Première longue série de Osamu Nishi, « Iruma à l’école des démons » est un peu la rencontre entre Harry Potter et le shônen humoristique. Une des belles découvertes de la rentrée.
Un jour, le jeune Iruma devient, bien malgré lui, le petit-fils adoptif d’un papy démon excentrique. Une nouvelle vie commence alors pour lui à Babyls, une école peuplée de monstres en tout genre, où personne n’a jamais vu d’humain mais tout le monde rêve d’en dévorer un ! Et entre les démons qui le défient en duel, les succubes extravagantes et les épreuves scolaires mettant sa vie en péril, Iruma ne pourra compter que sur un atout : sa gentillesse désarmante. Mais comment un humain au bon cœur va-t-il pouvoir survivre dans cet enfer ?!
Iruma à l’école des démons est édité chez nobi nobi ! et est vendu au prix de 7,20€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Publié depuis mars 2017 au Japon dans Weekly Shônen Champion pour un total de 18 volumes à l’heure actuelle, Iruma à l’école des démons n’est pas complètement inconnu en France puisque son adaptation en série anime fût diffusée d’octobre 2019 à mars 2020 sous le nom de Welcome to Demon School! Iruma-kun grâce à Crunchyroll. Une première saison couronnée de succès qui a engendré la mise en production d’une suite qui devrait normalement être diffusée au début de l’année prochaine. Sauf éventuel retard lié à l’épidémie de COVID-19. Mais en ce début d’automne, c’est bien du manga d’origine signé Osamu Nishi, sa première longue série après les trois tomes de Hotel Helheim en 2014, qu’il est question puisque ce dernier vient d’intégrer le catalogue de nobi nobi!. Un titre sur lequel semble miser fortement le label « jeunesse » de Pika Edition, les quatre premiers tomes du mangas sortant à seulement un mois d’intervalle entre septembre et décembre 2020.
A la lecture de ce premier tome, on comprend parfaitement les espoirs placé dans le titre par nobi nobi!. Alors que les shônen orientés fantastique/école de magie sont légion et qu’il est par conséquent plus que difficile de se faire une place au soleil quand on se contente de reprendre les poncifs du genre (un certain Black Shadow en étant le parfait exemple), Iruma à l’école des démons se démarque immédiatement par son ambiance. Abandonnez les habituels écoles de magiciens/sorciers, Osamu Nishi nous offre cette fois un récit délirant où un jeune garçon est vendu par ses parents à un démon qui va le prendre sous son aile et l’inscrire à l’école des démons. Obligé de cacher sa nature humaine, le pauvre Iruma Suzuki va devoir faire du mieux qu’il peut pour s’intégrer le plus naturellement possible alors qu’il possède aucun pouvoir magique contrairement à ses camarades de classe. Une situation source de nombreux gags et de quiproquo, surtout quand en plus la chance incroyable du jeune garçon lui permet de passer pour un démon surpuissant.
Comme dans tout manga humoristique, les personnages sont la pierre angulaire de ce manga loufoque qu’on imaginerait être un croisement entre Harry Potter (pour le côté académique) et Beetlejuice (pour l’humour et l’univers sombre). Tous hauts en couleurs, les différents protagonistes du manga ont des personnalités bien définies et apportent chacun à leur manière leur lot d’animation mais également d’ennuis pour le pauvre Iruma. Entre le papy gâteux, le rival un peu crétin, l’étudiante pot-de-colle totalement perchée et le professeur arrogant qui doit contre sa volonté obéir à Iruma, tout est réuni pour faire de l’intégration de ce dernier un véritable parcours du combattant et offrir au lecteur un délicieux cocktail d’humour absurde. Une ambiance délurée à laquelle contribue également le dessin de Osamu Nishi qui, sans être fondamentalement extraordinaire, grâce notamment à une très bon travail sur les expressions faciales. Drôle de bout en bout, bien rythmé, Iruma à l’école des démons est clairement une belle découverte de cette rentrée et on ne peut que remercier nobi nobi! de commercialiser les premiers tomes en un si petit laps de temps.