Une histoire à base de zombies ? Rien de bien original sur le papier. Sauf quand celle-ci est vécue par le prisme d’un chat.
Depuis que les zombies sont apparus en ville, tout est parti en vrille. Jin, un homme dans la vingtaine, fait de son mieux pour survivre seul dans ce chaos. Un jour, alors qu’il approche d’une petite bourgade, il croise un chat blanc, déambulant, nonchalant, au milieu des morts-vivants. Inquiet de le voir si vulnérable, Jin sauve le chat des griffes des zombies à ses trousses. Peut-être pour le remercier, le chat blanc guide Jin vers la maison de ses maitres, un couple de personnes âgées encore saines. D’abord méfiant, le mari fini par accepter d’héberger Jin pour la nuit lorsqu’il voit que ses chats lui accordent leur confiance. Le lendemain matin, le chat blanc, prénommé Yuki, se faufile dans le sac à dos de Jin pour partir à l’aventure avec lui, à la recherche de son épouse disparue…
Walking Cat est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,45€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
D’un côté les zombies, créatures répugnante à souhait et qui sont l’objet d’un nombre incalculable de récit d’horreurs depuis des décennies. De l’autre, les chats, animaux mignons au possible et qui alimentent quotidiennement les réseaux sociaux en vidéo kawai. Bref, entre les deux on est totalement aux antipodes niveau ambiance et rien ne devrait en théorie pouvoir les rassembler. C’est pourtant le choix qui a été fait par Tomo Kitaoka dans Walking Cat, un manga horrifique où pour une fois, « l’animal de compagnie » du héros n’est pas le chat mais bien l’être humain lui-même. Tenant en seulement trois petits tomes, ce titre prépublié au Japon en 2019 dans le magazine Manga Action de l’éditeur Futabasha nous fait ainsi suivre la lutte pour la survie de Yuki, un chat, et de Jin Yahiro, son compagnon de route humain à la recherche de son épouse dont il a perdu la trace.
Dans l’absolue, les zombies et tous les évènements qui gravitent autour n’ont rien d’exceptionnels. On pourrait limite les caractériser comme accessoires. Walking Cat se rapproche en fait plus du manga « tranche de vie » où l’on observe le quotidien d’un duo attachant cherchant seulement à survivre dans ce monde certes post-apocalyptique. Il ne se passe ainsi dire rien de bien follement excitant dans ce premier tome hormis 2/3 attaques de zombies rapidement réglées et à peine autant de « jump scare ». Un structure de récit qui déplaira évidemment à ceux qui auraient espéré une véritable histoire à base de frissons et passablement gore mais qui plaira à un public plus large et/ou à la recherche de quelques chose plus basés sur les sentiments. Plus que le fond du récit, qu’on aimerait tout de même voir gagner un poil de consistance dans le prochain tome, c’est plutôt du côté du dessin que le bât blesse. Parfois maladroit et pas toujours très fin, le coup de crayon de Tomo Kitaoka fait également la part belle aux fonds blancs maculés et aux décors minimalistes.
Comme le laisse à penser le titre du manga, le véritable personnage principal de Walking Cat n’est pas l’humain mais bien le chat. Si le récit se déroule plus du point de vue de Jin, c’est bien Yuki qui en est le véritable héros. Tout tourne autour de lui, la recherche de l’épouse de Jin passant limite pour un prétexte scénaristique, et les ultimes pages de ce premier tome nous font bien comprendre que, finalement, les humains ne sont là que pour permettre à Yuki d’avancer dans son périple. De quoi bouleverser radicalement les codes établis où ce sont les animaux qui sont là pour assister les humains, que ce soit en termes pratiques ou purement sentimentaux.