Alors que les récits de zombies mettent généralement en scène des personnages cherchant à survivre, Bucket List of the dead s’affranchit des conventions avec un héros qui y voit l’opportunité de pouvoir enfin simplement « vivre ». Un manga aussi original que rafraichissant.
Cela fait trois ans qu’Akira Tendô, 24 ans, travaille comme un forcené pour une société esclavagiste. Il est en total burn out mais n’est même plus assez lucide pour s’en apercevoir… jusqu’au jour où son quotidien bascule : les zombies ont pris le contrôle de Tokyo ?! Pour le jeune homme, c’est la délivrance : rien de mieux qu’une bonne épidémie zombie pour enfin profiter joyeusement de chaque jour qui passe ! Désormais, Akira va pouvoir croquer la vie à pleines dents ! Pour ce faire, il décide de dresser une liste des 100 choses qu’il voudrait absolument faire avant de devenir un zombie ! Parviendra-t-il à rayer toutes les lignes de sa liste avant de mourir ?
Bucket List of the dead est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,45€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Akira Tendo est comme de nombreux japonais salarié d’une black kigyô, terme traduit chez nous en « société esclavagiste » et qui désigne ces entreprises bafouant allègrement le droit du travail. Depuis trois ans, notre jeune homme consacre ainsi toute son existence au travail, dormant des semaines entières au bureau sans voir pour autant ses heures supplémentaires rétribuées tout en subissant le harcèlement de ses supérieurs hiérarchiques. Bref, pour Akira, la vie est plus proche du cauchemar que du rêve qu’il pensait vivre quand il était encore un jeune diplômé rempli de motivation. Mais alors que le monde tombe dans le chaos avec l’arrivée d’un apocalypse zombie, il va y voir enfin l’opportunité de réaliser ce qu’il n’a pas pu faire durant ces dernières années. A savoir vivre, tout simplement. Ne rien faire, profiter de la vie et du temps qu’il lui reste pour réaliser ses désirs inachevés.
Contrairement aux récits habituels du genre, ce cher Akira ne se voit investi d’aucune mission particulière. Pas de personnes à protéger, pas d’humanité à sauver, pas de lieu sécurisé à rejoindre. Le récit entier est centré sur la quête de notre héros pour réaliser sa liste de 100 choses à faire avant de mourir, faisant des morts-vivants un « simple » élément de contexte. Une approche qui, bien que scénaristique radicalement différente, fait penser à Walking Cat et son histoire de chat errant au milieu d’un autre apocalypse zombi. Un cocktail mélangeant deux ressorts scénaristiques qu’on n’aurait pas forcément imaginé se rencontrer mais qui marche excellement bien.
Rempli d’humour, Bucket List of the dead mise à fond sur le décalage entre le contexte a priori angoissant et la fraicheur avec laquelle Akira aborde la situation. Malgré les hordes de morts-vivants déferlant dans les rues, malgré les gens paniqués luttant pour survivre, son attitude totalement loufoque et désinvolte est la source de situations improbables – et hilarantes – à répétition. Résultat, on ne s’ennui pas une seconde face à ce récit qui va à 100 à l’heure et qui sait également flatter la rétine. Très agréable visuellement, le manga réussit aussi bien à offrir des zombis terrifiant que des personnages catchy, à la fois très expressifs et attachant, avec un talent certain pour le fan service concernant les personnages féminins. Drôle, bien rythmé, esthétiquement réussi, difficile de trouver de véritable point noir à ce premier tome de Bucket List of the dead. Une entrée en matière réussie qui donne une envie irrésistible d’en découvrir la suite.