekokurage et la très jolie double-page sur laquelle s’ouvre le titre met immédiatement dans le bain. Nous sommes face à une œuvre aux qualités esthétiques clairement au dessus de la moyenne avec des décors aussi jolis qu’immersifs mais surtout des personnages dessinés avec une grande finesse. Non content d’être réussis esthétiquement, ces derniers sont également une franche réussite sur le plan du développement de leur personnalité et on s’attachent rapidement eux, à commencer par le tandem formé par Mao et Jinshi. Ce duo aux personnalités pourtant radicalement apporte par ailleurs un vent de fraicheur au récit en étant à l’origine de nombreux (mais bien dosés) passages comiques, permettant de contrebalancer les mystères et drames se déroulant dans ce passionnant et enivrant huis-clos impérial.